BORDEAUX (AFP) - Le Néerlandais Servais Knaven (32 ans) symbolise cette race de coureurs cyclistes tirant fierté de servir un maître en faisant fi du talent, évident pourtant, qui sommeille en eux, tout en cueillant fort heureusement parfois de bien beaux lauriers.

Le gaillard (1,78 m pour 68 kg) observe qu'il "ne gagne pas beaucoup de courses". Mais ils ne sont pas beaucoup dans le peloton professionnels à pouvoir se targuer d'un succès dans Paris-Roubaix (2001), plutôt promis à un de ses leaders d'alors, Johan Museeuw ou Romans Vainsteins.

Néanmoins, là encore, il joua son rôle, restant leur serviteur dans l'essentiel de l'Enfer du Nord, avant que le destin ne lui dicte de jouer sa carte personnelle.

Sans doute, se serait-il contenté d'une 2e, 3e ou 4e place, rang qui était parfois le sien dans les étapes du Tour auquel il participe pour la septième fois. Capricieuse, la chance lui a enfin tendu les bras en cette Grande Boucle du centenaire, dans cette bonne ville de Bordeaux si douce aux coureurs bataves y ayant triomphé à 13 reprises.

Ce fils de restaurateur n'est pas du genre difficile, à faire la moue devant une carte des menus ou en course, en fonction des caractéristiques du grain de la route. Pavés ou bitume?, l'équipier modèle s'en accommode étant en permanence à bonne école du tout terrain avec son épouse Natacha qui est une ancienne championne des Pays-Bas de cyclo-cross.

Chez les Knaven fixés à Mere en Belgique, on collectionne d'ailleurs les maillots tricolores, à la grande satisfaction des deux enfants, puisque Servais a lui aussi été couronné sur la route en 1995, deux ans après ses débuts professionnels.

Ancien pistard, ami de Leon Van Bon, son compagnon d'échappée sur les routes landaises jeudi, le protégé de Patrick Lefévère est un sujet amical, ouvert et jovial, n'hésitant pas à l'occasion à boire une choppe de bière, comme beaucoup de ses compatriotes.