Les déclarations...
Cyclisme jeudi, 27 juil. 2006. 11:54 samedi, 14 déc. 2024. 11:35
(AFP) - Voici les déclarations de certains intervenants du monde du cyclisme après l'annonce du cas de dopage impliquant Floyd Landis.
Hans-Michael Holczer (directeur sportif de la formation allemande Gerolsteiner): "C'est tout simplement écoeurant. Peut-être qu'il faudrait suspendre l'ensemble du cyclisme professionnel pendant six semaines et prendre la même décision après le prochain cas de dopage. C'est difficile à comprendre pourquoi des gens pareils veulent détruire le cyclisme professionnel".
Christian Frommert (porte-parole de l'équipe T-Mobile): "Si l'analyse de l'échantillon B devait confirmer celle de l'échantillon A, cela serait un nouveau coup dur pour le cyclisme. Mais c'est aussi quelque chose de positif que ce soit un grand nom du cyclisme soit concerné: tout le monde va enfin prendre conscience qu'un changement radical et profond est nécessaire dans le cyclisme professionnel. Les contrôles doivent être améliorés pour que les spectateurs arrêtent de penser: +De toute façon, ils prennent tous quelque chose+. Je me refuse encore à penser comme eux".
Rudolf Scharping (président de la Fédération allemande de cyclisme): "Le combat contre le dopage et le mensonge doit être mené jusqu'au bout. Nous voulons jouer notre rôle en tant que fédération avec l'aide des équipes, sportifs, sponsors et organisateurs de course. Mais nous avons besoin de l'aide du législateur, une aide à laquelle notre sport ne peut plus renoncer".
Erik Breukink (NED/manager de l'équipe néerlandaise Rabobank): "C'est dramatique pour le cyclisme qui vit décidément une période bien noire. Cela prouve aussi que la lutte antidopage doit encore s'améliorer. Les équipes ont beau prendre des mesures contre le dopage, il reste toujours des individus dont le comportement est difficilement contrôlable. C'est vraiment un drame. Le Tour avait déjà bien mal débuté avec les exclusions de Basso et Ullrich (notamment) et voilà que trois jours après l'arrivée, on peut déjà rayer le nom du vainqueur. (Pour expliquer le contrôle positif après la victoire de Landis dans la 17e étape) J'imagine que Landis a été désespéré après sa défaillance dans la seizième étape".
Hans Falk (membre de l'autorité de lutte contre le dopage à la Fédération suédoise de cyclisme, à l'agence de presse TT): "En tant que passionné de sport, je suis déçu chaque fois qu'il y a un nouveau cas de dopage. C'est très triste. Le contrôle positif de Landis prouve qu'il existe toujours une culture du dopage, même si un tas de coureurs utilisant des produits interdits ont été pris ces dernières années. La seule chose positive dans cette affaire est que les tests antidopage, dans une certaine mesure, fonctionnent encore, que la science suit."
Andreas Hoeistad (responsable de l'autorité norvégienne de lutte contre le dopage, à l'agence de presse NTB): "C'est un jour triste pour le cyclisme, pour le Tour de France et pour tous les coureurs honnêtes qui ont tout donné en restant propres. D'un autre côté, c'est bien que les tricheurs soient pris. Cela montre que la lutte antidopage fonctionne et débusque ceux qui s'y essaient."
Christophe Bassons (FRA/ancien coureur de Festina et de la Française des Jeux, retiré du peloton depuis 2001, considéré comme le "Mr propre" du cyclisme): "C'est encore dommage. Il ne fallait pas se faire trop d'illusions. Il y a encore eu des titres dans les magazines spécialisés, selon lesquels c'était vraiment un tour à visage humain. Ils se sont bien trompés! Quand je vois la moyenne lorsqu'il (Landis) a gagné à Morzine (37,175 km/h), moi tout seul sur le plat, j'arrivais à peine à 35 km/h à l'entraînement, lui tout seul presque 38 en montagne, c'est relativement impressionnant. C'est facile de le dire maintenant, mais je me souviens de l'arrivée de Morzine, c'est l'une des rares que j'ai vues, et j'ai été impressionné par la nervosité qu'il y avait, son regard. Maintenant, se faire prendre à la testostérone, c'est une erreur de débutant, c'est vraiment idiot. Jouer avec la "testo" alors qu'on a la possibilité d'utiliser des hormones de croissance, des corticoïdes sans risquer d'être contrôlé positif, c'est là que je ne comprends pas, je trouve cela fort étonnant".
