SAINT-ARNOULT-EN-YVELINES (AFP) - Patrice Clerc, président du Tour de France, a expliqué samedi à Saint-Arnoult-en-Yvelines sa position aux directeurs sportifs des équipes participant à la course Paris-Tours sur le conflit qui oppose à propos du ProTour les organisateurs des trois grands tours à l'Union cycliste internationale (UCI).

"C'est important de dire aux groupes que ce n'est pas qu'une question de sémantique", a déclaré à l'AFP Patrice Clerc en référence aux propos de Hein Verbruggen, président de l'UCI, qui avait réduit la semaine passée à Vérone
(Italie) le désaccord à un problème de sémantique.

Les organisateurs des trois grands tours (Italie, France, Espagne) ont refusé le projet actuel du ProTour, le circuit mis en place par l'UCI dès l'année prochaine avec vingt équipes qualifiées d'office pour les plus grandes courses du calendrier.

Le président d'ASO (Amaury Sport Organisation) a insisté sur le front commun présenté par les trois grands tours: "Ce n'est pas seulement ASO mais aussi RCS (Giro) et Unipublic (Vuelta). Ce sont onze épreuves mais peut-être aussi d'autres organisateurs."

L'avis de Rogge

"On entend bien que tous les groupes sportifs ne sont pas complètement en accord avec ce projet, même ceux qui sont retenus dans le ProTour. Certaines fédérations aujourd'hui émettent des réserves et des craintes sur l'évolution du cyclisme d'élite. Il y a des interrogations, des points de désaccord sur cette réforme telle qui est proposée et qui engage l'avenir du vélo", a poursuivi Patrice Clerc qui entend se placer "dans une logique constructive".

Interrogé sur ses discussions avec les groupes sportifs, le président du Tour de France a déclaré avoir senti ses interlocuteurs "un peu inquiets de la tournure que prennent les évènements".

"Ils ont pris cette réforme comme quelque chose d'acquis et ils voient bien que ce n'est pas le cas. Donc, ils ont une certaine inquiétude et ils ont raison. Aujourd'hui, onze épreuves qui sont parmi les plus importantes ne sont pas dans le ProTour. Le ProTour sans ces onze épreuves n'a pas beaucoup de sens, c'est Jacques Rogge (président du CIO, Comité international olympique) qui l'a dit dans un journal italien", a ajouté Patrice Clerc.

Les organisateurs se sont réunis cette semaine afin de formaliser leurs demandes. "On essaye entre nous de réfléchir à des propositions. Puisque le président de l'UCI nous a dit à Vérone: je suis d'accord sur tout, écrivez-le...", a conclu le président du Tour de France.

Une réunion est prévue dans le courant de la semaine prochaine entre les deux parties (organisateurs et UCI).