L'Amaury Sport Organisation (ASO), qui organise le Tour de France, a dit que le cas d'Alexandre Vinokourov était la preuve que la lutte contre le dopage fonctionne. Croyez-vous vraiment que Vinokourov, Iban Mayo et Cristian Morini étaient les seuls coureurs dopés du Tour? Il est impossible de le croire.

Depuis l'affaire Festina en 1998, aucune évolution n'a été faite. On n'a pas avancé. Le dopage est toujours omniprésent dans le cyclisme. Je pense que les organisateurs le savaient. Ils ne peuvent pas se mettre la tête dans le sable. Ils ne peuvent pas dire que de pincer Vinokourov constituait une bonne nouvelle parce qu'il n'y en a pas eu de bonne nouvelle.


Une guerre de pouvoir

L'Union cycliste internationale (UCI) avait assez d'informations pour exclure Michael Rasmussen du Tour avant le début de l'édition 2007 et elle ne l'a pas fait. Cela aurait évité ce dérapage. Le président de l'UCI, Pat McQuaid, a déclaré que quiconque se soustrairait au règlement 220 serait exclu. Ce règlement prévoit qu'un coureur qui se soustrait à un test inopiné dans les 45 jours précédant l'épreuve n'est pas autorisé à participer à la course. L'organisation du TDF est furieuse et avec raison.

L'Agence mondiale antidopage (AMA) veut mettre sur pied une vaste table de concertation sur le dopage, qui réunirait tous les intervenants. Le Tour de France applaudit l'initiative mais affirme qu'il siégera à cette table uniquement si l'UCI n'y siège pas. Le TDF veut établir ses propres critères pour les équipes du Tour 2008. C'est devenu une guerre de pouvoir entre les différents groupes. Mais avant de parler du problème numéro un qu'est le dopage, il faudra régler cette guerre de pouvoir. Il faut que des changements soient apportés.

Le Tour 2006 n'a toujours pas de vainqueur parce que Floyd Landis a testé positif alors que le Tour 2007 a été un désastre. Le cyclisme s'en va tout droit vers le gouffre. Les coureurs se tirent dans le pied. Mais quelle est la solution?


*Transcription de l'intervention de Louis Bertrand au bulletin Sports 30.