MADRID (AFP) - La 59è édition du Tour d'Espagne cycliste (du 4 au 26 septembre) offre une dernière occasion aux coureurs espagnols de sauver une saison décevante, tant au Tour de France qu'aux JO d'Athènes où ils n'ont décroché aucune médaille sur route.

Avec Roberto Heras, deux fois vainqueur de la Vuelta (2000, 2003), Oscar Sevilla Haimar Zubeldia, Carlos Sastre, Manuel Beltran et Igor Astarloa, la lutte fratricide s'annonce serrée. Joseba Beloki signe également son retour à la haute compétition après sa grave blessure au Tour de France 2003, mais manque encore de kilomètres.

Les cadors espagnols devront surveiller la roue de la nouvelle étoile locale, Alejandro Valverde, 24 ans, dominateur du Tour de Burgos dont il a remporté trois des quatre étapes début août.

Francisco Mancebo, meilleur Espagnol du dernier Tour de France (6è), se remet en revanche d'une fracture au poignet subie lors du Tour de Burgos et ne confirmera sa participation qu'au dernier moment.

Cette année encore, les grands patrons du peloton mondial boudent la Vuelta. L'Américain Lance Armstrong, l'Allemand Jan Ullrich, l'Italien Ivan Basso, le Portugais José Azevedo, et la révélation du dernier Tour de France, l'Allemand Andreas Kloeden, sont au repos.

En leur absence, l'Américain Tyler Hamilton, médaillé d'or du contre-la-montre à Athènes et le Kazakh Alexandre Vinokourov, eux aussi en quête de rachat, ne manquent pas d'arguments tandis que l'Américain Floyd Landis et le Russe Denis Menchov sont en embuscade.

Vuelta pour grimpeurs

Chez les sprinters, l'Allemand Erik Zabel, l'Australien Stuart O'Grady, l'Italien Alessandro Petacchi et l'Espagnol Oscar Freire joueront des coudes lors des six étapes qui leurs semblent promises.

"C'est une Vuelta pour grimpeurs. Il y a moins de kilomètres contre-la-montre que l'année dernière et plus de kilomètres de montée. Il n'y a pas les Pyrénées mais des cols qui n'ont rien à envier aux Alpes. En revanche, je crois que le vainqueur devrait être un homme en forme qui n'a pas disputé le Tour de France ou en tout cas pas à fond", analysait en décembre le directeur de l'US Postal Johan Bruyneel.

La Vuelta 2004, disputée sur une boucle de 3.023 km entre Leon et Madrid, compte 11 étapes de moyenne et haute montagne avec sept arrivées au sommet et le passage de 37 cols, dont 4 hors catégorie et 13 de 1ère catégorie.

L'arrivée de la 12e étape (16 septembre) au sommet du col peu connu de Cara Alto, à 2.120 mètres d'altitude, après une ascension de 22 km offrant un pourcentage moyen de 6,6%, pourrait s'avérer décisive pour la victoire finale.

En plus du chrono par équipes, trois contre-la-montre sont au programme. Le premier (8e étape) couvre 41 km sans grandes difficultés. Le deuxième, en côte (15e étape) entre Grenade et le sommet de la Sierra Nevada (29 km), devrait sourire aux grimpeurs. Les rouleurs pourront à nouveau briller lors du contre-la-montre de la 21e et dernière étape dans les rues de Madrid (21 km).

Heras espère qu'avec ce parcours, la victoire se décidera avant le dernier chrono, dans la montagne: "A priori, explique-t-il, Hamilton, Valverde et Beloki sont favoris, mais ça reste à confirmer en course, là où on voit qui va réellement le plus vite".