Un échange de maillots dans une journée d'attente : les prétendants de Paris-Nice ont surtout cherché à éviter la casse dans la deuxième étape, lundi, à Amilly (Loiret), où l'Australien Michael Matthews a dépossédé l'Irlandais Sam Bennett du maillot jaune de leader.

Troisième de l'étape derrière le Néerlandais Cees Bol, vainqueur pour la première fois dans la «course au soleil», et le Danois Mads Pedersen, Matthews a vu sa persévérance récompensée. À disputer les sprints intermédiaires, l'ex-maillot vert du Tour 2017 a pris les commandes de la course pour aborder en tête le contre-la-montre prévu mardi à Gien (centre de la France).

L'Australien, qui a quitté à la fin de la saison dernière Sunweb pour revenir au pays dans l'équipe BikeExchange, s'est mêlé au sprint d'arrivée jugé après un final quelque peu acrobatique. Mais sans pouvoir rivaliser avec Bol, qui s'est imposé avec plus d'une longueur d'avance.

« Mes coéquipiers ont fait un travail extraordinaire, j'ai fait l'intérieur du dernier virage, j'étais très bien placé », a exulté le Néerlandais qui court pour l'équipe DSM, le nouveau nom de Sunweb. A 25 ans, il a remporté le succès le plus important d'une carrière encore à son début puisqu'il n'en est qu'à sa troisième saison dans le WorldTour mais avec déjà deux participations au Tour de France (2e de l'étape de Privas l'an passé derrière Wout Van Aert).

La vérité du chrono

Bol, l'un des grands gabarits du peloton (1,94 m), a reconnu aussi avoir bénéficié du travail de l'équipe Trek de Pedersen, très en vue dans le final. Le champion du monde 2019 s'est fait respecter dans un sprint de gros bras mais sans parvenir à gagner au lendemain de sa troisième place de l'étape d'ouverture.

Au bout de la ligne droite de 400 mètres en légère courbe, Sam Bennett s'est classé cinquième derrière le Français Bryan Coquard. En cours d'étape, son équipe Deceuninck a tenté un coup de bordure à 71 kilomètres de l'arrivée sans insister outre mesure dans cette journée froide et ensoleillée.

« On savait qu'il n'y avait pas assez de vent pour faire vraiment des bordures mais il fallait bien être bien attentif », a souligné l'un de ses anciens membres, le Luxembourgeois Bob Jungels, désormais chez AG2R Citroën et déjà tourné vers le contre-la-montre de Gien qui établira une première hiérarchie.

Le parcours de 14,4 kilomètres, avec départ et arrivée près des bords de la Loire, comporte une première rampe de 500-600 mètres dans sa phase initiale et une pente finale de 400 mètres pour rejoindre le château en surplomb du fleuve.

« Ce sera rapide », estime le directeur de course François Lemarchand à propos de ce parcours qui donnera aux leaders des différentes équipes l'occasion de se jauger face à l'Australien Rohan Dennis, favori de l'exercice, et au Slovène Primoz Roglic, favori de l'épreuve.

Lundi, l'étape de la Beauce a été marquée par plusieurs chutes. La plus conséquente, à l'entrée des 20 derniers kilomètres, a provoqué l'abandon du Français Alexis Vuillermoz, touché à la clavicule gauche.