ALTO DE AITANA (Espagne), 12 sept (AFP) - L'Italien Leonardo Piepoli (Saunier Duval) a remporté dimanche la 9e étape du Tour d'Espagne cycliste, disputée sur 162 km entre Xativa et le col d'Aitana (sud-est), l'Américain Floyd Landis (US Postal) conservant la tête du classement général.

"C'était l'étape la plus dure de ma vie. Il n'y avait pas 100 m de plat", plaisantait à l'arrivée Piepoli, collectionneur de trophées dans les courses de seconde zone mais qui s'offre sa première victoire dans un grand tour, devant les Espagnols Roberto Heras et Isidro Nozal.

"J'ai profité du travail de Nozal et Heras", a reconnu le petit grimpeur qui a admirablement mené sa barque lors d'une première étape de montagne passionnante avec pas moins de 3 cols de 2e catégorie et 3 autres de 3e avant d'aborder le col d'Aitana, hors-catégorie et long d'une douzaine de km.

Après une vaine échappée de quatre coureurs -le Colombien Felix Cardenas, le Slovène Tadej Valjavec et les Espagnols David Fernandez et Pablo Lastras-, les favoris se sont disputés la victoire dans la montée finale.

Si les équipes US Postal et Kelme avaient supporté le poids de la course fatal à l'Américain Tyler Hamilton, relégué à plus de 10 minutes après sa victoire dans le contre-la-montre samedi, c'est l'équipe Liberty Seguros qui a fait exploser le groupe des favoris avec des relais terribles du Polonais Darius Baranowski et surtout d'Isidro Nozal, 2e de la Vuelta l'an passé, lors du passage le plus dur du col.

"Le changement de vitesse a été brutale. Nozal nous a laissés sur place. J'ai préféré suivre à mon rythme", a expliqué Francisco Mancebo, finalement 4e de l'étape et désormais 3e du général.

Landis souffre mais résiste

Le relais de Nozal a en effet éliminé un à un les adversaires de Heras, qui a attaqué à deux km de la ligne alors qu'il ne restait plus que quatre coureurs dans le groupe de tête. "Isidro devait tout +casser+ pour que je puisse attaquer et essayer de remporter l'étape. Il a fait une super étape. Malheureusement, Piepoli a pu prendre ma roue et m'a battu grâce à son accélération à 300 m de l'arrivée. De toute façon, on a repris du temps aux autres favoris. C'était une bonne journée", estimait Roberto Heras, double vainqueur de la Vuelta 2000 et 2003. Deuxième de l'étape à 4 secondes de Piepoli, Heras a en effet repris du temps à tous ses rivaux. Il est désormais 6e à 1 min 35 sec du leader Floyd Landis.

Landis a souffert mais a bien su gérer son effort pour terminer 9e de l'étape à 55 secondes de Piepoli et ainsi conserver son maillot or. L'Américain compte désormais 33 secondes d'avance sur son coéquipier espagnol Manolo Beltran (2e), 38 secondes d'avance sur Mancebo (3e), 51 secondes sur Nozal (4e) et 57 sur Alejandro Valverde (5e), l'autre grand favori de la course.

Lundi, Landis devra à nouveau s'employer lors de la 10e étape longue de 174,5 km entre Alcoi et Xorret de Cati avec une arrivée au sommet d'un col de 1re catégorie après le passage de 3 cols de 3e catégorie et un de 2e.