SAINT-MAIXENT-L'ECOLE (AFP) - L'Espagnol Pablo Lastras passe, à double titre, pour un "tueur": dans la presse espagnole où l'on loue son flair et son opportunisme, et dans la Sierra, sur les hauteurs d'Avila, où il est l'ennemi juré des lapins, lièvres et gibiers à plumes.

Le pur produit de l'école Banesto, dans laquelle il a sagement suivi la filière espoir avant de devenir professionnel en 1998, est un coureur atypique dans le peloton ibérique: il ne passe pas la haute montagne mais possède la réputation d'être un fameux rouleur et un efficace protecteur d'1m83 pour 71kg dans les roulis. C'est pour cela qu'il repousse toute idée d'être leader. Fut-ce de soutien. Equipier, il est. Compagnon d'infortune, il restera.

Le Castillan, môme de la périphérie d'El Barraco, village ayant donné tant d'enfants à la Petite Reine tels l'immense Julio Jimenez, mais également Francisco Mancebo et Carlos Sastre, s'est taillé une solide réputation grâce à un instinct, de chasseur sans doute, faisant l'admiration des aficionados louant son courage.

Car, à 27 ans, le bougre a été secoué par les vicissitudes de la vie, comme en témoigne une longue série de pépins en quatre ans où il a collectionné six fractures, à une clavicule, une rotule, une omoplate, un fémur et aux vertèbres, entraînant trois opérations.

Mais, la plus ample déchirure a été constituée par le décès de sa maman, Rosa, il y a quatre mois et une semaine. En passant la ligne, il lui a d'ailleurs jeté un regard à travers ciel pour la remercier de l'avoir fait si combatif et courageux.

Mais, contrairement aux apparences le rendant fougueux dès la ligne de départ réel franchie, Pablo Lastras est une personne tranquille et appréciée des médias espagnols dont il est un habitué de la Une.

A Saint-Maixent, il est en effet entré dans le club fermé des vainqueurs d'étapes sur le Giro, la Vuelta et le Tour. Cependant, il aime à évoquer son succès sur le Tour du Portugal. Sans doute celui faisant la différence...