Qui succédera à Armstrong?
Cyclisme mardi, 19 avr. 2005. 12:50 mercredi, 11 déc. 2024. 20:52
PARIS (AFP) - L'annonce de la retraite de Lance Armstrong après le Tour de France cycliste laisse la route ouverte à ses concurrents et surtout à ses cadets sans que l'un d'entre eux se dégage vraiment pour l'instant.
L'histoire enseigne qu'il existe une place pour les interrègnes dans le Tour de France mais que la transition ne dure guère. L'Allemand Jan Ullrich (31 ans) doit faire vite s'il veut gagner une autre fois la Grande Boucle. Les quintuples vainqueurs du Tour ont tous eu un successeur sans trop attendre.
Entre la dernière victoire de Jacques Anquetil (1964) et la première du Belge Eddy Merckx, quatre éditions ont eu lieu (succès de Gimondi, Aimar, Pingeon, Janssen). Trois seulement jusqu'à l'arrivée de Bernard Hinault (Thévenet 2 fois, Van Impe). Quatre encore pour attendre l'Espagnol Miguel Indurain (LeMond 2 fois, Roche, Delgado). Trois de nouveau avant la prise de pouvoir d'Armstrong (Riis, Ullrich, Pantani).
Dans le même temps, l'importance du Tour a grandi. Armstrong est allé plus loin que ses aînés (LeMond, Indurain) qui avaient déjà amorcé le mouvement. Il a bâti sa saison sur ce seul rendez-vous, quitte à négliger d'autres grandes courses. Ullrich et quelques autres prétendants... au podium, à défaut de victoire, l'ont imité. Avec l'accord, au moins jusqu'à présent, des parraineurs et responsables d'équipes.
L'usure mentale
"Le cyclisme du passé et le cyclisme actuel n'ont plus rien à voir, a l'habitude de dire Cyrille Guimard qui a dirigé à six reprises le vainqueur du Tour. On est dans une autre démarche en terme de programmation d'objectifs. Par là, l'approche d'Armstrong se rapproche de l'athlétisme ou de la natation avec un grand rendez-vous annuel."
Dès lors, le numéro un de la génération à venir a toutes les chances de se retrouver sur la plus haute marche du podium des Champs-Elysées. A plusieurs reprises s'il en a le talent, les ressources physiques et les capacités mentales. Soumis à un calendrier souvent allégé par rapport au passé, les champions actuels sont en effet plus menacés par l'usure psychique, le trop-plein de sollicitations.
Qui peut être le nouvel Armstrong ? En annonçant sa retraite pour la fin du mois de juillet, l'Américain a souhaité former un jeune, qui porterait le maillot de son équipe actuelle. "Je suis prêt à transmettre ce que je sais à un jeune. J'ai deux ou trois noms de coureur en tête", a affirmé le sextuple vainqueur du Tour sans en dire plus.
Les espérances de Cunego
Candidats à la victoire dans le Tour, le Kazakh Alexandre Vinokourov (31 ans, 3e en 2003), l'Allemand Andreas Kloeden (29 ans, 2e en 2004) et l'Espagnol Roberto Heras (31 ans, trois fois vainqueur de la Vuelta) sont trop avancés dans leur carrière pour envisager une longue série de victoires. Le constat vaut partiellement pour l'Italien Ivan Basso (27 ans, 3e en 2004) et plus encore pour l'Espagnol Iban Mayo (27 ans, 6e en 2003) aux éclipses inquiétantes.
L'avenir sourit davantage à l'Espagnol Alejandro Valverde (25 ans), bien qu'il ait montré ses limites actuelles dans la Vuelta (3e en 2003, 4e en 2004), et surtout à l'Italien Damiano Cunego, brillant vainqueur du Giro l'an passé. A 23 ans, Cunego -trop juste pour l'instant dans les contre-la-montre- porte beaucoup d'espérances. Mais il doit encore passer au révélateur du Tour qu'il va découvrir en juillet prochain.
L'irruption fracassante d'Ullrich dans la Grande Boucle -deuxième en 1996 à l'âge de 22 ans, vainqueur l'année suivante- incite à la circonspection. En 1997, les anciens champions et les spécialistes promettaient à Ullrich le record des victoires. Huit ans plus tard, Ullrich a ajouté en tout et pour tout quatre autres deuxièmes places à son palmarès. La première place, la seule qui compte vraiment, a été prise par Armstrong.
