PARIS - L'ancien coureur Laurent Jalabert, accusé d'avoir eu recours à l'EPO lors du Tour 1998, a annoncé mardi à l'AFP qu'il renonçait à ses activités de consultant TV-radio sur le Tour de France, dont le départ sera donné samedi.

« C'est lui qui a pris cette décision », a indiqué sur France 2 Daniel Bilalian, le directeur des sports de France Télévisions.

Laurent Jalabert devait être consultant sur la radio RTL et sur France Télévisions. Sur France 2, il assurait depuis plusieurs années le commentaire de chaque étape aux côtés du journaliste Thierry Adam.

« Afin de pouvoir préparer une défense sereine le moment venu, j'ai décidé en toute liberté de suspendre dès aujourd'hui mes collaborations en tant que consultant auprès des différents médias », a indiqué Laurent Jalabert dans un communiqué transmis à l'AFP.

« Je suis l'objet de révélations qui n'ont été portées à ma connaissance que par voie de presse, et sans aucun élément de droit », a expliqué Laurent Jalabert, qui a également été sélectionneur de l'équipe de France sur route de 2009 à avril dernier.

« Je ne souhaite pas que ces évènements puissent ternir la fête du centième Tour de France, ni qu'ils puissent porter préjudice à l'image de mes partenaires », a souligné l'ancien coureur.

Tests rétroactifs

Laurent Jalabert, qui a arrêté sa carrière en 2002, a été accusé d'avoir eu recours à l'EPO lors du Tour de France 1998, celui du scandale Festina, par le journal l'Equipe, citant des tests rétroactifs datant de 2004.

Les tests en question ont été pratiqués anonymement, mais la commission d'enquête du Sénat sur l'efficacité de la lutte antidopage a été en mesure de faire des rapprochements entre les échantillons et les noms figurant sur les PV des coureurs, avait indiqué son rapporteur, Jean-Jacques Lozach, le 15 mai, en face de Laurent Jalabert, avant de procéder à son audition.

Lors du Tour 1998, le Tarnais, aujourd'hui âgé de 44 ans, n'avait gagné aucune étape ni porté le maillot jaune. Il avait abandonné la course dans les Alpes, en même temps que l'ensemble de son équipe Once dirigée par le controversé Manolo Saiz.

L'EPO était à l'époque indétectable dans les analyses. Le test de détection mis au point par le laboratoire de Châtenay-Malabry a été validé en 2001.

« C'est avec regret que France Télévisions prend acte de cette décision, en espérant pouvoir prochainement lui renouveler sa confiance », a indiqué FranceTvSport, dans un communiqué.

De son côté, la direction de RTL a indiqué qu'elle « comprend la décision de son consultant et espère pouvoir prochainement lui renouveler sa confiance ».