PAU - L'Australien Cadel Evans, qui va porter le maillot jaune pour la première fois mercredi dans la 11e étape du Tour de France, estime que le fait de l'avoir conquis est "un pas" de fait mais qu'il faut "plus d'un pas pour arriver à Paris", son seul objectif.

Q: Qu'est-ce que ça fait d'avoir le maillot jaune ?

R: "En fait, je ne sais pas, je n'ai pas couru avec encore. Il est jaune, de bonne qualité et il attire beaucoup de journalistes... (rires) Non, ce maillot a une grande valeur dans le cadre du projet qu'on construit avec l'équipe depuis quatre ans et cette seconde (d'avance sur Frank Schleck) a été un pas énorme pour nous. Mais il faut plus d'un pas pour arriver avec à Paris, ce qui reste notre objectif. Jusque-là tout va bien. Dimanche, je pensais bien que mon tour était fini et je ne trouve pas de mot assez poli pour décrire combien j'avais peur. Mais le lendemain (lundi), je me retrouvais à calculer que je pouvais prendre le maillot en accélérant dans les 500 derniers mètres de l'étape. Et voilà !"

Q: La CSC est quand même une grande menace pour vous...

R: "Les CSC ont appliqué une stratégie d'école entre Pau et Hautacam. Avoir Cancellara devant entre le Tourmalet et Hautacam, c'était très fort. Ils sont les plus forts en nombre, pas seulement au niveau des coureurs qui peuvent prétendre au général (Sastre, F. Schleck, ndlr) mais aussi au niveau de leurs équipiers avec Voigt, Gustov et d'autres... L'histoire montre en outre que Sastre est toujours très bien dans la dernière semaine, comme Menchov (Rabobank) d'ailleurs. Les CSC sont une force à prendre en compte mais ils ne sont pas les seuls."

Q: Comment va votre blessure ?

R: "Je suis toujours un peu raide et contusionné. Mais ça va mieux de jour en jour. Lundi, ce sont les descentes qui m'ont fait le plus mal en fait. J'avais un peu mal aux trapèzes car je ne pouvais pas trop les contracter, c'est encore un peu le cas et j'espère que ça va partir d'ici les Alpes. Au niveau des plaies et du suintement, je pense que ça ira bien mieux d'ici 48 heures. L'équipe médicale me couvre de pansements."

Q: Comment allez-vous vous y prendre pour essayer de garder le maillot jaune?

R: "Comment on va s'y prendre ? Vous savez, pour moi, les plans et la tactique commencent demain (mercredi), je n'y pense pas pour l'instant. On va défendre le maillot jaune et faire tout ce qu'on peut en ce sens."

Q: Que pensez-vous des Saunier Duval ?

R: "C'est une équipe vraiment très forte. Bien sûr, il y a Sastre, Schleck et Menchov mais je pense qu'il va aussi y avoir des gens qui vont intégrer le top 5 et ils viennent peut-être de cette équipe... (allusion à Cobo et Ricco, ndlr)".

Q: A son époque, Armstrong avait la pression de devoir gagner une étape. Est-ce important pour vous ?

R: "Je suis un coureur de classement général, c'est tout ce qui compte pour moi. Et notre situation est différente, Armstrong avait un équipe très très forte avec lui, suffisamment forte pour éliminer la moitié de ses adversaires avant même qu'il ait à attaquer lui-même. Moi, je ne m'attends pas à ce que Robbie (McEwen) fasse sauter 160 bonhommes dans l'Alpe d'Huez (sourires)."

Q: Avez-vous reconnu les étape des Alpes ?

R: "Oui, je les ai toutes reconnues. En fait, c'est la succession des trois étapes des Alpes qui sera dure, plus qu'une en particulier. Même si l'Alpe d'Huez arrivera à un moment critique, dans la troisième semaine et que c'est la plus dure sur le papier."

Q: Vous pouvez dire en français ce que ça fait d'être maillot jaune ?

R: "Incroyable. C'est un rêve."