PARIS (AFP) - Le Kazakh Alexandre Vinokourov et son équipe Astana sont attendus mercredi à Strasbourg mais leur participation au Tour de France cycliste dépend d'un juge du Tribunal arbitral du sport (TAS), chargé d'arbitrer le conflit entre la Grande Boucle et la formation espagnole.

Les organisateurs du Tour, qui ont réagi aux éléments publiés sur l'affaire de dopage en Espagne, ont demandé lundi soir le retrait de l'équipe dirigée jusqu'à peu par Manolo Saiz. Ils ont suivi le règlement de l'UCI (Union cycliste internationale) qui prévoit, en cas de refus, de s'adresser au TAS.

Astana, informée de cette demande, a recouru également au TAS dont le secrétaire général, Matthieu Reeb, a déclaré mardi avoir été en contact avec les deux parties.

Un arbitre devrait être nommé mercredi au plus tard afin de tenir une audience dans la journée de jeudi alors que les équipes du Tour auront déjà entamé les formalités de départ à Strasbourg.

Le secrétaire général du TAS a précisé à l'AFP qu'il espérait une décision "au plus tard vendredi matin". Soit à la veille du prologue de 7,1 kilomètres marquant le début de la compétition.

Le conflit va évidemment peser sur le rituel des préparatifs d'avant-Tour. Côté médical, l'accueil des coureurs à la permanence du Tour dans les deux jours précédant le prologue et le bilan sanguin sur la totalité du peloton le jeudi matin dans les hôtels des équipes. Côté festif, la présentation des concurrents prévue jeudi soir sur les canaux de la capitale alsacienne.

"Pas le droit d'être frileux"

Par coïncidence, c'est l'équipe Astana qui figure en premier, jeudi matin, sur la liste des visites médicales orchestrées par les médecins du Tour.

"Vino", l'un des favoris de cette édition, devra encore attendre pour être tout à fait certain de participer à la course qu'il rêve de gagner.

Le Kazakh, qui a oeuvré personnellement pour trouver dans son pays un nouveau parraineur après le retrait de l'assureur Liberty Seguros suite à l'interpellation de Manolo Saiz par la Guardia Civil, a obtenu le soutien de ses compatriotes.

"L'équipe Astana participera au Tour de France quelles que soient les circonstances", a déclaré à l'AFP le vice-président de la Fédération kazakhe de cyclisme, Nikolaï Proskourine, qui s'est refusé à tout autre commentaire.

Au Kazakhstan, le cyclisme est particulièrement populaire et le président de la Fédération nationale n'est autre que le Premier ministre Danial Akhmetov.

Quant à l'Allemand Jan Ullrich, mis en cause dans l'affaire espagnole, son équipe T-Mobile a assuré qu'il prendrait le départ de la Grande Boucle.

Par la voix de son porte-parole, le groupe allemand a estimé que l'implication supposée d'Ullrich n'était "pour l'instant qu'une affirmation de la presse."

Du côté du Tour, son directeur, Jean-Marie Leblanc, avait argumenté par avance: "Nous n'avons pas le droit d'être frileux. La réputation du Tour, ce qui s'est déjà passé, ajouté à nos propres convictions, font qu'on ne peut tolérer de manquement à la règle sportive. Nous prenons nos responsabilités."