SANREMO (AFP) - Pour ses débuts en Coupe du monde, la nouvelle équipe belge Quick Step a touché juste dans Milan-Sanremo avec l'Italien Paolo Bettini, vainqueur magistral samedi de ce monument du cyclisme.

L'équipe de Patrick Lefevere, qui porte le nom d'une entreprise de parquets et revêtements de sols stratifiés, a réussi là où le groupe Mapei, duquel sont issus nombre de ses coureurs, avait toujours échoué. Paolo Bettini, en pleine force de l'âge (29 ans le 1er avril), a fait sienne la grande classique italienne avec l'aide déterminante de son cadet Luca Paolini (26 ans), classé troisième.

Sur la ligne d'arrivée, Patrick Lefevere, qui n'avait jamais connu pareille joie à Sanremo, a gardé son sang-froid. "Ce n'est surtout pas bon pour le coeur !", a plaisanté le responsable de l'équipe, qui a connu par le passé des problèmes cardiaques, après un final incertain jusqu'à l'entrée de Sanremo. Au sommet du Poggio, à 5700 mètres de l'arrivée, six secondes seulement séparaient le groupe d'échappés (Bettini, Celestino, Paolini et Di Lucal, lequel allait rétrograder) du peloton du champion du monde, l'Italien Mario Cipollini.

"Cette équipe est celle que je voulais", a expliqué Patrick Lefevere, ancien responsable de la grande équipe Mapei avant de diriger le groupe belge Domo, l'une des deux grandes formations belges avec Lotto jusqu'à l'an passé. Mais, au moment de la fusion entre Domo et Lotto, le technicien a préféré prendre ses distances.

Une Ferrari au garage

Autour de Johan Museeuw, l'âme du groupe, se sont installés des coureurs de tous horizons. Richard Virenque, qui a rejoint Lefevere depuis l'été 2001, a été recruté surtout pour les courses par étapes, Paolo Bettini, vainqueur sortant de la Coupe du monde, pour les courses d'un jour, un domaine dans lequel il est probablement le meilleur coureur actuel.

Frank Vandenbroucke, l'élément turbulent du cyclisme belge, a rejoint aussi l'équipe Quick Step en s'attirant l'explication imagée de Lefevere: "Je préfère avoir une Ferrari qu'une 2 chevaux dans mon garage."

Mais l'avenir est aussi ménagé dans cette impressionnante armada qui a déjà fait main basse sur le Het Volk, la semi-classique qui ouvre le calendrier belge, en plaçant quatre des siens aux cinq premières places. Luca Paolini, appelé à prendre du galon à moyenne échéance, et Tom Boonen, la révélation belge du dernier Paris-Roubaix (3e), portent eux aussi les couleurs bleu et blanc auxquelles devront s'habituer les téléspectateurs de classiques.

Bettini a déjà prévenu: "Dans l'équipe, les rôles sont clairement répartis: l'équipe travaillait pour moi à Milan-Sanremo, elle le fera pour Museeuw au Tour des Flandres.
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Pour Paris-Roubaix (Museeuw, Boonen) et Liège-Bastogne-Liège (Bettini, Vandenbroucke), les deux autres classiques majeures d'avril, Quick Step dispose également d'atouts-maîtres. Avec l'avantage d'avoir déjà gagné, de l'aveu de Lefevere: "Milan-Sanremo nous retire de la pression. Ce sont les autres équipes qui vont l'avoir."