WASHINGTON - L'Américain Tyler Hamilton, un des 11 anciens équipiers de Lance Armstrong dont les témoignages ont amené la suspension à vie du septuple vainqueur du Tour de France par l'Agence américaine antidopage, « compatit » néanmoins avec son ex-chef de file, a-t-il déclaré vendredi soir.

« Je sais que c'est dur. J'ai menti longtemps, très longtemps. Et au bout d'un moment tu commences à croire à certains de tes mensonges. Il s'est lui même retrouvé piégé. Je compatis avec le gars », a-t-il déclaré à la chaîne de télévision CNN.

Dire enfin la vérité l'a libéré, poursuit Hamilton dans cet entretien : « Je mentais depuis mon test positif en 2004. En partie pour continuer avec l'omerta, la loi du silence en vigueur » dans le cyclisme en Europe.

« C'est une sorte de mafia, c'est un groupe puissant, a-t-il poursuivi. Tu dis quelque chose de travers, et (...) tu n'as plus de contrat pour l'année suivante, aucune autre équipe ne veut te parler ».

Selon Tyler Hamilton, les médecins aidaient les coureurs à esquiver facilement les contrôles pendant le Tour : « Nous avions de bons médecins dans l'équipe, ils nous disaient ce que nous pouvions prendre, combien de temps nous pouvions en prendre, combien de temps cela resterait dans notre organisme... Si on suivait ces simples règles, on passait 99 fois sur 100 ».

Toujours selon Hamilton, l'Union cycliste internationale (UCI) savait qu'Armstrong avait échappé à un contrôle positif en 1999 grâce à une ordonnance antidatée de cortisone : « L'UCI savait ce qui s'était passé, ils ont laissé passer cette prescription antidatée ».

Si selon Hamilton le cyclisme actuel "est beaucoup plus propre", tout n'est pas réglé : « J'ai lu des trucs récemment, et je ne pense pas que le cyclisme soit encore totalement préservé. Il y a encore de la place pour de l'amélioration ».

Hamilton, 41 ans, avait épaulé Lance Armstrong lors des Tours de France 1999, 2000 et 2001, les trois premiers des sept que le Texan a remportés.

Hamilton avait dû rendre sa médaille d'or du contre-la-montre des Jeux d'Athènes de 2004 au printemps 2011, après ses aveux de dopage. Le CIO a corrigé le podium l'été dernier, avant qu'il n'y ait prescription.