MONTARGIS (AFP) - L'équipe danoise CSC a dynamité Paris-Nice dès la deuxième étape, lundi, sur la route de Montargis (centre), où l'Espagnol Pedro Horrillo (Quick Step) s'est imposé à un premier peloton.

L'Allemand Jorg Jaksche, toujours leader de l'épreuve, et ses coéquipiers ont provoqué la perte de plusieurs de leurs rivaux pour le classement final (Vinokourov, Frigo, Zuelle et Brochard notamment), distancés de plus de cinq minutes.

A défaut de relief dans cette étape de plaine, le vent favorable soufflant avec force sur la plaine du Gâtinais a facilité la formation de bordures. Avec sept représentants dans un groupe de onze à l'avant de la course, l'équipe CSC a vite compris le parti à tirer de la situation après une longue échappée initiale du Letton Raivis Belohvosciks.

Le retour d'un groupe d'une vingtaine d'éléments n'a freiné en rien l'effort des hommes de Bjarne Riis, engagés dans une sorte de contre-la-montre collectif de quelque 80 kilomètres. Le train CSC -au complet- lancé à belle vitesse a rallié l'arrivée dans les meilleurs délais (43,8 km/h de moyenne) pour le malheur des victimes du jour, mal placés au moment-clé à l'abord d'un rond-point.

Alexandre Vinokourov, le Kazakh vainqueur des deux dernières éditions, n'a plus qu'à viser le succès d'étape, pour honorer la mémoire de son ami Andrei Kivilev décédé accidentellement voici près d'un an.

Le Français Laurent Brochard, qui rate pourtant rarement les bons coups, se retrouve dans la même position. Quant à l'Américain Tyler Hamilton, attardé à près d'un quart d'heure, il a confirmé un état de forme encore précaire dans ce qui est sa première course de l'année.

Le jour noir des Français

Pour Jaksche et ses compagnons, dont plusieurs bénéficient des méthodes du préparateur médical italien Luigi Cecchini, le champ des adversaires s'est grandement rétréci. L'équipe danoise doit se méfier en priorité de l'Italien Davide Rebellin, désormais pointé à 6 secondes au classement après la bonification empochée en cours de route par Jaksche, et de quelques autres coureurs tout-terrain (Vandenbroucke, Pereiro, Rogers, Azevedo, Valjavec, Chavanel) qui l'ont accompagné jusqu'à Montargis.

Pour les Français, cette journée froide mais ensoleillée a viré au noir. Seuls, Christophe Le Mevel et le néo-pro Geoffroy Lequatre (présents dès le début de l'échappée avec les CSC) ont figuré avec Sylvain Chavanel, toujours offensif, dans le groupe de tête.

Dans la dernière ligne droite, Horrillo a anticipé habilement le sprint jugé en légère montée. Il a gardé quelques mètres d'avance sur le Suisse Beat Zberg et l'Italien Michele Bartoli pour enlever la cinquième victoire d'une carrière entamée en 1998 et contrariée par plusieurs chutes sérieuses.

Malgré un doigt cassé récemment au Tour de Valence, Horrillo, 29 ans, a réussi là où il avait échoué de peu dans l'étape d'Avranches du Tour 2002 (3e). Son succès a réjoui ses nombreux amis du cyclisme qui apprécient ce lettré, féru d'art et de philosophie (il a l'habitude de prendre un livre de philo sur le Tour de France).

Mardi, troisième étape de 227,5 kilomètres entre La Chapelle-Saint-Ursin, près de Bourges, et Roanne, sur un parcours vallonné dans sa partie finale.