Montréal – Les cyclistes sur piste Hugo Barrette et Rémi Pelletier-Roy entameront leur saison de Coupe du monde samedi prochain, à Guadalajara, au Mexique. Les deux pistards ont connu de courtes vacances estivales, eux qui avaient pris part aux Jeux du Commonwealth, en juillet, ainsi qu’aux Championnats panaméricains, à la mi-septembre.

Barrette, qui est originaire des Îles-de-la-Madeleine, n’entend toutefois pas ralentir la cadence, car les deux prochaines saisons de Coupe du monde seront l’occasion d’amasser des points en vue d’une qualification pour les Jeux olympiques de Rio.

« Il est important que je connaisse une très bonne année pour alléger le stress de la deuxième année de qualification olympique. Si tu n’as pas de bons résultats la première année et que tu ne performes pas à toutes les courses l’année suivante, tu ne vas pas aux Jeux olympiques », soutient celui qui a terminé septième au classement de la Coupe du monde l’an dernier et qui visera un top-5 cette année.

Les vacances… quelles vacances?

Les Coupes du monde l’hiver, les rendez-vous des grands Jeux l’été. Le cyclisme sur piste est un sport aux horaires atypiques, ce qui complique la tâche des athlètes et entraîneurs qui doivent jongler avec les différents cycles d’entraînements et les périodes de repos.

Rémi Pelletier-Roy pourrait presque dire qu’il ignore la définition du mot vacances. « Voilà la question qui tue! » commente le Longueuillois à la blague. « 2014 a été une très grosse année. La piste l'hiver et la route l'été avec mon équipe Garneau-Québecor, je dirais que les vacances sont est un concept intéressant, mais peu pratiqué chez moi! Par contre, je dose mon entraînement pour performer à l'année et les vraies vacances seront en août 2016! »

À cela s’ajoute que l’athlète poursuit des études en médecine. « Étant donné que je suis dans le cycle olympique de Rio, j'ai pris une pause d’un an et demi. J’étais rendu à mes stages et c’était impossible de faire les deux simultanément », explique celui qui aimerait se spécialiser en orthopédie.

Hugo Barrette soutient que s’il est capable d’encaisser le coup physiquement, c’est mentalement qu’il a besoin d’une pause. « Depuis deux ans, il n’y a jamais eu de période de repos, sauf pour une semaine par-ci et par-là. J’adore m’entraîner, mais des fois, il faut décrocher. Dans ces moments-là, je reviens à Montréal pour voir ma famille et mes amis. Ça me permet de recharger mes batteries et cette approche semble fonctionner pour moi. »

L'athlète fait donc le chemin inverse des Montréalais qui vont se reposer aux Îles-de-la-Madeleine. « Il me faudrait deux jours pour me rendre aux Îles. »

Le Keirin : la priorité d’Hugo Barrette

Hugo Barrette a amorcé sa carrière comme sprinter, sauf que le Keirin est en train de devenir son épreuve de prédilection. À cette course de 2000 mètres, une mobylette impose le rythme du peloton de façon progressive avant de laisser la place aux athlètes qui disputeront le sprint final. À la Coupe du monde de Guadalajara de janvier dernier, le Québécois avait d’ailleurs pris le quatrième rang de cette épreuve.

« C’est au Keirin que je veux me spécialiser en vue des prochains Jeux olympiques. J’ai eu de bons mentors pour cette épreuve au début de ma carrière et elle a toujours été naturelle pour moi. Je ne sais pas pourquoi », explique-t-il en riant, ajoutant qu’il ne délaissera pas pour autant les épreuves de sprint.

Quant à Pelletier-Roy, il alternera entre la poursuite par équipe et les épreuves individuelles d’endurance.

Enfin un vélodrome de calibre mondial au Canada

La construction d’un nouveau vélodrome intérieur est sur le point d’être terminée à Milton, en Ontario. L’endroit sera l’hôte des épreuves sur piste des Jeux panaméricains de Toronto l’été prochain. En plus d’enfin profiter d’une installation digne de ce nom en sol canadien, les athlètes verront leur portefeuille soulagé. S’entraîner à Los Angeles nécessite des dépenses importantes comme l’indique Barrette.

« La vie de tous les jours est chère à Santa Monica et je dois aussi payer pour des services tels la massothérapie. Au Canada, j’aurai accès à ces services gratuitement. Le nouveau vélodrome n’aura pas un impact sur ma carrière à court terme, mais il y en aura un à long terme par contre. »

Les retombées de ce nouvel outil seront différentes pour les spécialistes des épreuves d’endurance, car les sorties sur route occupent une grande place dans l’entraînement des athlètes précise Pelletier-Roy.

« Nous devrons continuer à nous expatrier durant les mois les plus froids. Par contre, Milton sera certainement un atout dans l'entraînement des pistards  et cela participera à l'émergence du sport en le rendant plus accessible aux jeunes Canadiens, en plus d’être un outil de développement. »

Après l’étape de Guadalajara, le circuit de la Coupe du monde de cyclisme s’arrêtera à Londres, en décembre, et à Cali, en janvier.