BRÊME - La formation Milram a tenu compte de l'impressionnant palmarès et de l'énorme popularité d'Erik Zabel pour permettre mardi au seul dopé repenti de Telekom encore en activité de poursuivre sa carrière, tout du moins jusqu'à la fin de l'année.

Moins d'une semaine après ses aveux, ses excuses et ses larmes, Zabel a été absous: "La direction de l'équipe, avec son sponsor principal Nordmilch, a décidé qu'Erik Zabel continuera à défendre les couleurs de Milram", a annoncé Milram dans un communiqué.

"La décision n'a pas été facile à prendre, car Milram est attaché au code éthique du circuit ProTour, mais les faits remontent à onze ans et sont prescrits par l'Union cycliste internationale", a admis l'équipe, dont les dirigeants s'étaient entretenus pendant quatre heures samedi avec le sprinteur.

Le coureur le plus titré du peloton --plus de 190 bouquets depuis ses débuts professionnels en 1993, dont 12 victoires d'étapes sur le Tour de France--, avait admis s'être dopé à l'EPO lors de la première semaine du Tour 1996.

Zabel pourra sans doute participer en juillet une dernière fois à "son" épreuve (avec Milan-San Remo), le Tour de France.

Car si Milram l'a conservé dans son effectif, Zabel, 36 ans, n'a aucune garantie pour 2008: "il sera décidé en fin de saison 2007 s'il ira au bout de son contrat de trois ans", a précisé l'équipe italo-allemande.

Le scénario d'un départ à la retraite du sextuple vainqueur du classement aux points du Tour de France, après les Mondiaux-2007 de Stuttgart, son dernier grand objectif, semble se dessiner.

Scharping content
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La Fédération allemande de cyclisme (BDR) doit encore décider "dans les semaines à venir" si sa sélection est envisageable, mais le dossier semble bien engagé.

"En tant que supporteur, je suis content qu'on ne laisse pas tomber un bon ami qui a fait une seule erreur il y a onze ans", a ainsi réagi Rudolf Scharping, le président de la BDR.

Zabel bénéficie toujours d'une énorme cote de popularité, en Allemagne mais aussi à l'étranger, dans le peloton, chez les organisateurs de course ou dans l'opinion publique.

La semaine dernière, le président de l'Union cycliste internationale (UCI), Pat McQuaid, avait espéré qu'"Erik, icône du cyclisme, poursuive sa carrière".

Milram, qui dispose dans son effectif de l'un des meilleurs sprinteurs du moment, l'Italien Alessandro Petacchi, semble par ailleurs avoir obtenu des garanties de la part des organisateurs de grandes courses, en particulier du Tour de France.

"Nous avons communiqué notre décision à l'UCI, à Christian Prudhomme, (le patron du Tour de France) et à Patrick Lefevere (le patron du groupement des équipes ProTour) et ils nous ont assuré de leur soutien", a souligné Milram.

"Je remercie les responsables de mon équipe qui me permettent de poursuivre ma carrière", a déclaré le double vice-champion du monde (2004, 2006) qui participera à partir de mercredi au Tour de Bavière.