Cyril Dessel (7e du Tour de France et 1er Français, sur RMC): "Je suis choqué par cette révélation. On ne sait pas trop quoi en penser. C'est sûr qu'il ne faut pas tirer des conclusions trop hâtives. Il faut attendre la contre-expertise évidemment. On peut dire que si c'est avéré, c'est encore un très très gros coup pour le cyclisme. Après les débuts difficiles qu'on avait pu connaître sur le Tour de France avec l'affaire Puerto (du nom de l'enquête policière menée en Espagne, ndlr), si le vainqueur du Tour de France était vraiment contrôlé positif, je pense que ce serait vraiment un gros coup dur pour le Tour. Je pense que ce serait le pire des coups que pourrait recevoir le cyclisme".
Marc Madiot (directeur sportif de la Française des Jeux): "Est-ce qu'il faut encore réagir à toutes ces histoires? Est-ce que ça sert encore à quelque chose? C'est catastrophique. Il y a une chose qui est sûre: il y avait eu du ménage de fait avant le Tour. Mais on savait tous que tout le ménage n'avait pas été fait. (A propos du Tour 2006 présenté comme celui du renouveau) j'avais tendance à vouloir y croire. Est-ce que je suis surpris? Oui et non. C'est facile de dire non aujourd'hui. (Sur le danger que cette affaire fait courir à l'avenir du Tour) On ne va pas dire que le Tour de France se porte bien. Maintenant, j'espère que c'est le dernier coup de poignard qui va permettre d'aller au fond du truc. J'y crois toujours. Le fait que ce soit Landis (ndlr: et non un second couteau) qui ait été attrapé, c'est encore un mal pour un bien. Ca va frapper plus fort les esprits. Moi, dans mon équipe, j'ai des jeunes coureurs. Ils ne faisaient pas de vélo en 1998 (au moment de l'affaire Festina). Ils gagnent des courses. On peut gagner sans se doper. Même des grandes courses. Gagner des grandes courses, ça viendra avec le temps. La personne de Landis n'a que peu d'intérêt dans l'histoire. On sait qui sont les tricheurs. On sait qui sont les grands médecins dopeurs dans le monde. Il faut les mettre dehors. Dans le peloton, il y en a même qui se sont vantés d'être soignés par ces gens là. Il faut s'en débarrasser".
Patrick Lefevere (BEL/président de l'association des équipes cyclistes professionnelles et manager de l'équipe Quick Step, à l'agence Belga): "C'est une vraie catastrophe après ce que nous avons vécu au début du Tour (l'exclusion de plusieurs coureurs). Nous devons attendre le résultat de la contre-expertise, mais la plupart du temps il confirme le premier contrôle. Certains n'apprendront jamais. Ces personnes tuent le cyclisme. C'est une réelle catastrophe que le vainqueur du Tour soit positif. Ils ont refusé (l'équipe) Astana au départ. Il est temps maintenant que l'UCI se pose la question sur Phonak. Huit ou neuf cas positifs en trois ans: ce ne peut plus être du hasard".
Laurent Fignon (FRA/ancien double lauréat du Tour, sur RMC): "J'ai deux sentiments. Je suis à la fois très triste, évidemment, parce que vu le contexte j'ai un peu de mal à comprendre les motivations de certains coureurs à continuer de tricher, et je suis aussi satisfait du fait qu'on l'ait attrapé. (boycotter le cyclisme?) Evidemment il n'y a pas autant d'affaires dans les autres sports mais cherchent-ils autant que nous? C'est la question que l'on peut se poser. Nous on cherche tous les tricheurs, on fait beaucoup d'efforts dans la lutte contre le dopage et le résultat c'est que l'on arrive à les attraper. On en attrape beaucoup. Mais évidemment je suis extrêmement triste d'apprendre qu'un vainqueur du Tour ait été pris positif et que la face du Tour aurait été changée s'il n'avait pas été là".
Jean Pitallier (président de la Fédération française de cyclisme): "Je regrette qu'on ait dévoilé quelque chose après la 1re analyse. Il aurait fallu peut-être attendre la contre-expertise. Que ce soit le vainqueur du Tour, cela n'engage que lui. Je regrette pour Phonak car cette équipe semblait avoir pris de bonnes dispositions. (les coureurs) Certains sont un peu inconscients. L'image du Tour ne doit pas être atteinte pour autant. Ce sera la première fois qu'un vainqueur (du Tour) sera déclassé si c'est confirmé. Certaines mesures ont été prises et il faut les poursuivre nationalement et internationalement. Il faut continuer cette lutte indispensable contre le dopage. On ne peut pas l'éradiquer du jour au lendemain. Il faut aussi dire qu'il n'y a pas que le cyclisme dans la lorgnette!"
