Gianni Moscon expulsé pour violence
Tour de France dimanche, 22 juil. 2018. 18:52 jeudi, 12 déc. 2024. 00:02La 15e étape du Tour, gagnée à Carcassonne par le Danois Magnus Cort Nielsen, a coûté dimanche un coureur à l'équipe Sky, l'Italien Gianni Moscon, exclu pour violence.
Le Gallois Geraint Thomas, qui est arrivé avec le peloton à plus de treize minutes, a gardé les commandes de la course à la veille de la seconde journée de repos. Mais il perdu, tout comme son alter ego Chris Froome (2e), un coéquipier.
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Moscon, au casier déjà lourd malgré son jeune âge (24 ans), a été mis hors course pour « voies de faits entre coureurs, agression particulièrement grave ». Sanction prononcée par le jury des commissaires en début de soirée, après que Moscon a présenté sa position par le biais des ses directeurs sportifs.
Selon les précisions d'un officiel à l'AFP, l'Italien au sang trop chaud s'en est pris, bras levé, à un coureur de l'équipe Fortuneo... 500 mètres à peine après le départ.
Sky accepte cette décision. Son manager Dave Brailsford a présenté ses excuses au coureur et à l'équipe Fortuneo, et sa formation décidera après la Grande Boucle si des "mesures supplémentaires" doivent être prises.
Dimanche soir, Sky a publié une vidéo sur son compte Twitter montrant Moscon présenter ses excuses « pour ce qui s'est passé aujourd'hui ». « Je regrette entièrement mon acte et je voudrais m'excuser personnellement auprès d'Elie Gesbert », dit-il en substance.
L'an passé, Moscon s'était déjà signalé par des insultes racistes, qui lui avaient valu une suspension en interne de la part de son équipe. A l'automne, il avait été accusé par le Suisse Sébastien Reichenbach d'avoir provoqué sa chute (fracture du bassin). Mais il n'avait pas été sanctionné par l'autorité sportive, apparemment faute de preuve.
Cort Nielsen le plus rapide
L'incident tombe au mauvais moment pour l'équipe Sky, devenue la cible d'une partie du public français qui ressent de plus en plus mal sa domination sur la course. De surcroît après la très longue attente qui a abouti au classement du contrôle antidopage anormal de Froome cinq jours avant le départ.
Interrogé sur le sujet, Thomas a reconnu: « Ce n'est pas une belle situation. Nous aimerions que tout le monde nous aime, il se trouve que ce n'est pas le cas. Pourtant on n'a rien à se reprocher. »
« Les sentiments négatifs autour de nous ne sont pas beaux mais je dois rester fort dans ma tête pour ne pas craquer, a ajouté le Gallois qui a tenté une amorce de contre-attaque: Il faudrait aussi peut-être se demander comment nous sommes perçus dans les médias français. »
Sur le terrain, son équipe a laissé filer, comme la veille, une grosse échappée de 29 coureurs après une première heure de course très animée.
Le plus rapide du groupe qui s'est disputé le gain de l'étape dans les dix derniers kilomètres, Cort Nielsen s'est imposé aisément. Voilà neuf ans et le succès de Nicki Sörensen à Vittel, que le Danemark, pépinière de bons coureurs et candidat à l'accueil d'un Grand départ du Tour, attendait pareil succès !
A 25 ans, le Danois a apporté son deuxième succès en deux jours pour l'équipe Astana. La veille, l'Espagnol Omar Fraile était arrivé en solitaire sur les hauteurs de Mende.
Néophyte du Tour mais déjà vainqueur de deux étapes de la Vuelta en 2016, Cort Nielsen a bénéficié de la collaboration des deux coureurs présents avec lui dans les 7 derniers kilomètres: le Néerlandais Bauke Mollema, qui avait attaqué en premier, et l'Espagnol Ion Izagirre.
Calmejane en pleurs
Le final très tactique a frustré Lilian Calmejane, présent lui aussi dans l'échappée. Après l'arrivée, le régional de l'étape s'est effondré en larmes.
« Je ne comprends pas les tactiques de certaines équipes , a réagi à chaud Calmejane qui a mis en cause l'équipe Trek de Mollema. Ils ont joué avec mes nerfs. Ils ont préféré faire troisième avec Mollema, ils m'ont enterré ».
Le Français, coureur de tempérament, est revenu par la suite, au calme, sur sa stratégie aventureuse en cours d'étape. Il s'était risqué à tenter un raid à plus de 100 kilomètres de l'arrivée... contre l'avis de son équipe Direct Energie.
« Je me suis laissé griser par le public, mon public. Mais c'était très loin de l'arrivée. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça, je cours à l'instinct », a reconnu Calmejane, vainqueur de l'étape des Rousses.
Dans le dernier kilomètre, une chute a jeté à terre plusieurs coureurs qui faisaient partie de l'échappée du jour. Et provoqué l'abandon du Belge Serge Pauwels (coude cassé).
Pour les coureurs du classement général, le statu-quo s'est imposé. L'Irlandais Dan Martin a pris les devants sur le peloton, dans la première partie du Pic de Nore, mais il a été rejoint au bas de la descente.
Quant au Français Romain Bardet, tenté d'accélérer dans la descente, il n'a pas insisté après avoir fait un léger écart dans un virage.
Le Tour observera lundi sa seconde journée de repos avant la 16e étape menant à Bagnères-de-Luchon.