MONTRÉAL - Le ProTour s'achève dimanche avec le Grand Prix de Montréal où le Canadien Ryder Hesjedal vise la victoire après avoir échoué de peu à s'imposer vendredi à Québec pour la première course américaine du circuit professionnel cycliste.

Hesjedal, l'une des révélations de l'année avec sa deuxième place à l'Amstel Gold Race et surtout la septième au Tour de France, voulait briller sur le sol canadien.

Au Grand Prix de Québec, il a tenté sa chance à une quinzaine de kilomètres de la ligne avant de se faire rejoindre à moins de deux kilomètres et voir le Français Thomas Voeckler sortir opportunément pour s'imposer. Il a terminé en quatrième position, à une seconde, derrière le Norvégien Edvald Boasson Hagen (Sky) et le Néerlandais Robert Gesink (Rabobank).

Hesjedal veut transformer sa deuxième et dernière occasion sur un parcours un peu plus long (193,6 km) en circuit autour du Mont-Royal. Celui-ci emprunte quelques portions du parcours du Grand Prix des Amériques entre 1988 et 1992, du Championnat du monde 1974 et de la course olympique de 1976, mais est "plus nerveux", selon son concepteur Charly Mottet.

"J'ai vu aujourd'hui (vendredi) que j'avais de bonnes jambes donc j'ai de l'ambition pour Montréal", a affirmé Hesjedal après la course.

"On dit que le parcours est meilleur pour moi, que les montées sont plus longues, ça devrait me motiver encore plus", a-t-il souligné.

Aux courtes côtes de Québec succèderont des montées plus longues avec notamment deux côtes de 1800 m et 780 m, plus dans son registre de grimpeur sans être non plus très sélectives.

Le Canadien aura de la concurrence, notamment avec l'Italien Damiano Cunego (Lampre) et Robert Gesink, autre révélation de l'année avec un profil semblable au sein, deux coureurs qui l'ont suivi vendredi dans son échappée québécoise.

Le ProTour suscite l'espoir dans le cyclisme canadien

Les responsables du cyclisme canadien espèrent que les Grands Prix de Québec et Montréal, premières épreuves du ProTour sur le continent américain, permettront de développer un sport peu connu, quelques mois après avoir trouvé en Ryder Hesjedal un porte-étendard.

Après une belle saison marquée par une deuxième place à l'Amstel Gold Race et une septième place au Tour de France, le coureur de l'équipe Garmin-Transitions (29 ans) est la vedette incontestée de ces deux courses.

Le Canada n'a plus connu tel succès depuis Steve Bauer, médaillé d'argent au jeux Olympiques de Los Angeles (1984), 3e du Championnat du monde 1984, 4e du Tour de France 1988 et 2e de Paris-Roubaix 1990.

La Fédération canadienne de cyclisme (CCA) ne compte que 34.000 licenciés (sur 34 millions d'habitants) et le VTT vole souvent la vedette à la route. D'ailleurs, Hesjedal, originaire de la région montagneuse de Colombie Britannique, a d'abord brillé en VTT avant de passer sur la route.

"Le cyclisme (sur route) progresse et la venue du ProTour va créer du buzz et de l'enthousiasme dans le pays", espère Bauer, qui dirige une sélection du Canada sur les deux courses.

Cette sélection de neuf coureurs ne compte qu'un seul athlète évoluant dans une grande équipe professionnelle: Dominique Rollin, membre de la formation Cervélo... qui s'arrêtera à la fin de la saison.

"Certains d'entre eux, comme Guillaume Boivin ou David Veilleux, peuvent très bien entrer bientôt dans le ProTour, estime Bauer. Il y a de plus en plus de talents, des clubs plus structurés et des programmes de formation pour développer les coureurs. Maintenant, il faut un peu de temps".

Les Grands Prix de Québec et Montréal sont inscrits pour cinq ans au calendrier du ProTour et la Belle Province rêve d'organiser un Championnat du monde en 2015. Le Canada a déjà accueilli à deux reprises un Mondial, en 1974 à Montréal et en 2003 à Hamilton.