Jean-René Bernaudeau (FRA/manageur de l'équipe Bouygues Telecom, au micro de la radio Europe 1): "Je ressens de l'abattement au départ, ensuite du dégoût si c'est confirmé. Je me demande si des gens vont pouvoir continuer à abîmer notre sport sans recevoir de sanction dissuasive. Certains ont des problèmes de culture, avec la culture de la gagne. Nous, nous cherchons à savoir ce qu'il y a derrière le coureur. Je crois que nous allons être à la mode."
Luc Leblanc (ancien champion français, sur RMC): "C'est une trahison de la part de Landis. C'est inadmissible. C'est incompréhensible. Que dire de plus si ce n'est que Landis doit être radié à vie du cyclisme, comme tous ceux qui sont pris positifs aujourd'hui, parce qu'il y en a assez de voir des tricheries pareilles, que personne ne puisse rien faire autour. C'est carrément inadmissible! Moi-même j'ai cru en sa victoire. J'ai cru en ses capacités à repartir le lendemain d'une défaillance comme il l'a eue, et me dire que c'est que du bonheur de voir cette étape remportée par Landis, de la façon dont il a mené cette victoire. C'est d'autant plus triste."
Thomas Voeckler (FRA/Bouygues Telecom): "Ça m'énerve. Mais à force, je suis davantage déçu que surpris. On n'est plus à un scandale de dopage près malheureusement... Ça montre qu'il y a toujours des coureurs qui prennent les gens pour des imbéciles. Ça prouve encore une fois que l'on se fait voler par des tricheurs. Le public va encore se sentir floué. Il va avoir tendance à mettre tout le monde dans le même sac et on ne pourra pas lui en vouloir".
Dirk Demol (BEL/directeur sportif de Discovery Channel, qui a travaillé 3 ans avec Floyd Landis, à l'agence Belga): "Je ne peux pas réellement croire que Landis a été controlé positif. Visiblement, c'est pourtant le cas. Ai-je eu des doutes après son raid dans l'étape de Morzine? J'ai apprécié son attitude. Son effort était phénoménal et tout à fait sous-estimé par ses adversaires. Landis a effectué une prestation magnifique. Les autres favoris l'ont laissé trop faire. Ils ont réagi mais trop tard. Je n'ai jamais rien imaginé derrière cet exploit. Je sais comme ancien coureur que l'on peut après un moins bon ou un mauvais jour avoir un jour excellent où les jambes ne font plus mal et où tout réussit de nouveau. Attention. La contre-expertise n'est pas encore positive. Ne tirons donc pas de conclusion trop rapide."
Hendrik Redant (BEL/directeur sportif de Davitamon, à l'agence Belga): "J'espère que tout cela ne se vérifiera pas mais si l'équipe elle-même (Phonak) annonce la nouvelle il y a peu d'espoir d'avoir de bonnes nouvelles. Le rétablissement de Floyd Landis a été phénoménal mais pas inhabituel. Un coureur peut trouver du courage dans l'adversité. Si c'est lié au dopage alors le verdict est impitoyable. Ce n'est pas acceptable. Quelqu'un qui fait cela salit le cyclisme et sait ce qui en résulte."
René Savary (directeur sportif de Phonak sur le Tour de la Région wallonne): "J'ai vraiment envie de pleurer. Nous aurions dû être contents (de la victoire de Fabrizio Guidi), mais c'est de nouveau un des jours les plus noirs pour le cyclisme, si la contre-expertise confirme cela. C'est une catastrophe pour l'équipe, pour le cyclisme et pour ceux qui croient encore en lui. Nous avons eu déjà tant de cas de dopage dans l'équipe. Après Sascha Urweider, il y a eu Santiago Botero et José Enrique Gutierrez. Et maintenant de nouveau. Alors que chez Phonak, nous avons toujours essayé d'avoir des coureurs propres. C'est dur pour le moral. Pour moi, c'est comme un rêve de gosse que l'on casse. Si tout est confirmé, je crains même que iShares, qui doit remplacer Phonak, ne poursuive pas dans le cyclisme. Et dire que nous devons défendre un maillot de leader vendredi dans la dernière étape (du Tour de la Région wallonne). Avons-nous encore le moral pour cela? En avons-nous encore la force? Je vais le demander tout à l'heure à mes coureurs à l'hôtel et je vais essayer de contacter John Lelangue. Pour l'heure, il est injoignable."
