GAP - Le Portugais Sergio Paulinho a donné à l'équipe RadioShack de Lance Armstrong son premier succès dans le Tour de France, mercredi à Gap, où il a enlevé la 10e étape.

Le porteur du maillot jaune, le Luxembourgeois Andy Schleck (Saxo Bank), a franchi la ligne d'arrivée avec le peloton, à plus de 14 minutes, l'écart le plus important pour une échappée depuis le début de ce Tour.

Paulinho a devancé au sprint, d'un quart de roue, son dernier compagnon d'échappée, le Bélarusse Vasil Kiryienka, à l'arrivée dans la préfecture des Hautes-Alpes.

Le Belge Dries Devenyns a pris la troisième place, à près d'une minute et demie, devant le Français Pierre Rolland et le Belge Mario Aerts, en conclusion de cette étape de 179 kilomètres marquée une nouvelle fois par une chaleur écrasante et bouclée à moins de 35 km/h.

"Nous luttons pour le classement général par équipes. Comme il y avait un coureur de la Caisse d'Epargne devant, il fallait qu'un RadioShack soit aussi dans l'échappée. Les circonstances ont fait que ce soit moi", a expliqué Paulinho.

Deuxième aux JO

Devenyns, Kiryienka, Paulinho et Aerts, partis à l'avant aux alentours du 30e kilomètre, ont vu revenir Rolland et un autre Français, Maxime Bouet, qui ont comblé un écart de 1 min 30 sec pour prendre la bonne échappée qui a dû affronter canicule et vent de face.

Derrière eux, le peloton a laissé l'écart grandir pour atteindre 12 minutes au sommet du col du Noyer, dans le massif grandiose du Devoluy, à 33 kilomètres de Gap. Le mieux classé du groupe, Aerts, pointait en effet à plus d'une demi-heure au départ de Chambéry.

Dans la dernière petite côte, Paulinho a contré des démarrages d'Aerts et de Devenyns pour ne garder avec lui que Kiryienka dans les 12 derniers kilomètres.

Le Portugais a lancé le sprint et a conservé une courte avance sur son rival, pourtant spécialiste de la piste (champion du monde de course aux points en 2008).

"J'ai gagné de justesse mais l'important, c'est la victoire, la plus importante de ma carrière", a estimé Paulinho qui, à 30 ans, a enlevé son premier succès d'étape dans le Tour.

Médaillé d'argent inattendu de la course sur route des JO d'Athènes 2004, derrière l'Italien Paolo Bettini, le Portugais a notamment gagné une étape de la Vuelta 2006.

Le quatrième Portugais

Paulinho est le quatrième coureur portugais à s'imposer dans le Tour après Joaquim Agostinho (4 succès d'étape entre 1969 et 1979), Paulo Ferreira (1 en 1984) et Acacio Da Silva (3 entre 1987 et 1989).

Le Portugais, lié jusqu'à l'année passée avec l'Espagnol Alberto Contador, a suivi l'hiver dernier Armstrong dans sa nouvelle formation.

"Mais j'ai gardé une très bonne relation avec Alberto. On s'entend très bien, on parle beaucoup quand on se rencontre", a expliqué le vainqueur du jour. "J'ai reçu une très bonne proposition de RadioShack que je ne pouvais pas refuser. J'ai pensé à mon futur."

Dans le final de l'étape, l'Irlandais Nicolas Roche et le Français Rémi Pauriol se sont extraits du peloton pour grignoter un peu de temps sur le gros du peloton (sans Armstrong, dans un deuxième groupe) réglé par le Britannique Mark Cavendish devant l'Italien Alessandro Petacchi et le Norvégien Thor Hushovd, toujours porteur du maillot vert.

En revanche, le maillot à pois du meilleur grimpeur est passé d'Anthony Charteau à Jérôme Pineau qui a devancé son ancien coéquipier au sommet de la côte de Laffrey (1re catégorie), la principale difficulté de cette dernière étape alpestre.

Jeudi, la 11e étape marque la sortie des Alpes, de Sisteron à Bourg-lès-Valence, sur 184,5 kilomètres.

Une seule difficulté, le col de Cabre (5 km à 5,9 %), est à franchir en début d'étape (Km 56). Favorable aux baroudeurs dans sa partie initiale, le parcours avantage ensuite le peloton en vue d'un regroupement.

La ligne droite finale, longue de 1000 mètres, est située à Bourg-lès-Valence (18.500 habitants), ville-étape inédite.

Départ de Sisteron à 12h45 (lancé à 12h55), arrivée à Bourg-lès-Valence vers 17h12 (prévision à 43 km/h de moyenne).