PARIS (AFP) - Le Français Jean-Marie Leblanc, directeur du Tour de France cycliste, a regretté qu'une partie de l'âme du cyclisme s'en aille avec l'accroissement des effectifs dans les équipes du ProTour qui forment le peloton de l'élite.

"Les grosses équipes sont devenues des grosses machines, des entreprises de 50 personnes et plus. Dans un tel contexte, on ne peut plus parler véritablement d'esprit d'équipe. Il y a des coureurs qui ne se rencontrent jamais, qui se connaissent à peine et il me semble que cela dénature une partie de la pratique de ce sport", estime Jean-Marie Leblanc en rappelant que "quand le Tour de France parle de son gigantisme, il est fondé à parler du gigantisme des équipes".

"Il y a de la camaraderie, de l'esprit d'équipe, j'ai envie de dire de l'âme de la pratique du cyclisme qui s'en va", souligne le directeur du Tour (62 ans), qui va quitter son poste à la fin de l'année.

"Sous cet angle, on a voulu aller trop vite, trop loin, trop fort. Je le sens en regardant, en discutant, en voyant des équipes constituées de bric et de broc en fin de saison", ajoute l'ancien coureur.

Jean-Marie Leblanc propose en conséquence de "diminuer le nombre d'épreuves dans le ProTour", qu'il estime "trop nombreuses si le ProTour devait rester en l'état", et de pouvoir réduire ainsi le nombre de coureurs par équipes.

Une équipe, dit-il, ce sont "des hommes qui s'apprécient, qui ont envie de travailler ensemble et non pas un agglomérat de mercenaires qui se rencontrent au dernier moment, pour un jour, qui se quittent et s'en vont, l'un en Pologne, l'autre en Grande-Bretagne et le troisième dans le sud de la France".