MADRID (PC) - Le Belge Tom Boonen a bouclé une saison riche en succès en devenant, dimanche, à l'âge de 24 ans champion du monde sur route.

A l'issue des 273 kilomètres de la course en ligne des Mondiaux madrilènes, Boonen s'est imposé au sprint en six heures, 26 minutes et 10 secondes, devant l'Espagnol Alejandro Valverde et le Français Anthony Geslin.

Auteur cette année du doublé Tour des Flandres-Paris-Roubaix, la nouvelle vedette du cyclisme mondial, a également remporté deux étapes sur le Tour de France cet été.

Ryder Hesjedal de Victoria a réalisé la meilleure performances parmi les Canadiens, se classant 78e à 4:18 de Boonen

François Parisien de Repentigny et Dominique Perras de Brossard ont pris le départ de l'épreuve mais ils ont abandonné respectivement aux 11e et 12e tours.

Boonen a offert à la Belgique son 25e titre mondial, record absolu. La dernière victoire du plat pays dans des Mondiaux remontait à 1996, l'année du sacre de Johan Museeuw.

"C'est sûr, le titre mondial est ma victoire la plus importante, a déclaré Boonen. Mais mon rêve en début de saison était de réaliser le doublé Tour des Flandres - Paris-Roubaix. Ça a été dur de revenir en forme pour les Mondiaux. Mais j'étais très motivé, très concentré. Tout le monde disait 'Boonen n'est pas en forme', mais je savais que je faisais du bon travail."

Le Belge a ensuite loué le travail de ses équipiers.

"Il y a de très bons coureurs dans l'équipe et tout le monde a bien coopéré, a-t-il souligné. Peter (Van Petegem) et Mario (Aerts) ont fait tout ce qu'il fallait pour me mettre dans une situation parfaite."

Peu animée, la course s'est jouée lors d'un final intense. Le peloton est resté groupé la plupart du temps et les attaques se sont faites rares tout au long de la journée.

En l'absence du triple champion du monde Oscar Freire, blessé au dos, les Espagnols ont donné le rythme en début de journée, sous la surveillance de leurs rivaux italiens, grands perdants de la journée avec la 35e place seulement du grand favori Alessandro Petacchi.

Le Bulgare Krasimir Vasilev a conduit la première attaque et le peloton lui a laissé prendre un peu plus d'une minute d'avance après 10 kilomètres de course.

Au kilomètre 60, le Bulgare de 31 ans était toujours en tête, devant le Colombien Juan Carlos Lopez Martin, Saul Raisin et Dmitriy Muravyev. Quinze kilomètres plus tard, les trois poursuivants ont repris Vasilev. Après cinq tours de circuit, le petit groupe comptait huit minutes d'avance sur le peloton.

A ce stade de la course, disputée sur un parcours peu sélectif, une arrivée au sprint, parfaite pour les Australiens, les Belge et les Italiens, paraissait déjà certaine.

A mi-course, Lopez Martin s'est laissé distancer par les hommes de tête, puis c'était au tour de Vasilev de lâcher prise. Les deux hommes n'ont pas tardé à abandonner.

A cinq tours de l'arrivée, Raisin et Muravyev n'ont pas compté plus que cinq minutes d'avance. L'équipe espagnole, bien secondée par les Italiens, a lancé la chasse et à 70 kilomètres de la ligne d'arrivée les échappés étaient repris. Le coureur ouzbek Denis Shkarpeta a tenté sa chance, puis c'était au tour du Français Christophe Kern de s'illustrer, avant le Danois Jakob Piil et l'Espagnol Oscar Pereiro.

Dans l'avant-dernier tour, déterminés à mettre les sprinters en échec, les Espagnols Miguel Angel Martin Perdiguero, Valverde et Pereiro sont sortis avec sept autres coureurs, dont l'Italien Paolo Bettini. Mais cette offensive a tourné court.

Dans l'emballage final, sur le Paseo de la Castellana, le successeur de Museeuw a fait parler sa puissance et a triomphé logiquement.

"Dans les trois derniers kilomètres, l'équipe a beaucoup travaillé pour revenir sur ceux qui étaient devant et au dernier moment Alejandro (Valverde) a lancé le sprint à environ 300 mètres de la ligne. Je suis resté dans sa roue et j'ai gagné."