ROME (AFP) - Le tribunal de Ferrare (nord de l'Italie) a ordonné mardi un supplément d'enquête dans le dossier du professeur Francesco Conconi, poursuivi pour fraude sportive.

Le juge aux enquêtes préliminaires Silvia Migliori a décidé de renvoyer le dossier au procureur Nicola Proto, a-t-on appris de source judiciaire.

Les poursuites contre le professeur Conconi, qui avaient débouché sur l'ouverture du procès en octobre dernier, marquent donc le pas. Ce supplément d'enquête devrait prendre plusieurs mois et le procès ne devrait pas reprendre avant la fin de l'année.

Le Pr Conconi, médecin sportif de renom, directeur du centre de préparation sportive de Ferrare, doit répondre de la distribution d'érythropoïétine (EPO), une hormone qui stimule la production de nouveaux globules rouges, à une soixantaine de sportifs durant plusieurs années.

Parmi ces sportifs, figurent des coureurs cyclistes de haut niveau comme les Italiens Guido Bontempi, Claudio Chiappucci, Gianni Bugno et Maurizio Fondriest, l'Irlandais Stephen Roche, le Danois Rolf Sorensen et le Russe Evgueni Berzin ainsi qu'au marcheur italien Maurizio Da Milano.

Lors d'une audience en décembre, la présidente du tribunal, Valentina Tecilla, avait repoussé une instance d'acquittement présentée par les avocats du Pr Conconi. Ceux-ci arguaient que les faits reprochés à leur client ne constituaient pas un délit.

L'acte d'accusation est fondé sur la saisie, il y a trois ans, par la brigade anti-stupéfiants des carabiniers (NAS), de toute une série de documents compromettants dans le cabinet du praticien.

Selon des juristes, à mesure que l'enquête s'embourbe dans des questions de procédure, les délais de prescription - cinq ans dans le cas des faits reprochés au médecin - risquent de s'épuiser.