MONTCEAU-LES-MINES (AFP) - Le Tour de France 2006 a été différent, a estimé samedi son directeur Christian Prudhomme à la veille de l'arrivée de la plus grande course cycliste du monde.

"Je ne vais pas dire que c'est un Tour à l'eau claire ou employer une formule du genre. Je dis seulement, et j'en suis convaincu, que c'est un Tour différent. On l'a vu par les défaillances, la première heure de course dans les étapes", a déclaré Christian Prudhomme, approuvé par son prédécesseur Jean-Marie Leblanc qui lui passera définitivement le témoin après cette édition.

Christian Prudhomme s'est dit "un peu gêné" que le cyclisme soit en permanence dans la ligne de mire à propos du dopage. "On ne va pas se considérer comme un sport différent des autres. Les sponsors, les équipes, les organisateurs ont pris leurs responsabilités. Les acteurs du cyclisme ont fait avant le Tour ce que bien peu d'acteurs d'autres sports ont fait."

"On n'a pas peur, il y aura un jour ou l'autre des coureurs qui seront positifs comme dans n'importe quel sport. On n'a jamais dit que la guerre contre le dopage était terminée", a ajouté le directeur du Tour en soulignant simplement que l'on a vécu "un Tour formidable avec de vrais coureurs et de vrais champions, avec des défaillances et des exploits".

Le grand défi

"Nous n'avons pas eu un début de Tour calamiteux, a renchéri Jean-Marie Leblanc. Bien au contraire, nous avons eu un début de Tour serein, délesté de l'atmosphère empoisonnée qui le précédait jusqu'à la veille du départ, jusqu'au moment où les équipes ont pris les décisions que nous souhaitions qu'elles prissent".

Sur le constat de l'affluence moindre au bord des routes, Christian Prudhomme a corrigé: "Il y avait énormément de monde en Alsace, en Normandie, en Bretagne, un million de personnes selon les chiffres officiels sur les 200 kilomètres de l'étape de Beauvais à Caen, un monde fou dans la traversée de l'Ardèche, etc. Mais je n'ai pas eu le sentiment qu'il y ait eu moins de monde sur le Tour si ce n'est ponctuellement à l'arrivée au val d'Aran où il n'y avait pas la marée orange des années précédentes sur les Pyrénées."

Pour son nouveau directeur, le grand défi des prochains Tours reste "la lutte contre le gigantisme", propos approuvé par Jean-Marie Leblanc qui a dit faire entière confiance à son successeur.

"J'ai vu la manière dont il a assumé depuis trois ans, il n'y a absolument rien à redire. Il s'appuie sur une vraie bonne équipe d'experts, de gens passionnés, dévoués", a estimé Jean-Marie Leblanc qui a seulement souhaité "bonne chance" à son cadet.