"Si l'adversité avait été plus vive, Armstrong n'en serait pas à cinq"
Cyclisme mercredi, 30 juin 2004. 12:45 dimanche, 15 déc. 2024. 16:31
LIEGE (Belgique) (AFP) - L'Américain Lance Amrstrong a repris un visage humain à l'heure où il pourrait, tel son homonyme Neil en 1969, mettre un pied sur la lune, celle du cyclisme, avec six succès dans le Tour de France dont l'édition 2004 démarre samedi à Liège, en Belgique.
"Jusque là, Armstrong était un martien. Désormais, le voilà davantage redevenu coureur". Cette percutante impression ne porterait pas à conséquence si elle n'émanait d'un double vainqueur du Tour: Bernard Thévenet.
Le consultant TV appuie sa thèse sur un passage, relativement terne, du chef de file de l'US Postal dans le Critérium du Dauphiné Libéré, réplique de la Grande Boucle, que le Texan avait remporté en 2002 et 2003.
"Je ne l'ai pas trouvé super et je me demande si ses adversaires en auront tiré les conclusions. Sa course leur aura-t-elle donné plus d'espoirs ?", s'interroge-t-il, encore sous le coup de la performance de Jan Ullrich dans le Tour de Suisse. "J'ai été ébloui, confie le Bourguignon. Toutefois, qui a-t-il battu ? Le problème de nos jours, c'est que les ténors ne courent plus ensemble".
Embarrassante
Une sixième couronne laisserait Bernard Thévenet dubitatif. "Ce serait magnifique dans la mesure où il s'en est donné les moyens par rapport aux quatre (Anquetil, Merckx, Hinault et Indurain), analyse-t-il. Mais que vaudrait cette victoire par rapport à celles de ses prédécesseurs ? sachant que ceux-ci ont parallèlement remporté des Giro et des Vuelta. Je ne pense pas que la carrière d'Armstrong soit comparable à celle de Merckx ou d'Hinault".
Autre consultant de France Télévisions, Laurent Jalabert se range de l'avis de son aîné sur le secteur de la préparation, sans que cela ne porte à conséquence. "On peut parler de petit retard, observe-t-il, mais les autres leaders ne sont-ils pas trop en avance ?"
Pour "Jaja", les feux nourris sur les pratiques du passé ou une coalition soudée constitueraient pour lui autant d'éléments positifs. "Armstrong est un garçon recherchant beaucoup d'énergie là où on veut l'enfoncer, explique l'ancien N.1 mondial. Une épreuve difficile l'attend, cela le rendra plus fort. Il s'est certes montré moins dominant jusque là. Mais qui peut le battre ? Ils sont trois: Hamilton, Ullrich et Mayo".
Cependant, "Jaja" ne cache pas qu'une nouvelle victoire, laquelle relèguerait alors le quatuor "un niveau au dessous", serait "embarrassante".
Masseuse et cancer
Est-ce le fait qu'il ait, le premier, jeté son dévolu sur lui lorsqu'il l'engagea chez Cofidis ? Toujours est-il que Cyrille Guimard (six jours en jaune en 1972, et 7 succès d'étape) se fait l'avocat du patron des postiers.
Contrairement à ses pairs du micro, le Breton trouve Armstrong mieux préparé. "Il compte 31 ou 32 jours de course et, contrairement à l'année dernière, il n'a pas souffert d'une grosse chute l'ayant handicapé les dix premiers jours, déclare-t-il. Cette fois, il n'y a guère qu'un bémol: les problèmes avec son ex-masseuse qui ne le feront pas entrer dans le domaine de la totale sérénité".
"Il est néanmoins prématuré d'envisager une sixième victoire, mais il serait injuste de la condamner, insiste-t-il. N'oublions pas qu'il s'est arrêté deux ans en raison d'un cancer. Rien ne dit qu'il ne serait pas déjà à 6".
Ancien protégé de Cyrille Guimard, Bernard Hinault s'inscrit véhémentement en faux. Pour le "blaireau", nul doute possible: "Si l'adversité avait été plus vive, Armstrong n'en serait pas à cinq".
"Jusque là, Armstrong était un martien. Désormais, le voilà davantage redevenu coureur". Cette percutante impression ne porterait pas à conséquence si elle n'émanait d'un double vainqueur du Tour: Bernard Thévenet.
Le consultant TV appuie sa thèse sur un passage, relativement terne, du chef de file de l'US Postal dans le Critérium du Dauphiné Libéré, réplique de la Grande Boucle, que le Texan avait remporté en 2002 et 2003.
"Je ne l'ai pas trouvé super et je me demande si ses adversaires en auront tiré les conclusions. Sa course leur aura-t-elle donné plus d'espoirs ?", s'interroge-t-il, encore sous le coup de la performance de Jan Ullrich dans le Tour de Suisse. "J'ai été ébloui, confie le Bourguignon. Toutefois, qui a-t-il battu ? Le problème de nos jours, c'est que les ténors ne courent plus ensemble".
Embarrassante
Une sixième couronne laisserait Bernard Thévenet dubitatif. "Ce serait magnifique dans la mesure où il s'en est donné les moyens par rapport aux quatre (Anquetil, Merckx, Hinault et Indurain), analyse-t-il. Mais que vaudrait cette victoire par rapport à celles de ses prédécesseurs ? sachant que ceux-ci ont parallèlement remporté des Giro et des Vuelta. Je ne pense pas que la carrière d'Armstrong soit comparable à celle de Merckx ou d'Hinault".
Autre consultant de France Télévisions, Laurent Jalabert se range de l'avis de son aîné sur le secteur de la préparation, sans que cela ne porte à conséquence. "On peut parler de petit retard, observe-t-il, mais les autres leaders ne sont-ils pas trop en avance ?"
Pour "Jaja", les feux nourris sur les pratiques du passé ou une coalition soudée constitueraient pour lui autant d'éléments positifs. "Armstrong est un garçon recherchant beaucoup d'énergie là où on veut l'enfoncer, explique l'ancien N.1 mondial. Une épreuve difficile l'attend, cela le rendra plus fort. Il s'est certes montré moins dominant jusque là. Mais qui peut le battre ? Ils sont trois: Hamilton, Ullrich et Mayo".
Cependant, "Jaja" ne cache pas qu'une nouvelle victoire, laquelle relèguerait alors le quatuor "un niveau au dessous", serait "embarrassante".
Masseuse et cancer
Est-ce le fait qu'il ait, le premier, jeté son dévolu sur lui lorsqu'il l'engagea chez Cofidis ? Toujours est-il que Cyrille Guimard (six jours en jaune en 1972, et 7 succès d'étape) se fait l'avocat du patron des postiers.
Contrairement à ses pairs du micro, le Breton trouve Armstrong mieux préparé. "Il compte 31 ou 32 jours de course et, contrairement à l'année dernière, il n'a pas souffert d'une grosse chute l'ayant handicapé les dix premiers jours, déclare-t-il. Cette fois, il n'y a guère qu'un bémol: les problèmes avec son ex-masseuse qui ne le feront pas entrer dans le domaine de la totale sérénité".
"Il est néanmoins prématuré d'envisager une sixième victoire, mais il serait injuste de la condamner, insiste-t-il. N'oublions pas qu'il s'est arrêté deux ans en raison d'un cancer. Rien ne dit qu'il ne serait pas déjà à 6".
Ancien protégé de Cyrille Guimard, Bernard Hinault s'inscrit véhémentement en faux. Pour le "blaireau", nul doute possible: "Si l'adversité avait été plus vive, Armstrong n'en serait pas à cinq".