HAMBOURG (AFP) - L'opérateur téléphonique T-Mobile veut tourner la page d'un "certain cyclisme" après les affaires de dopage, en se séparant du manageur général de sa formation, Olaf Ludwig, qui n'a jamais condamné Jan Ullrich, soupçonné d'avoir eu recours au dopage sanguin.

Sept mois après son entrée en fonction, Ludwig, 46 ans, a appris dimanche en marge de la Cyclassics de Hambourg (nord) qu'il serait sans emploi à partir de la fin octobre.

L'ancien cycliste professionnel, formé en ex-RDA communiste et champion olympique sur route en 1988, paie le prix fort pour avoir fait aveuglément confiance à son leader et ancien coéquipier Ullrich dans sa campagne pour remporter le Tour de France 2006.

Dès son entrée en fonction, Ludwig a en effet nommé Rudy Pevenage, le mentor d'Ullrich pourtant à la sulfureuse réputation, au poste de directeur sportif en charge de la préparation du Tour de France.

Mais l'expérience tourne court: Pevenage et Ullrich sont cités par la police espagnole dans l'enquête visant le réseau de dopage sanguin du médecin espagnol Eufemiano Fuentes.

Exclus du Tour de France à la veille du départ, ils ont depuis été licenciés sans que Ludwig ne les condamne publiquement.

A la stupeur de ses patrons, Ludwig avait même laissé entendre qu'une concertation était possible avec son ancien leader, seul Allemand à avoir remporté le Tour de France (1997).

Dimanche, au lendemain d'un sommet où le cyclisme allemand a proposé des mesures radicales de lutte contre le dopage, T-Mobile a tranché et annoncé que le contrat avec OLC, la société d'Olaf Ludwig, détentrice de la licence ProTour, prendra fin le 30 octobre 2006.

"Manque de confiance"

T-Mobile a justifié sa décision en invoquant "un manque de confiance à l'égard de l'équipe dirigeante, ainsi que des différences de vue importantes sur l'avenir de l'équipe et en matière des problèmes actuels de dopage".

Comme un symbole, le communiqué de T-Mobile est signé par René Obermann, directeur général de l'opérateur de téléphonie mobile qui revendique 90 millions d'abonnés à travers le monde, plus habitué à évoquer la progression du chiffre d'affaires de son entreprise que les performances de son équipe cycliste.

Mais, comme l'affirme M. Obermann, "nous avons, après 15 ans de présence dans le cyclisme, une haute responsabilité à l'égard de ce sport".

"Le cyclisme est en train de changer et nous croyons qu'avec une nouvelle direction sportive, notre situation sera meilleure que sous l'ancienne", a renchéri Christian Frommert, directeur de la communication de T-Mobile qui revendique "la reprise en main de l'équipe par son parraineur".

Ludwig sera ainsi remplacé par l'Américain Bob Stapleton, en charge de l'équipe féminine T-Mobile mais surtout ancien dirigeant de sa filiale américaine.

Outre l'arrivée de Stapleton, T-Mobile a également annoncé que l'ancien professionnel Rolf Aldag, 37 ans, devenait directeur sportif.

Et les dirigeants de T-Mobile de donner rendez-vous fin août où "d'autres changements nécessaires et significatifs dont ont besoin l'équipe et le cyclisme seront annoncés".