Hans-Michael Holczer (directeur sportif de la formation allemande Gerolsteiner): "C'est tout simplement écoeurant. Peut-être qu'il faudrait suspendre l'ensemble du cyclisme professionnel pendant six semaines et prendre la même décision après le prochain cas de dopage. C'est difficile à comprendre pourquoi des gens pareils veulent détruire le cyclisme professionnel".
Christian Frommert (porte-parole de l'équipe T-Mobile): "Si l'analyse de l'échantillon B devait confirmer celle de l'échantillon A, cela serait un nouveau coup dur pour le cyclisme. Mais c'est aussi quelque chose de positif que ce soit un grand nom du cyclisme soit concerné: tout le monde va enfin prendre conscience qu'un changement radical et profond est nécessaire dans le cyclisme professionnel. Les contrôles doivent être améliorés pour que les spectateurs arrêtent de penser: +De toute façon, ils prennent tous quelque chose+. Je me refuse encore à penser comme eux".
Rudolf Scharping (président de la Fédération allemande de cyclisme): "Le combat contre le dopage et le mensonge doit être mené jusqu'au bout. Nous voulons jouer notre rôle en tant que fédération avec l'aide des équipes, sportifs, sponsors et organisateurs de course. Mais nous avons besoin de l'aide du législateur, une aide à laquelle notre sport ne peut plus renoncer".
Erik Breukink (NED/manager de l'équipe néerlandaise Rabobank): "C'est dramatique pour le cyclisme qui vit décidément une période bien noire. Cela prouve aussi que la lutte antidopage doit encore s'améliorer. Les équipes ont beau prendre des mesures contre le dopage, il reste toujours des individus dont le comportement est difficilement contrôlable. C'est vraiment un drame. Le Tour avait déjà bien mal débuté avec les exclusions de Basso et Ullrich (notamment) et voilà que trois jours après l'arrivée, on peut déjà rayer le nom du vainqueur. (Pour expliquer le contrôle positif après la victoire de Landis dans la 17e étape) J'imagine que Landis a été désespéré après sa défaillance dans la seizième étape".
Hans Falk (membre de l'autorité de lutte contre le dopage à la Fédération suédoise de cyclisme, à l'agence de presse TT): "En tant que passionné de sport, je suis déçu chaque fois qu'il y a un nouveau cas de dopage. C'est très triste. Le contrôle positif de Landis prouve qu'il existe toujours une culture du dopage, même si un tas de coureurs utilisant des produits interdits ont été pris ces dernières années. La seule chose positive dans cette affaire est que les tests antidopage, dans une certaine mesure, fonctionnent encore, que la science suit."
Andreas Hoeistad (responsable de l'autorité norvégienne de lutte contre le dopage, à l'agence de presse NTB): "C'est un jour triste pour le cyclisme, pour le Tour de France et pour tous les coureurs honnêtes qui ont tout donné en restant propres. D'un autre côté, c'est bien que les tricheurs soient pris. Cela montre que la lutte antidopage fonctionne et débusque ceux qui s'y essaient."
Christophe Bassons (FRA/ancien coureur de Festina et de la Française des Jeux, retiré du peloton depuis 2001, considéré comme le "Mr propre" du cyclisme): "C'est encore dommage. Il ne fallait pas se faire trop d'illusions. Il y a encore eu des titres dans les magazines spécialisés, selon lesquels c'était vraiment un tour à visage humain. Ils se sont bien trompés! Quand je vois la moyenne lorsqu'il (Landis) a gagné à Morzine (37,175 km/h), moi tout seul sur le plat, j'arrivais à peine à 35 km/h à l'entraînement, lui tout seul presque 38 en montagne, c'est relativement impressionnant. C'est facile de le dire maintenant, mais je me souviens de l'arrivée de Morzine, c'est l'une des rares que j'ai vues, et j'ai été impressionné par la nervosité qu'il y avait, son regard. Maintenant, se faire prendre à la testostérone, c'est une erreur de débutant, c'est vraiment idiot. Jouer avec la "testo" alors qu'on a la possibilité d'utiliser des hormones de croissance, des corticoïdes sans risquer d'être contrôlé positif, c'est là que je ne comprends pas, je trouve cela fort étonnant".
