Andrew Talansky, au bout de la douleur
Tour de France mercredi, 16 juil. 2014. 14:56 dimanche, 15 déc. 2024. 10:50OYONNAX - Blessé au dos et démoralisé par son classement, l'Américain Andrew Talansky a mis pied à terre sur la route d'Oyonnax avant de repartir en larmes et terminer au courage dans les délais la 11e étape du Tour de France.
Tout le monde a cru à un abandon quand le leader de la Garmin, parti le matin avec un mal de dos persistant, est descendu de vélo à environ 60 kilomètres de l'arrivée. Lâché, il roulait seul depuis une trentaine de kilomètres. Aucun de ses équipiers ne l'avait attendu, la plupart assuraient le train... en tête de peloton.
Au bord de la route, le directeur sportif de la formation américaine Robbie Hunter s'est lancé dans une entreprise désespérée de persuasion. Durant de longues minutes, il a parlé à son coureur, prostré au bord de la route. L'écart grandissait. L'abandon semblait inéluctable.
Puis, les mains sur le bas du dos, il est remonté sur son vélo. En larmes, il s'est lancé dans un contre-la-montre désespéré pour rallier l'arrivée dans les délais.
Il a finalement franchi la ligne avec un peu plus de 32 minutes de retard sur le vainqueur Tony Gallopin, à peine consolé par le tonnerre d'applaudissements qui l'a accueilli à Oyonnax.
« J'ai mal au dos mais je voulais quand même terminer pour mon équipe, pour mes copains. On m'a fait confiance pour ce Tour, je ne voulais pas arrêter après tout ce qu'ils ont fait pour moi », a-t-il laconiquement expliqué.
« Il a eu une journée difficile, pire que ce à quoi on s'attendait. Il n'a pas voulu rendre les armes », a ajouté l'autre directeur sportif de la Garmin, Charles Wegelius.
« Il méritait beaucoup mieux. C'est cruel d'avoir connu ces deux chutes en deux jours. Robbie l'a encouragé jusqu'à la ligne. Pour quelqu'un avec cette force de caractère, il est naturel de terminer ».
Arrivé sur le Tour avec l'objectif de finir dans le Top 10 après sa victoire sur le Dauphiné, ses deux chutes dans les étapes de Nancy et Gérardmer ont rapidement annihilé toutes les ambitions du jeune talent américain.
Vingt-sixième à 14 minutes et 44 secondes de Vincenzo Nibali avant l'étape, il pointe mercredi soir à la 44e place avec un débours supérieur à trois quarts d'heure. Il va lui falloir désormais trouver de solides raisons de reprendre le départ jeudi.