Les deux vies d'Armstrong
Cyclisme lundi, 18 avr. 2005. 16:15 jeudi, 12 déc. 2024. 10:48
PARIS (AFP) - Lance Armstrong, qui a annoncé lundi qu'il prenait sa retraite après le Tour de France 2005, a connu deux vies sportives, avant et après son cancer déclaré à l'automne 1996 alors que le futur vainqueur du Tour de France cycliste était âgé à peine de 25 ans.
Dans sa première période, l'Américain affiche un physique musculeux, un gabarit taillé pour les grandes courses d'un jour mais rédhibitoire dans les ascensions.
Son audace, sa vitesse terminale, sa robustesse, font merveille. A moins de 22 ans, il gagne sous la pluie le Championnat du monde à Oslo en 1993. Les années suivantes, il s'impose dans la Clasica San Sebastian (1995), la Flèche Wallonne au sommet du mur de Huy (1996).
Dans le Tour de France, il remporte deux étapes. La première à Verdun en 1993, qui le désigne le plus jeune vainqueur d'étape de l'après-guerre. La seconde à Limoges en 1995, trois jours après le décès tragique en course de son coéquipier italien Fabio Casartelli. Seul, à cette époque, Cyrille Guimard -qui le recrute pour les débuts de l'équipe Cofidis- lui accorde un potentiel pour viser le classement dans un grand tour. L'histoire donnera raison au technicien français.
Le cancer transforme le Texan. Après la saison blanche (1997) qui suit son traitement, un autre coureur prend forme. Il revient sur le Tour de France en 1999 et impose aussitôt son style, fait de puissance dans les contre-la-montre et d'un étonnant compromis force-agilité dans la montagne. Aucun adversaire, pas même son éternel dauphin allemand Jan Ullrich, ne résiste à la moulinette Armstrong.
"Champion du Tour"
Hormis dans le Tour du Centenaire (2003) quand il frôle de peu la défaite face à Ullrich à cause d'une préparation troublée et des effets répétés de la canicule, l'Américain n'est jamais réellement menacé par ses adversaires. Encore moins en 2004 quand il s'appuie sur la domination outrancière de son équipe pour signer son succès le plus net depuis sa prise de pouvoir en juillet 1999. Avec, notamment, les trois étapes alpestres enlevées comme à la parade.
Depuis longtemps, Armstrong s'est affirmé le patron incontesté en course, avec sa garde rapprochée de l'équipe US Postal (Hincapie l'a accompagné dans ses six Tours victorieux).
Dans sa montée en puissance vers le mois de juillet, il a empoché au passage un Midi Libre, un Tour de Suisse, deux Dauphinés. Mais son palmarès -quelque 87 victoires au total- témoigne pour lui de l'omniprésence du Tour. L'an passé, il s'est même abstenu d'aller aux JO d'Athènes bien que le titre olympique qu'il convoitait à ses débuts lui fasse toujours défaut.
Dans le Tour, Armstrong détient seul le record des victoires. Mais, toute comparaison avec ses glorieux devanciers (Anquetil, Merckx, Hinault et Indurain, tous cinq fois victorieux), autrement plus présents le reste de la saison, s'avère impossible du fait du virage opéré par le sport cycliste au début des années 1990 et de son approche spécialisée.
Interrogé l'an passé sur la place que laissera Armstrong, Patrice Clerc, qui préside la société organisatrice du Tour (ASO), a trouvé la formule: "Champion du Tour, bien sûr, mais pas champion du cyclisme."
Dans sa première période, l'Américain affiche un physique musculeux, un gabarit taillé pour les grandes courses d'un jour mais rédhibitoire dans les ascensions.
Son audace, sa vitesse terminale, sa robustesse, font merveille. A moins de 22 ans, il gagne sous la pluie le Championnat du monde à Oslo en 1993. Les années suivantes, il s'impose dans la Clasica San Sebastian (1995), la Flèche Wallonne au sommet du mur de Huy (1996).
Dans le Tour de France, il remporte deux étapes. La première à Verdun en 1993, qui le désigne le plus jeune vainqueur d'étape de l'après-guerre. La seconde à Limoges en 1995, trois jours après le décès tragique en course de son coéquipier italien Fabio Casartelli. Seul, à cette époque, Cyrille Guimard -qui le recrute pour les débuts de l'équipe Cofidis- lui accorde un potentiel pour viser le classement dans un grand tour. L'histoire donnera raison au technicien français.
Le cancer transforme le Texan. Après la saison blanche (1997) qui suit son traitement, un autre coureur prend forme. Il revient sur le Tour de France en 1999 et impose aussitôt son style, fait de puissance dans les contre-la-montre et d'un étonnant compromis force-agilité dans la montagne. Aucun adversaire, pas même son éternel dauphin allemand Jan Ullrich, ne résiste à la moulinette Armstrong.
"Champion du Tour"
Hormis dans le Tour du Centenaire (2003) quand il frôle de peu la défaite face à Ullrich à cause d'une préparation troublée et des effets répétés de la canicule, l'Américain n'est jamais réellement menacé par ses adversaires. Encore moins en 2004 quand il s'appuie sur la domination outrancière de son équipe pour signer son succès le plus net depuis sa prise de pouvoir en juillet 1999. Avec, notamment, les trois étapes alpestres enlevées comme à la parade.
Depuis longtemps, Armstrong s'est affirmé le patron incontesté en course, avec sa garde rapprochée de l'équipe US Postal (Hincapie l'a accompagné dans ses six Tours victorieux).
Dans sa montée en puissance vers le mois de juillet, il a empoché au passage un Midi Libre, un Tour de Suisse, deux Dauphinés. Mais son palmarès -quelque 87 victoires au total- témoigne pour lui de l'omniprésence du Tour. L'an passé, il s'est même abstenu d'aller aux JO d'Athènes bien que le titre olympique qu'il convoitait à ses débuts lui fasse toujours défaut.
Dans le Tour, Armstrong détient seul le record des victoires. Mais, toute comparaison avec ses glorieux devanciers (Anquetil, Merckx, Hinault et Indurain, tous cinq fois victorieux), autrement plus présents le reste de la saison, s'avère impossible du fait du virage opéré par le sport cycliste au début des années 1990 et de son approche spécialisée.
Interrogé l'an passé sur la place que laissera Armstrong, Patrice Clerc, qui préside la société organisatrice du Tour (ASO), a trouvé la formule: "Champion du Tour, bien sûr, mais pas champion du cyclisme."