Cyril Dessel (7e du Tour de France et 1er Français, sur RMC): "Je suis choqué par cette révélation. On ne sait pas trop quoi en penser. C'est sûr qu'il ne faut pas tirer des conclusions trop hâtives. Il faut attendre la contre-expertise évidemment. On peut dire que si c'est avéré, c'est encore un très très gros coup pour le cyclisme. Après les débuts difficiles qu'on avait pu connaître sur le Tour de France avec l'affaire Puerto (du nom de l'enquête policière menée en Espagne, ndlr), si le vainqueur du Tour de France était vraiment contrôlé positif, je pense que ce serait vraiment un gros coup dur pour le Tour. Je pense que ce serait le pire des coups que pourrait recevoir le cyclisme".
Marc Madiot (directeur sportif de la Française des Jeux): "Est-ce qu'il faut encore réagir à toutes ces histoires? Est-ce que ça sert encore à quelque chose? C'est catastrophique. Il y a une chose qui est sûre: il y avait eu du ménage de fait avant le Tour. Mais on savait tous que tout le ménage n'avait pas été fait. (A propos du Tour 2006 présenté comme celui du renouveau) j'avais tendance à vouloir y croire. Est-ce que je suis surpris? Oui et non. C'est facile de dire non aujourd'hui. (Sur le danger que cette affaire fait courir à l'avenir du Tour) On ne va pas dire que le Tour de France se porte bien. Maintenant, j'espère que c'est le dernier coup de poignard qui va permettre d'aller au fond du truc. J'y crois toujours. Le fait que ce soit Landis (ndlr: et non un second couteau) qui ait été attrapé, c'est encore un mal pour un bien. Ca va frapper plus fort les esprits. Moi, dans mon équipe, j'ai des jeunes coureurs. Ils ne faisaient pas de vélo en 1998 (au moment de l'affaire Festina). Ils gagnent des courses. On peut gagner sans se doper. Même des grandes courses. Gagner des grandes courses, ça viendra avec le temps. La personne de Landis n'a que peu d'intérêt dans l'histoire. On sait qui sont les tricheurs. On sait qui sont les grands médecins dopeurs dans le monde. Il faut les mettre dehors. Dans le peloton, il y en a même qui se sont vantés d'être soignés par ces gens là. Il faut s'en débarrasser".
Patrick Lefevere (BEL/président de l'association des équipes cyclistes professionnelles et manager de l'équipe Quick Step, à l'agence Belga): "C'est une vraie catastrophe après ce que nous avons vécu au début du Tour (l'exclusion de plusieurs coureurs). Nous devons attendre le résultat de la contre-expertise, mais la plupart du temps il confirme le premier contrôle. Certains n'apprendront jamais. Ces personnes tuent le cyclisme. C'est une réelle catastrophe que le vainqueur du Tour soit positif. Ils ont refusé (l'équipe) Astana au départ. Il est temps maintenant que l'UCI se pose la question sur Phonak. Huit ou neuf cas positifs en trois ans: ce ne peut plus être du hasard".
Laurent Fignon (FRA/ancien double lauréat du Tour, sur RMC): "J'ai deux sentiments. Je suis à la fois très triste, évidemment, parce que vu le contexte j'ai un peu de mal à comprendre les motivations de certains coureurs à continuer de tricher, et je suis aussi satisfait du fait qu'on l'ait attrapé. (boycotter le cyclisme?) Evidemment il n'y a pas autant d'affaires dans les autres sports mais cherchent-ils autant que nous? C'est la question que l'on peut se poser. Nous on cherche tous les tricheurs, on fait beaucoup d'efforts dans la lutte contre le dopage et le résultat c'est que l'on arrive à les attraper. On en attrape beaucoup. Mais évidemment je suis extrêmement triste d'apprendre qu'un vainqueur du Tour ait été pris positif et que la face du Tour aurait été changée s'il n'avait pas été là".
Jean Pitallier (président de la Fédération française de cyclisme): "Je regrette qu'on ait dévoilé quelque chose après la 1re analyse. Il aurait fallu peut-être attendre la contre-expertise. Que ce soit le vainqueur du Tour, cela n'engage que lui. Je regrette pour Phonak car cette équipe semblait avoir pris de bonnes dispositions. (les coureurs) Certains sont un peu inconscients. L'image du Tour ne doit pas être atteinte pour autant. Ce sera la première fois qu'un vainqueur (du Tour) sera déclassé si c'est confirmé. Certaines mesures ont été prises et il faut les poursuivre nationalement et internationalement. Il faut continuer cette lutte indispensable contre le dopage. On ne peut pas l'éradiquer du jour au lendemain. Il faut aussi dire qu'il n'y a pas que le cyclisme dans la lorgnette!"
