Avec l'absence d'Alberto Contador, qui peut-on considérer comme favori pour la 95e édition du Tour de France?

Facile! L'Australien Cadel Evans fait l'unanimité parmi les candidats à la victoire, lui qui a terminé au deuxième rang l'année dernière à 23 secondes du vainqueur.

Vingt-trois secondes entre deux cyclistes, au terme de trois semaines de course : aussi bien dire qu'Evans et Contador, c'est du pareil au même. Evans avait pris le huitième rang du Tour en 2005, quatrième en 2006… on constate donc une progression évidente. Evans a également terminé au deuxième rang au terme du Dauphiné Libéré, 39 secondes derrière Alejandro Valverde.

Il dit que son équipe belge, Silence-Lotto, n'est peut-être pas la meilleure sur papier, mais peut-être la plus intelligente. Sans oublier qu'il a un précieux lieutenant cette année. Yaroslav Popovych, huitième au TDF l'an dernier, élu meilleur jeune de la compétition en 2005 et troisième au Tour d'Italie en 2003.

Ceci dit, Alejandro Valverde est lui aussi un sérieux aspirant au maillot jaune. Il est le nouveau champion d'Espagne, il a battu Evans au Dauphiné et a remporté Liège-Bastogne-Liège, la doyenne des classiques, pour la deuxième fois en trois ans. Il est solidement entouré lui aussi, notamment avec Oscar Pereiro, qui a trois top 10 du TDF à son actif.

Un autre qui possède les qualités principales pour remporter un tour de trois semaines - être bon contre la montre et être solide en montagnes - c'est Denis Menchov. Deux mois après avoir dû quitter leTDF en raison du licenciement de son coéquipier Michael Rasmussen l'an dernier, il a remporté le Tour d'Espagne, qu'il avait déjà épinglé à son palmarès deux ans plus tôt.

Menchov croit avoir compris qu'il est plus fort à son deuxième grand tour de l'année et c'est la raison pour laquelle il a couru au Giro cette année. Il est persuadé qu'il arrive en France plus fort que l'année dernière.

Les autres cyclistes à surveiller? Chez CSC, trio de choc : Carlos Sastre (4e au TDF en 2007) et les deux frères Schleck. Ces trois comparses sont capables de terminer dans les dix premiers.

Il faudra aussi garder un œil sur Damiano Cunego, meilleur jeune du Tour de France 2006, et Riccardo Ricco, deuxième du dernier Tour d'Italie.

Un Tour propre?

Est-ce qu'on peut croire, finalement en 2008, à un Tour propre?

Je ne sais pas. Ce que je peux dire, c'est que c'est de plus en plus difficile pour un coureur de se doper. Il y a des contrôles partout et certains sont même instaurés par les équipes.

C'est peut-être naïf, mais je pense qu'aucun des 180 gars au départ, samedi à Brest, ne veut être celui par qui le scandale viendra. Parce que le Tour de France 2008 ne peut pas se permettre un autre fiasco à la Landis ou Vinokourov.

*Retranscription de l'intervention de Louis Bertrand au bulletin Sports 30.