L'histoire enseigne qu'il existe une place pour les interrègnes dans le Tour de France mais que la transition ne dure guère. L'Allemand Jan Ullrich (31 ans) doit faire vite s'il veut gagner une autre fois la Grande Boucle. Les quintuples vainqueurs du Tour ont tous eu un successeur sans trop attendre.
Entre la dernière victoire de Jacques Anquetil (1964) et la première du Belge Eddy Merckx, quatre éditions ont eu lieu (succès de Gimondi, Aimar, Pingeon, Janssen). Trois seulement jusqu'à l'arrivée de Bernard Hinault (Thévenet 2 fois, Van Impe). Quatre encore pour attendre l'Espagnol Miguel Indurain (LeMond 2 fois, Roche, Delgado). Trois de nouveau avant la prise de pouvoir d'Armstrong (Riis, Ullrich, Pantani).
Dans le même temps, l'importance du Tour a grandi. Armstrong est allé plus loin que ses aînés (LeMond, Indurain) qui avaient déjà amorcé le mouvement. Il a bâti sa saison sur ce seul rendez-vous, quitte à négliger d'autres grandes courses. Ullrich et quelques autres prétendants... au podium, à défaut de victoire, l'ont imité. Avec l'accord, au moins jusqu'à présent, des parraineurs et responsables d'équipes.
L'usure mentale
"Le cyclisme du passé et le cyclisme actuel n'ont plus rien à voir, a l'habitude de dire Cyrille Guimard qui a dirigé à six reprises le vainqueur du Tour. On est dans une autre démarche en terme de programmation d'objectifs. Par là, l'approche d'Armstrong se rapproche de l'athlétisme ou de la natation avec un grand rendez-vous annuel."
Dès lors, le numéro un de la génération à venir a toutes les chances de se retrouver sur la plus haute marche du podium des Champs-Elysées. A plusieurs reprises s'il en a le talent, les ressources physiques et les capacités mentales. Soumis à un calendrier souvent allégé par rapport au passé, les champions actuels sont en effet plus menacés par l'usure psychique, le trop-plein de sollicitations.
Qui peut être le nouvel Armstrong ? En annonçant sa retraite pour la fin du mois de juillet, l'Américain a souhaité former un jeune, qui porterait le maillot de son équipe actuelle. "Je suis prêt à transmettre ce que je sais à un jeune. J'ai deux ou trois noms de coureur en tête", a affirmé le sextuple vainqueur du Tour sans en dire plus.
Les espérances de Cunego
Candidats à la victoire dans le Tour, le Kazakh Alexandre Vinokourov (31 ans, 3e en 2003), l'Allemand Andreas Kloeden (29 ans, 2e en 2004) et l'Espagnol Roberto Heras (31 ans, trois fois vainqueur de la Vuelta) sont trop avancés dans leur carrière pour envisager une longue série de victoires. Le constat vaut partiellement pour l'Italien Ivan Basso (27 ans, 3e en 2004) et plus encore pour l'Espagnol Iban Mayo (27 ans, 6e en 2003) aux éclipses inquiétantes.
L'avenir sourit davantage à l'Espagnol Alejandro Valverde (25 ans), bien qu'il ait montré ses limites actuelles dans la Vuelta (3e en 2003, 4e en 2004), et surtout à l'Italien Damiano Cunego, brillant vainqueur du Giro l'an passé. A 23 ans, Cunego -trop juste pour l'instant dans les contre-la-montre- porte beaucoup d'espérances. Mais il doit encore passer au révélateur du Tour qu'il va découvrir en juillet prochain.
L'irruption fracassante d'Ullrich dans la Grande Boucle -deuxième en 1996 à l'âge de 22 ans, vainqueur l'année suivante- incite à la circonspection. En 1997, les anciens champions et les spécialistes promettaient à Ullrich le record des victoires. Huit ans plus tard, Ullrich a ajouté en tout et pour tout quatre autres deuxièmes places à son palmarès. La première place, la seule qui compte vraiment, a été prise par Armstrong.