Jean-René Bernaudeau (FRA/manageur de l'équipe Bouygues Telecom, au micro de la radio Europe 1): "Je ressens de l'abattement au départ, ensuite du dégoût si c'est confirmé. Je me demande si des gens vont pouvoir continuer à abîmer notre sport sans recevoir de sanction dissuasive. Certains ont des problèmes de culture, avec la culture de la gagne. Nous, nous cherchons à savoir ce qu'il y a derrière le coureur. Je crois que nous allons être à la mode."
Luc Leblanc (ancien champion français, sur RMC): "C'est une trahison de la part de Landis. C'est inadmissible. C'est incompréhensible. Que dire de plus si ce n'est que Landis doit être radié à vie du cyclisme, comme tous ceux qui sont pris positifs aujourd'hui, parce qu'il y en a assez de voir des tricheries pareilles, que personne ne puisse rien faire autour. C'est carrément inadmissible! Moi-même j'ai cru en sa victoire. J'ai cru en ses capacités à repartir le lendemain d'une défaillance comme il l'a eue, et me dire que c'est que du bonheur de voir cette étape remportée par Landis, de la façon dont il a mené cette victoire. C'est d'autant plus triste."
Thomas Voeckler (FRA/Bouygues Telecom): "Ça m'énerve. Mais à force, je suis davantage déçu que surpris. On n'est plus à un scandale de dopage près malheureusement... Ça montre qu'il y a toujours des coureurs qui prennent les gens pour des imbéciles. Ça prouve encore une fois que l'on se fait voler par des tricheurs. Le public va encore se sentir floué. Il va avoir tendance à mettre tout le monde dans le même sac et on ne pourra pas lui en vouloir".
Dirk Demol (BEL/directeur sportif de Discovery Channel, qui a travaillé 3 ans avec Floyd Landis, à l'agence Belga): "Je ne peux pas réellement croire que Landis a été controlé positif. Visiblement, c'est pourtant le cas. Ai-je eu des doutes après son raid dans l'étape de Morzine? J'ai apprécié son attitude. Son effort était phénoménal et tout à fait sous-estimé par ses adversaires. Landis a effectué une prestation magnifique. Les autres favoris l'ont laissé trop faire. Ils ont réagi mais trop tard. Je n'ai jamais rien imaginé derrière cet exploit. Je sais comme ancien coureur que l'on peut après un moins bon ou un mauvais jour avoir un jour excellent où les jambes ne font plus mal et où tout réussit de nouveau. Attention. La contre-expertise n'est pas encore positive. Ne tirons donc pas de conclusion trop rapide."
Hendrik Redant (BEL/directeur sportif de Davitamon, à l'agence Belga): "J'espère que tout cela ne se vérifiera pas mais si l'équipe elle-même (Phonak) annonce la nouvelle il y a peu d'espoir d'avoir de bonnes nouvelles. Le rétablissement de Floyd Landis a été phénoménal mais pas inhabituel. Un coureur peut trouver du courage dans l'adversité. Si c'est lié au dopage alors le verdict est impitoyable. Ce n'est pas acceptable. Quelqu'un qui fait cela salit le cyclisme et sait ce qui en résulte."
René Savary (directeur sportif de Phonak sur le Tour de la Région wallonne): "J'ai vraiment envie de pleurer. Nous aurions dû être contents (de la victoire de Fabrizio Guidi), mais c'est de nouveau un des jours les plus noirs pour le cyclisme, si la contre-expertise confirme cela. C'est une catastrophe pour l'équipe, pour le cyclisme et pour ceux qui croient encore en lui. Nous avons eu déjà tant de cas de dopage dans l'équipe. Après Sascha Urweider, il y a eu Santiago Botero et José Enrique Gutierrez. Et maintenant de nouveau. Alors que chez Phonak, nous avons toujours essayé d'avoir des coureurs propres. C'est dur pour le moral. Pour moi, c'est comme un rêve de gosse que l'on casse. Si tout est confirmé, je crains même que iShares, qui doit remplacer Phonak, ne poursuive pas dans le cyclisme. Et dire que nous devons défendre un maillot de leader vendredi dans la dernière étape (du Tour de la Région wallonne). Avons-nous encore le moral pour cela? En avons-nous encore la force? Je vais le demander tout à l'heure à mes coureurs à l'hôtel et je vais essayer de contacter John Lelangue. Pour l'heure, il est injoignable."