Tygart: chevalier blanc de l'antidopage
Cyclisme lundi, 22 oct. 2012. 08:19 jeudi, 12 déc. 2024. 09:24
LOS ANGELES (États-Unis) - En osant faire chuter Lance Armstrong de son piédestal, chose encore impensable il y a peu, l'Américain Travis Tygart est devenu le nouveau chevalier blanc de la lutte antidopage.
Le « Mister T » du dopage, c'est lui, Travis T. Tygart, président de l'Agence américaine antidopage (Usada).
Il est devenu lundi, quand la Fédération internationale a ratifié les sanctions de l'Usada contre Armstrong, l'homme qui a mis au jour le « programme de dopage le plus sophistiqué jamais vu dans l'histoire du sport », persistant dans sa quête de la vérité même après que la justice fédérale américaine eut jeté l'éponge en février après avoir enquêté sur le dopage à l'US Postal.
Grâce à Tygart, ou à cause de lui selon ce que l'on pense d'Armstrong, le Texan est désormais connu du monde entier comme un tricheur, un menteur et un intimidateur, ce qui assombrit son statut de survivant du cancer ayant amassé des centaines de millions de dollars pour lutter contre cette maladie.
Dire qu'en janvier 2011, alors qu'il disputait en Australie la dernière compétition internationale de sa carrière de cycliste, Armstrong se disait « heureux de savoir que l'Usada enquête (...) ».
« J'attends avec impatience d'être mis hors de cause (par l'Usada) », écrivait-il sur Twitter, sans se douter que Tygart s'était déjà à ce moment donné la mission de le faire tomber. Aujourd'hui, 140 caractères ne suffiraient sûrement pas au Texan pour dire à Travis Tygart ce qu'il pense de lui...
Floyd Landis et l'affaire Balco
Armstrong aurait dû se méfier. Tygart a ferraillé deux ans durant avec Floyd Landis quand ce dernier clamait son innocence après un contrôlé positif sur le Tour de France 2006. L'ex coéquipier d'Armstrong a fini suspendu et ruiné.
Tygart a aussi travaillé sur l'affaire Balco, qui a coûté à la sprinteuse Marion Jones un séjour en prison.
Tygart, qui a le même âge qu'Armstrong, est maintenant sa bête noire, son pire ennemi, en quête de « vendetta » et auteur d'une « chasse aux sorcières ». Il a confié avoir reçu des menaces de mort durant l'enquête sur Armstrong.
Patron de l'Usada depuis cinq ans mais membre de cette organisation depuis dix ans, Tygart est un obsédé, de la propreté s'entend.
« Contrairement au parquet, le travail de l'Usada est de promouvoir un sport propre plutôt que de faire respecter les lois », disait-il quand le parquet de Los Angeles a refermé une enquête de 18 mois sans inquiéter Armstrong.
« J'ai entendu trop d'histoires de sportifs propres qui ont laissé tomber leur carrière car il se sentaient floués », expliquait-il aussi récemment.
Depuis ses bureaux de Colorado Springs (centre des États-Unis), Tygart a montré au cours d'une enquête de plus de deux ans des qualités de discrétion, de détermination et de meneurs d'hommes. Ses équipes n'ont semble-t-il pas commis de faux-pas, aucune fuite n'est venue perturber leurs recherches et leur communication -très limitée- ne s'est accompagné d'aucunes fanfaronnades.
Marié et père de trois enfants, cet homme peu visible sur les écrans ou dans les journaux a visiblement son ego dans son poche, ce qui n'est pas toujours le cas des dirigeants de la lutte antidopage dans le reste du monde.
Sportif émérite au lycée (basketball, baseball), le natif de Jacksonville (Floride) est un skieur, coureur à pied et même... cycliste à l'occasion. Passé par une fac de droit -une caractéristique familiale- il a toujours voulu une connexion professionnelle avec le sport, ce qui l'a aimanté vers l'Usada.
Le « Mister T » du dopage, c'est lui, Travis T. Tygart, président de l'Agence américaine antidopage (Usada).
Il est devenu lundi, quand la Fédération internationale a ratifié les sanctions de l'Usada contre Armstrong, l'homme qui a mis au jour le « programme de dopage le plus sophistiqué jamais vu dans l'histoire du sport », persistant dans sa quête de la vérité même après que la justice fédérale américaine eut jeté l'éponge en février après avoir enquêté sur le dopage à l'US Postal.
Grâce à Tygart, ou à cause de lui selon ce que l'on pense d'Armstrong, le Texan est désormais connu du monde entier comme un tricheur, un menteur et un intimidateur, ce qui assombrit son statut de survivant du cancer ayant amassé des centaines de millions de dollars pour lutter contre cette maladie.
Dire qu'en janvier 2011, alors qu'il disputait en Australie la dernière compétition internationale de sa carrière de cycliste, Armstrong se disait « heureux de savoir que l'Usada enquête (...) ».
« J'attends avec impatience d'être mis hors de cause (par l'Usada) », écrivait-il sur Twitter, sans se douter que Tygart s'était déjà à ce moment donné la mission de le faire tomber. Aujourd'hui, 140 caractères ne suffiraient sûrement pas au Texan pour dire à Travis Tygart ce qu'il pense de lui...
Floyd Landis et l'affaire Balco
Armstrong aurait dû se méfier. Tygart a ferraillé deux ans durant avec Floyd Landis quand ce dernier clamait son innocence après un contrôlé positif sur le Tour de France 2006. L'ex coéquipier d'Armstrong a fini suspendu et ruiné.
Tygart a aussi travaillé sur l'affaire Balco, qui a coûté à la sprinteuse Marion Jones un séjour en prison.
Tygart, qui a le même âge qu'Armstrong, est maintenant sa bête noire, son pire ennemi, en quête de « vendetta » et auteur d'une « chasse aux sorcières ». Il a confié avoir reçu des menaces de mort durant l'enquête sur Armstrong.
Patron de l'Usada depuis cinq ans mais membre de cette organisation depuis dix ans, Tygart est un obsédé, de la propreté s'entend.
« Contrairement au parquet, le travail de l'Usada est de promouvoir un sport propre plutôt que de faire respecter les lois », disait-il quand le parquet de Los Angeles a refermé une enquête de 18 mois sans inquiéter Armstrong.
« J'ai entendu trop d'histoires de sportifs propres qui ont laissé tomber leur carrière car il se sentaient floués », expliquait-il aussi récemment.
Depuis ses bureaux de Colorado Springs (centre des États-Unis), Tygart a montré au cours d'une enquête de plus de deux ans des qualités de discrétion, de détermination et de meneurs d'hommes. Ses équipes n'ont semble-t-il pas commis de faux-pas, aucune fuite n'est venue perturber leurs recherches et leur communication -très limitée- ne s'est accompagné d'aucunes fanfaronnades.
Marié et père de trois enfants, cet homme peu visible sur les écrans ou dans les journaux a visiblement son ego dans son poche, ce qui n'est pas toujours le cas des dirigeants de la lutte antidopage dans le reste du monde.
Sportif émérite au lycée (basketball, baseball), le natif de Jacksonville (Floride) est un skieur, coureur à pied et même... cycliste à l'occasion. Passé par une fac de droit -une caractéristique familiale- il a toujours voulu une connexion professionnelle avec le sport, ce qui l'a aimanté vers l'Usada.