SAINT-SAVIN - L'Espagnol Moises Duenas Nevado, coureur de la Barloword, a subi un contrôle antidopage positif à l'EPO lors du Tour de France, a annoncé mercredi Pierre Bordry, président de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), en charge des contrôles cette année sur la Grande Boucle.

Le coureur, qui était 19e au classement général à l'issue des 10 premières étapes, a été placé en garde à vue par les policiers, qui l'ont brièvement interrogé à l'hôtel de son équipe Barloworld à Tarbes (Hautes-Pyrénées), a-t-on appris de source policière.

Claudio Corti, le manager de la Barlowood a indiqué qu'une perquisition de la chambre du coureur a permis à la police de découvrir "des médicaments interdits qui ne lui avaient été ni fournis ni prescrits" par le docteur de l'équipe Massimiliano Mantovani.

"J'ai demandé à la police française de mener une enquête approfondie afin de faire la lumière complète sur cette affaire", a déclaré Corti. "Il semble qu'il ait utilisé des produits interdits à l'insu des autres membres de l'équipe".

Nevado a été contrôlé positif le 8 juillet à l'issue du contre-la-montre de Cholet, quatrième étape du Tour de France 2008, a précisé Pierre Bordry.

Nevado s'est retiré de la course et a été immédiatement suspendu par son équipe, a indiqué un porte-parole de la Barloworld.

"Je suis choqué", a déclaré Corti. "La chose que je veux dire c'est que l'équipe n'est pas du tout impliquée dans cette affaire et qu'elle prendra des mesures appropriées contre ceux qui porteraient atteinte à l'image de la formation".

Il s'agit du deuxième cas de dopage sur la Grande Boucle cette année, après celui, là aussi à l'EPO, de l'Espagnol de la Liquigas Manuel Beltran, contrôlé après la première étape et exclu de la course.

"Je n'arrive pas à comprendre quand ces gars finiront pas apprendre", a déclaré à l'Associated Press Pat McQuaid, le président de l'Union cycliste internationale, joint par téléphone. "Si l'échantillon B est positif alors je dis que ce gars est un idiot."

Les deux coureurs contrôlés positifs sur le Tour sont espagnols. Il y a deux ans, des échantillons de sang avaient été saisis dans une clinique de Madrid lors de l'Opération Puerto.

"Puerto est survenu en Espagne et les trois quarts des coureurs impliqués étaient espagnols", a ajouté McQuaid. "Apparemment, le message n'est pas passé en Espagne."

"Certains prennent le risque. Le Tour est la plus grande course du monde, et ils prennent le risque, c'est malheureux. Le reste de l'année, il n'y a pas autant de positifs sur les autres courses".