Le cyclisme est un sport qui a besoin de faire peau neuve et l'étape de lundi, bien qu'il soit encore tôt pour dire qu'elle promet un bel avenir au Tour de France, fut certes très rafraîchissante.

Pour l'une des rares fois depuis les huit dernières années, on a vu un cycliste attaquer le détenteur du maillot jaune, chose qu'on n'a pas vu souvent entre 1999 et 2005 alors que peu de compétiteurs sont parvenus à chatouiller Lance Armstrong.

Alberto Contador, détenteur du maillot blanc décerné au compétiteur de moins de 25 ans le mieux positionné au classement général, est l'un des jeunes qui font partie d'un bassin de coureurs âgés entre 22 et 27 ans qui ne nourrissent aucun complexe par rapport aux cyclistes plus âgés et aguerris. Intenable lors des étapes de dimanche et de lundi, il ne veut rien, mais rien savoir.

Avec un jeune comme lui, on peut regarder de l'avant et voir les choses de façon positive.

Dans l'avenir immédiat du Tour, le leader après 15 étapes, Michael Rasmussen, a répondu avec moins d'insistance aux attaques de Contador lundi, ce qui laisse présager une dernière étape des Pyrénées très excitante mercredi.

À l'année prochaine, Vino

Alexandre Vinokourov semblait avoir la rage au cœur après avoir franchi le fil d'arrivée en tête au terme de la 15e étape.

Le Kazakh, étiqueté comme grand favori au début de la compétition, est en train de sauver son Tour de France. Oui, il a remporté le contre-la-montre samedi, mais il a complètement flanché le lendemain dans les Pyrénés, terminant à plus 28 minutes du gagnant. Voyant qu'il n'était plus dans le coup, il a simplement levé le pied et s'est concentré sur l'étape suivante.

Même s'il avait laissé entendre que c'était cette année ou jamais, Vinokourov, avec ses deux victoires d'étape, prend rendez-vous pour 2008. Son tour en dents de scie est une conséquence directe de sa chute sur la route vers Autun. Ce qu'il a fait lundi, c'est nous dire "Attendez, je serai de retour l'an prochain."

Et l'an prochain, il nous dira que c'est cette année ou jamais.

*Transcription de l'intervention de Louis Bertrand au bulletin Sports 30.