Dopage : le CIO désavoué par le TAS
Jeux olympiques jeudi, 6 oct. 2011. 09:55 jeudi, 12 déc. 2024. 03:52
LAUSANNE - Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a permis, dans un jugement rendu public jeudi, aux athlètes sanctionnés lourdement (plus de 6 mois) pour dopage de participer aux Jeux olympiques suivant la fin de leur suspension, désavouant ainsi la politique de « tolérance zéro » prônée par le CIO.
« La décision de la Commission exécutive du CIO du 27 juin 2008 (...) est non valable et inapplicable », stipule ainsi le jugement du TAS, rendu plusieurs mois après la saisie conjointe de l'institution par le CIO et le comité olympique américain (USOC), en quête d'une demande d'arbitrage.
Les États-Unis en effet étaient l'un des pays ayant le plus à perdre avec l'entrée en vigueur, pour la première fois lors de Jeux d'été après la première de Vancouver (Jeux olympiques d'hiver 2010), de la règle 45 du CIO, également appelée règle Osaka, et stipulant que « tout athlète suspendu pour une période de plus de six mois en raison d'une violation des règles antidopage se voyait interdit de participer aux JO suivant l'expiration de la suspension ».
Figure emblématique de ces sportifs victimes potentielles de la double peine, LaShawn Merritt, champion olympique du 400 m, était la principale motivation de la bataille juridique engagée par l'USOC contre le CIO.
Le panel du TAS, composé de trois juges, un Canadien, un Américain et un Suisse, a estimé que la règle Osaka constituait plus une sanction disciplinaire qu'une règle d'éligibilité (domaine dans lequel le CIO est souverain en matière de JO). Une sanction disciplinaire qui plus est non conforme au code mondial antidopage signé par le CIO. Et par conséquent une violation des propres statuts de l'institution olympique.
Le CIO n'a pas dit son dernier mot
Cette dernière a réagi avec « déception » à la décision du TAS qui ouvre la porte des Jeux de Londres à tous les athlètes suspendus au moins six mois depuis ceux de Pékin.
« Le CIO respecte pleinement le TAS et se pliera à son jugement », indique un communiqué rappelant que l'instance prône toujours une « tolérance zéro en matière de dopage, a montré et continue à montrer sa détermination pour attraper les tricheurs. »
Le CIO, qui ne fera pas appel, se dit par ailleurs « surpris » par le jugement, expliquant avoir, avant d'adopter la règle Osaka, demandé un avis au TAS, avis qui avait été favorable.
Les trois juges du TAS soulignent par ailleurs que le CIO, afin d'exclure des JO les athlètes lourdement sanctionnés pour dopage, avait la possibilité de demander une modification du Code mondial antidopage afin, notamment, que la période d'inéligibilité olympique soit incluse dans une seule et même sanction.
Le CIO a bien noté le conseil, disant que lorsque « le moment de la révision du Code mondial sera(it) venu, (il) s'assurera(it) que de plus dures sanctions, y compris une règle de ce genre, soit sérieusement considérée. »
En attendant, Jacques Rogge, président du CIO et initiateur de la règle Osaka, doit avaler la couleuvre servie par une institution, le TAS, émanant directement de l'autorité olympique.
« La décision de la Commission exécutive du CIO du 27 juin 2008 (...) est non valable et inapplicable », stipule ainsi le jugement du TAS, rendu plusieurs mois après la saisie conjointe de l'institution par le CIO et le comité olympique américain (USOC), en quête d'une demande d'arbitrage.
Les États-Unis en effet étaient l'un des pays ayant le plus à perdre avec l'entrée en vigueur, pour la première fois lors de Jeux d'été après la première de Vancouver (Jeux olympiques d'hiver 2010), de la règle 45 du CIO, également appelée règle Osaka, et stipulant que « tout athlète suspendu pour une période de plus de six mois en raison d'une violation des règles antidopage se voyait interdit de participer aux JO suivant l'expiration de la suspension ».
Figure emblématique de ces sportifs victimes potentielles de la double peine, LaShawn Merritt, champion olympique du 400 m, était la principale motivation de la bataille juridique engagée par l'USOC contre le CIO.
Le panel du TAS, composé de trois juges, un Canadien, un Américain et un Suisse, a estimé que la règle Osaka constituait plus une sanction disciplinaire qu'une règle d'éligibilité (domaine dans lequel le CIO est souverain en matière de JO). Une sanction disciplinaire qui plus est non conforme au code mondial antidopage signé par le CIO. Et par conséquent une violation des propres statuts de l'institution olympique.
Le CIO n'a pas dit son dernier mot
Cette dernière a réagi avec « déception » à la décision du TAS qui ouvre la porte des Jeux de Londres à tous les athlètes suspendus au moins six mois depuis ceux de Pékin.
« Le CIO respecte pleinement le TAS et se pliera à son jugement », indique un communiqué rappelant que l'instance prône toujours une « tolérance zéro en matière de dopage, a montré et continue à montrer sa détermination pour attraper les tricheurs. »
Le CIO, qui ne fera pas appel, se dit par ailleurs « surpris » par le jugement, expliquant avoir, avant d'adopter la règle Osaka, demandé un avis au TAS, avis qui avait été favorable.
Les trois juges du TAS soulignent par ailleurs que le CIO, afin d'exclure des JO les athlètes lourdement sanctionnés pour dopage, avait la possibilité de demander une modification du Code mondial antidopage afin, notamment, que la période d'inéligibilité olympique soit incluse dans une seule et même sanction.
Le CIO a bien noté le conseil, disant que lorsque « le moment de la révision du Code mondial sera(it) venu, (il) s'assurera(it) que de plus dures sanctions, y compris une règle de ce genre, soit sérieusement considérée. »
En attendant, Jacques Rogge, président du CIO et initiateur de la règle Osaka, doit avaler la couleuvre servie par une institution, le TAS, émanant directement de l'autorité olympique.