Le soutien régional pour exceller à l’international
Cyclisme jeudi, 7 avr. 2022. 10:03 jeudi, 12 déc. 2024. 09:41Depuis qu’il est d’âge junior, Léandre Bouchard a toujours vu sa région natale du Saguenay – Lac-Saint-Jean se mobiliser derrière lui. De ses participations aux Jeux olympiques de Rio, aux Championnats du monde, en Coupe du monde ou même lors de son triplé de médailles d’or aux Jeux du Canada de Sherbrooke il y a près de 10 ans, le spécialiste du vélo de montagne a toujours été dans l’œil des médias locaux.
Un intérêt à rendre jaloux bien des médaillés olympiques et paralympiques issus des grands centres urbains qui passent bien souvent sous le radar médiatique.
En 2022, c’est au tour de la communauté d’affaires saguenéenne d’épauler Bouchard dans la création de son équipe faite sur mesure pour lui : Foresco Holding Proco RL au sein de laquelle l’Almatois aura comme coéquipier Victor Verreault dans le circuit de la Coupe du monde qui se mettra en branle cette fin de semaine, à Petropolis, au Brésil.
Le début de saison de Verreault devra toutefois attendre, car il a annoncé lundi dernier dans sa page Facebook qu’il devra se faire retirer une masse cancéreuse dans le cou le mois prochain. L’athlète de Saint-Félicien avait combattu des cancers de la glande thyroïde et du lymphome hodgkinien, il y a cinq ans, avant de reprendre la compétition de haut niveau. Selon Bouchard, une convalescence de quelques semaines après l’opération prévu en mai devrait suffire pour revoir Verreault en action.
« C’est vraiment quelque chose de gros dans notre région »
C’est avec une fierté bien sentie que Léandre Bouchard parle de sa nouvelle équipe. Le cycliste a fait partie de l’équipe canadienne Pivot – OTE pendant trois ans et il s’y plaisait bien avec plusieurs coéquipiers québécois, contrairement à ses deux années au sein de la formation française KMC-Ekoï-SR Suntour, où la camaraderie était moins au rendez-vous.
« Il y a des gens qui me regardaient silencieusement et qui ont décidé d’embarquer dans notre nouveau projet. C’est une première d’avoir une équipe professionnelle UCI au Saguenay – Lac Saint-Jean. Créer cette structure, c’est vraiment quelque chose de gros dans notre région avec des partenaires très motivés qui croient en nous et dans l’image que l’on projette. »
Une mobilisation qui n’est pas sans rappeler celle qui avait été mise en branle pour accueillir à la dernière minute une épreuve du circuit de la Coupe du monde à Saint-Félicien, en 2007, après le désistement d’une étape prévue au calendrier.
L’existence de la formation est assurée pour les trois prochaines années, soit jusqu’aux Jeux olympiques de Paris. Tout n’est pas encore parfaitement en place, mais l’enthousiasme s’entend dans la voix de l’athlète de 29 ans. Il ajoute avoir discuté de son projet avec Maghalie Rochette et son entraîneur David Gagnon qui ont mis sur pied une structure semblable en cyclocross et maintenant en vélo de montagne, discipline où la cycliste sera de retour en Coupe du monde cette fin de semaine.
« Ils nous ont inspirés dans ce projet. Ils m’ont dit de commencer plus petit la première année et après, le monde va voir que nous sommes sérieux et que nous sommes capables de livrer la marchandise », précise Bouchard, qui a pris le septième rang du cross-country préparatoire de Petropolis, dimanche dernier. Une « mini Coupe du monde » selon lui, où il a occupé le quatrième rang pendant un moment.
Une approche personnalisée
Concrètement, qu’est-ce que le champion canadien en titre a à gagner de monter cette nouvelle équipe, malgré tout le travail organisationnel que cela implique ?
« Ça m’intéressait d’aller chercher de petits avantages, ici et là, et qui sont personnalisés à mon image. Et déjà, on en voit des bienfaits. »
Par exemple, Bouchard explique qu’il profitera d’un soutien mécanique à toutes les courses, que ce soit une Coupe du monde ou une Coupe Canada. L’autre point majeur sera que les entraîneurs Jude Dufour (Bouchard) et Alexandre Villeneuve-Gagné (Verreault) pourront être plus souvent présents aux courses.
« Ce sont des gens en qui j’ai confiance. Ici, au Brésil, nous avons une bonne organisation pour bien performer et j’ai rencontré mon mécano qui nous accompagnera en Europe. Il pourra gérer la location des autos et nous accueillir à l’aéroport par exemple. Il sera notre point de contact là-bas. »
L’équipe est en rodage et quelques ficelles restent encore à attacher, dont l’embauche d’un mécanicien pour les courses nord-américaines, avant que tout tourne rondement.
« Je veux percer le top-10. Je suis prêt à le dire haut et fort et je travaille pour ça! […] On y croit et j’ai fait de grosses courses pour me mesurer aux meilleurs au monde. Je me sens bien appuyé et prêt à me claquer un bon résultat », ajoute Bouchard qui voudra aussi être constant.
« En me classant plus régulièrement dans le top-20, une journée où tu as un peu plus des ailes, c’est là que peut te frotter au podium mondial. »