NICE (France), (AFP) - Le Kazakh Alexandre Vinokourov est sorti vainqueur dimanche d'un passionnant Paris-Nice cycliste qui a mis en valeur plusieurs équipes françaises et révélé le jeune Sandy Casar (23 ans), deuxième du classement général.

D'une course très sélective, conclue par la victoire au sprint du champion d'Australie Robbie McEwen dans la septième étape, Vinokourov a su exploiter les nombreuses phases de mouvement. Il s'est montré vigilant dans l'étape du Mont-Faron, jeudi dernier, quand l'équipe Bonjour du champion de France Didier Rous a piégé la plupart des favoris.

Confronté à Laurent Jalabert, excellent tout au long de la semaine, "Vino" s'est montré le plus fort dans les deux arrivées au sommet. Il s'est adjugé l'étape du Faron où il a endossé le maillot de leader. Puis, il s'est affirmé dans le col d'Eze, fatal à Jalabert à la veille de l'arrivée.

Promis aux plus hauts destins à la suite de sa victoire au Critérium du Dauphiné 1999, deux ans après son arrivée dans un club amateur français, le Kazakh a choisi de rejoindre en 2000 l'équipe Telekom et de limiter de facto ses ambitions dans le Tour de France.

Désormais au service de l'Allemand Jan Ullrich, "Vino" bénéficie
toutefois d'une grande marge de manoeuvre dans les autres courses. Il enrichit ainsi un palmarès intéressant (Quatre Jours de Dunkerque, Tour d'Allemagne, etc) dont Paris-Nice est l'une des lignes les plus marquantes.

Jalabert en référence

Deuxième à 55 secondes, Casar a symbolisé le réveil de équipes françaises, pour la plupart en quête d'une carte d'invitation pour le Tour de France. Le coureur de Mantes-la-Jolie (région parisienne) s'est accroché pour prendre cette place, inespérée au départ d'Issy-les-Moulineaux bien que son directeur sportif Marc Madiot l'ait investi de la responsabilité de leader de l'équipe La Française des Jeux.

Avec Casar, les hommes de BigMat et surtout de Bonjour, qui a couru avec coeur et efficacité à l'image du champion de France Didier Rous (leader pendant une journée), se sont également signalés dans cette course organisée pour la première fois par le Tour de France.

Mais, une fois encore, la grande référence de la course s'est appelée Jalabert. En bon descendeur, le meilleur coureur français a gagné une étape, à Saint-Etienne. Adepte d'une course de mouvement, il a aussi contribué à l'échec du vainqueur sortant, l'Italien Dario Frigo, impressionnant dans les montées du Faron et du col d'Eze pour son retour à la compétition après plusieurs mois de suspension (dopage).

Dans la dernière étape avec départ et arrivée à Nice (157 km), Jalabert a chipé deux secondes de bonification qui lui ont permis de dépasser le Kazakh Andrei Kivilev et de remonter à la troisième place du classement général.

Au sprint, dénouement habituel sur le circuit de la Promenade des Anglais, McEwen s'est adjugé son deuxième succès depuis le départ, cette fois devant le Belge Tom Steels.

A l'exemple de Jalabert, qui s'est déclaré fatigué ("j'ai l'impression de terminer le Tour de France"), McEwen a insisté sur la récupération nécessaire en début de semaine. Milan-Sanremo est programmée pour samedi et la première grande classique de la saison, véritable mythe du cyclisme, est déjà dans tous les esprits.