MONTREAL (PC) - Le départ de Lyne Bessette de l'équipe américaine Saturn a fait beaucoup jaser il y a quelques semaines et, avec le recul, la cycliste de Knowlton semblait heureuse d'avoir la chance de s'expliquer clairement.

Elle n'a pas quitté l'équipe en mauvais termes, insiste-t-elle, même si elle a dû s'expliquer avec ses anciennes collègues la première fois qu'elles les a revues.

La jeune femme s'est peut-être faite mal comprendre en répétant à l'occasion du Tour de Grand Montréal, dernièrement, qu'elle avait décidé de quitter la forte Saturn afin de penser davantage à elle.

"Ce n'est pas que j'ai eu à me sacrifier tant que ça, dit-elle à propos de son passage dans une équipe aussi relevée. Mais parce qu'on avait la meilleure équipe, on devait toujours gagner. C'est une pression qui n'est pas toujours facile et j'avais le goût de compétitionner de façon plus relaxe."

Il y avait et il y a toujours plusieurs cyclistes capables de gagner une course chez Saturn, et il est arrivé à Bessette d'accepter plus difficilement un rôle de soutien, comme l'an dernier sur le mont Royal, lorsqu'on a décidé de faire travailler l'équipe en fonction de l'Australienne Anna Millward, parce que celle-ci visait le championnat de la Coupe du monde.

Bessette avait néanmoins terminé troisième de la course remportée par Geneviève Jeanson devant la Suédoise Susanne Ljungskog.

"J'ai été un peu déçue parce que c'était chez moi", se souvient la cycliste québécoise qui, là encore, affirme avoir compris la situation et la stratégie d'équipe.

Cette stratégie dépend de chaque équipe, explique Bessette, et aussi des parcours, qui peuvent avantager l'une ou l'autre membre d'une formation donnée.

"Et une fois la course commencée, on s'adapte aux circonstances", dit-elle encore.

La grosse différence chez Saturn, insiste-t-elle, "c'est que les autres équipes n'ont pas autant de leaders". Alors que certaines formations sont quasi systématiquement au service de la même cycliste, chez Saturn, ça pouvait varier au gré des épreuves.

Bessette a donc décidé de courir comme indépendante, attachée aux équipes du Québec et du Canada.

"Mais c'est une période de transition, prévient la jeune vétéran de 27 ans. Je ne gagne que 1100 $ par mois présentement et j'aimerais retourner dans une équipe professionnelle."

Mais dans l'immédiat, Besette se concentre sur les Jeux du Commonwealth, où elle compte jouer "le tout pour le tout" à la course sur route et au contre-la-montre. C'est-à-dire qu'elle ne vise rien de moins que la victoire.

"Le contre-la-montre consiste en un tour de la course sur route et c'est un parcours vallonneux qui me convient très bien", assure-t-elle.