PARIS (AFP) - Le coureur écossais David Millar de l'équipe cycliste française Cofidis a avoué aux policiers avoir consommé de l'EPO (erythropoïetine), lors de sa garde à vue de 48 heures au commissariat de Biarritz (sud-ouest) dans le cadre d'une enquête sur un trafic de produits dopants, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.

Les enquêteurs ont également découvert au domicile du coureur, lors d'une perquisition peu de temps avant son interrogatoire, deux seringues vides d'Eprex (EPO), selon la même source qui confirme ainsi des informations révélées vendredi matin par le quotidien sportif l'Equipe.

David Millar devrait être convoqué au tribunal de Nanterre (banlieue parisienne) dans les prochains jours pour être mis en examen par le juge d'instruction Richard Pallain, en charge de l'enquête, selon des sources concordantes.

Millar, champion du monde du contre-la-montre en titre, avait été interpellé mardi soir par des policiers parisiens de la brigade des stupéfiants alors qu'il dînait dans un restaurant de Biarritz, sur commission rogatoire du juge Pallain. Il a été entendu jusqu'à jeudi midi.

Millar avait été mis en cause par le coureur français Philippe Gaumont, un de ses anciens coéquipiers chez Cofidis.

La brigade des stupéfiants travaille depuis mars 2003 sur un trafic de produits dopants autour de Cofidis, révélant un vaste réseau à propos duquel les policiers et le juge enquêtent toujours.

Huit personnes ont été mises en examen dans cette affaire: les coureurs français Cédric Vasseur, Philippe Gaumont, Robert Sassone, Médéric Clain, polonais Marek Rutkiewicz et Daniel Majewski, un soigneur, Boguslaw Madejak, et le directeur sportif d'une formation de 3e division, Oleg Kozlitine.

Cédric Vasseur, qui a toujours nié avoir pris des produits dopants ou participé à un quelconque trafic, est notamment mis en examen pour "infraction à la législation sur les substances vénéneuses" mais court toujours pour Cofidis.

Sa mise en examen reste d'actualité, car il a reconnu devant le juge s'être procuré en Allemagne un produit prohibé, l'Actovegin, à base de sang de veau, selon une source proche du dossier. Il a précisé en avoir acheté "une seule fois, pour fournir Gaumont (qui l'a mis en cause dans cette affaire) gratuitement", selon la même source.

Par ailleurs, les enquêteurs ont établi que des produits saisis en janvier chez les coureurs Robert Sassone et Marek Rutkiewicz, ex-Cofidis aujourd'hui sans emploi, étaient des corticoïdes, des hormones de croissance et de la testostérone, dans des quantités qui rendaient peu crédible la thèse de la consommation personnelle et accréditait celle d'un trafic.