Les deux Schleck en cachent un autre
Cyclisme lundi, 14 juil. 2008. 06:16 jeudi, 12 déc. 2024. 11:35
BAGNÈRES-DE-BIGORRE - Dans l'ombre des deux frérots Andy et Frank, un autre Schleck suit le Tour de France en essayant de ne pas trop s'immiscer dans la vie de ses champions de fistons: Johnny, le papa.
Si le Luxembourg s'est découvert une fratrie bénie, et peut-être deux prétendants au podium à Paris, c'est quand même grâce à lui, le géniteur, qui leur a refilé tous les chromosomes du vélo.
Des gènes hérités de son propre père, coureur de haut niveau de l'avant-guerre. Johnny, 65 ans, encore belle allure et visage bronzé, qui conduit des invités du partenaire automobile du Tour sur la course, a longtemps servi de lieutenant à Luis Ocana chez Bic. Lui préfère le terme de "domestique", humblement.
"C'était un bon équipier, un coureur assez complet, se souvient Raymond Poulidor. J'aime bien le faire râler, je lui dis souvent que ses deux fils vont faire comme les deux soeurs Williams à Wimbledon, ils vont finir par se disputer la victoire..."
"Mais Johnny me répond qu'on n'en est pas encore là", poursuit "Poupou". Les deux frères sont 11e et 12e au général, à deux minutes d'un compatriote, Kim Kirchen.
A l'entendre, le papa Schleck, double champion national (1965, 1973), ne fait pas partie de ces parents envahissants.
"On ne parle pas trop de mon époque, raconte-t-il. Je ne veux pas faire l'ancien combattant et leur dire que c'était plus dur avant, mais je leur dis quand même souvent qu'ils sont beaucoup trop gâtés !"
"A mon époque, le matériel laissait à désirer. Le leader avait le meilleur matériel et nous on avait des boyaux avec des petites bosses qui ne tournaient pas rond. Aujourd'hui tout le monde a le même matériel."
Pas de conseils, pas de consignes, dit-il. "J'ai un rôle de soutien, je vais leur dire bonjour au bus le matin mais ça s'arrête là", assure Johnny.
"Andy est plus cool"
"Il y a un monde entre le vélo d'aujourd'hui et celui d'il y a 40 ans et de toutes les façons je n'aurais pas la même conception de la course qu'eux, nous on roulait au jour le jour", constate-t-il avant d'évoquer ses souvenirs.
"On ne pouvait pas prendre des bidons auprès des directeurs sportifs, on faisait la chasse à la canette. Parfois, on ne retrouvait pas nos vélos devant les bistrots, tellement il y en avait. Pour trouver de l'eau, on s'arrêtait aussi devant les fontaines. Après il fallait faire dix bornes pour revenir auprès du leader, et là il nous engueulait parce que c'était chaud..."
Forcément, les frangins de Mondorf-les-Bains, sur la frontière avec la France, doivent bien sourire de penser que leur père pratiquait le même sport.
"Eux, ils savent où ils en sont dans leur forme grâce à leurs ordinateurs, moi ça me dépasse un peu, commente Johnny. Il faut dire qu'ils s'entraînent deux fois plus que nous à l'époque, avec du travail spécifique."
Et quand le père d'un des possibles successeurs de Charly Gaul, dernier Luxembourgeois au palmarès (1958), accepte de jouer au jeu des différences entre ses petits, il concède que Frank, l'aîné (28 ans), "se connaît assez bien" mais qu'Andy, le petit (23 ans), "s'observe encore".
"Au niveau du caractère, Frank est un anxieux alors qu'Andy est plus cool, plus positif. Après la première étape, je lui ai demandé: Alors le Tour de France ? Il m'a répondu: +Bah, c'est une course comme une autre+. Frank, lui, au début, il vouvoyait les autres coureurs..."
Si le Luxembourg s'est découvert une fratrie bénie, et peut-être deux prétendants au podium à Paris, c'est quand même grâce à lui, le géniteur, qui leur a refilé tous les chromosomes du vélo.
Des gènes hérités de son propre père, coureur de haut niveau de l'avant-guerre. Johnny, 65 ans, encore belle allure et visage bronzé, qui conduit des invités du partenaire automobile du Tour sur la course, a longtemps servi de lieutenant à Luis Ocana chez Bic. Lui préfère le terme de "domestique", humblement.
"C'était un bon équipier, un coureur assez complet, se souvient Raymond Poulidor. J'aime bien le faire râler, je lui dis souvent que ses deux fils vont faire comme les deux soeurs Williams à Wimbledon, ils vont finir par se disputer la victoire..."
"Mais Johnny me répond qu'on n'en est pas encore là", poursuit "Poupou". Les deux frères sont 11e et 12e au général, à deux minutes d'un compatriote, Kim Kirchen.
A l'entendre, le papa Schleck, double champion national (1965, 1973), ne fait pas partie de ces parents envahissants.
"On ne parle pas trop de mon époque, raconte-t-il. Je ne veux pas faire l'ancien combattant et leur dire que c'était plus dur avant, mais je leur dis quand même souvent qu'ils sont beaucoup trop gâtés !"
"A mon époque, le matériel laissait à désirer. Le leader avait le meilleur matériel et nous on avait des boyaux avec des petites bosses qui ne tournaient pas rond. Aujourd'hui tout le monde a le même matériel."
Pas de conseils, pas de consignes, dit-il. "J'ai un rôle de soutien, je vais leur dire bonjour au bus le matin mais ça s'arrête là", assure Johnny.
"Andy est plus cool"
"Il y a un monde entre le vélo d'aujourd'hui et celui d'il y a 40 ans et de toutes les façons je n'aurais pas la même conception de la course qu'eux, nous on roulait au jour le jour", constate-t-il avant d'évoquer ses souvenirs.
"On ne pouvait pas prendre des bidons auprès des directeurs sportifs, on faisait la chasse à la canette. Parfois, on ne retrouvait pas nos vélos devant les bistrots, tellement il y en avait. Pour trouver de l'eau, on s'arrêtait aussi devant les fontaines. Après il fallait faire dix bornes pour revenir auprès du leader, et là il nous engueulait parce que c'était chaud..."
Forcément, les frangins de Mondorf-les-Bains, sur la frontière avec la France, doivent bien sourire de penser que leur père pratiquait le même sport.
"Eux, ils savent où ils en sont dans leur forme grâce à leurs ordinateurs, moi ça me dépasse un peu, commente Johnny. Il faut dire qu'ils s'entraînent deux fois plus que nous à l'époque, avec du travail spécifique."
Et quand le père d'un des possibles successeurs de Charly Gaul, dernier Luxembourgeois au palmarès (1958), accepte de jouer au jeu des différences entre ses petits, il concède que Frank, l'aîné (28 ans), "se connaît assez bien" mais qu'Andy, le petit (23 ans), "s'observe encore".
"Au niveau du caractère, Frank est un anxieux alors qu'Andy est plus cool, plus positif. Après la première étape, je lui ai demandé: Alors le Tour de France ? Il m'a répondu: +Bah, c'est une course comme une autre+. Frank, lui, au début, il vouvoyait les autres coureurs..."