Le documentaire 25 ans d’émotions – Erik Guay : La descente vers le sommet, sera diffusé dimanche le 6 février à 20 h sur les ondes de RDS et RDS Direct.

 

 À force de persévérance, n'importe qui peut parvenir à déplacer une montagne. 

 

Erik Guay en a déplacé des montagnes au cours de sa carrière. Le skieur alpin canadien le plus titré de l’histoire a grandi en montagne, en plein milieu de paysages majestueux ici-même au Québec. Passionnés de ski, ses parents, Conrad et Ellen, respectivement entraîneur renommé de ski et monitrice, ont fait construire une maison dans les montagnes près du Mont-Tremblant pour y élever Erik et ses deux frères, Stefan et Kristian dans un environnement rêvé pour des skieurs. Leur fils Erik a toujours été fasciné par les montagnes.

 

 « Les montagnes m’ont toujours attiré. La première fois que j’ai vu les Rocheuses, ça a été un gros wow pour moi. C’est intimidant lorsque tu commences à faire du ski sur ces montagnes-là. Des élévations de deux, trois, quatre mille mètres, c’est épeurant des fois. Mais j’ai toujours aimé ça. »

Les premiers souvenirs d’Erik se passent sur les pentes de ski, qu’il commence à dévaler en très bas âge. Avec son père pour lui prodiguer des conseils, Erik fait ses premières armes en slalom géant. Mordu de vitesse en plus d’être muni d’une bonne base technique, Erik connaît du succès rapidement lors des compétitions de ski.

 

Il accumule plusieurs expériences en Coupe du monde avant de se qualifier pour les Jeux olympiques de Vancouver en 2010. Dans une compétition très serrée sur la piste de Whistler, le skieur québécois de 28 ans termine 5e en descente et 5e au super-G, et chaque fois, à quelques centièmes d’une médaille. Fouetté d’être passé si près de monter sur le podium, Guay ne se décourage pas. Au contraire, il est encore plus motivé que jamais!

 

Dans un sport où il faut prendre des risques et repousser les limites pour espérer atteindre le sommet, Guay, rempli de confiance, se présente aux Mondiaux de ski alpin à Garmish-Partenkirchen, en Allemagne, quelques semaines seulement après sa déception aux JO de Vancouver. Son voyage en Allemagne se termine de la meilleure façon, alors qu’il cause une surprise en gagnant le super-G et en mettant la main sur le Globe de cristal, remis au meilleur skieur de sa spécialité sur le circuit de la Coupe du monde.

 

Un an plus tard, en février 2011, Guay, reconnu pour sa discipline, se présente avec une nouvelle mentalité, prêt à prendre davantage de risques aux championnats du monde à Garmish-Partenkirchen, où il domine sur la mythique piste de Kandahar. Le risque s’est révélé payant et Guay réalise un grand rêve en étant sacré champion du monde en descente et il est dans un état extatique!

 

Après avoir réalisé un grand rêve, quelle est la suite?

 

La famille occupe une très grande place dans la vie des Guay. Le frère d’Erik, Stefan, suit les traces de son père Conrad en tant qu’entraîneur et Erik effectue un changement important dans sa carrière, en l’engageant comme entraîneur.  C’est donc en compagnie de son frère Stefan, qu’Erik prend le chemin de l’Autriche en janvier 2013 pour dompter le monstre Kitzbühel, le sommet de la descente. La présence de son frère est rassurante pour cette Coupe du monde, alors qu’il se prépare à affronter une piste intimidante, abrupte et dangereuse, avec des surprises à tous les virages. La combinaison de l’approche de son frère et de la sienne est fructueuse et permet à Erik de grimper sur la deuxième marche d’un podium très convoité.

 

Après avoir vécu de beaux moments, Guay est ralenti par des blessures récurrentes au dos et à un genou. En 2014, ses problèmes au genou gauche le forcent à passer sous le bistouri. Malgré cette épreuve, il ne perd pas sa motivation mais il commence à envisager la retraite. En convalescence, Guay est forcé de rater une saison complète. Son avenir est incertain. Pourra-t-il revenir à la compétition?

 

Guay surprend à Saint-Moritz

 

Guay a inspiré des générations de skieurs, incluant le meilleur skieur de bosses sur la planète, Mikaël Kingsbury.

 

« Si tu regardes la carrière d’Erik, il a toujours été présent dans les grands moments et c’est ce que j’admire de lui ».

 

Et l’un de ces grands moments s’est déroulé à Saint-Moritz en Suisse. L’attente a été longue mais c’est sans pression, que Guay se présente pour participer aux Championnats du monde en février 2017. En raison de son historique de blessures, le skieur québécois n’est pas sur le radar et plusieurs croient qu’il n’est pas dans le coup pour cette compétition. Sauf que Guay n’a pas dit son dernier mot. Il attaque la légendaire piste de Saint-Moritz avec beaucoup d’aplomb!

Malgré ses six opérations en l’espace de quatre ans, le skieur de 35 ans devient le plus vieux champion du monde de l’histoire. Cette victoire lui permet de boucler la boucle.

 

Après la consécration, le chant du cygne

 

Après sa victoire, Guay n’a plus rien à prouver et il ressent le besoin de rester près de sa famille. En 2018, il écrit la conclusion de sa carrière en effectuant une descente d’adieu lors de l’épreuve du super-G de la Coupe du monde à Lake Louise. Son frère Stefan est ému en se remémorant ce moment touchant.

 

« J’étais vraiment ému parce que c’est triste. C’est la fin d’une carrière. La fin de quelque chose d’extraordinaire. En même temps, j’étais content pour lui. »

 

Avec un palmarès bien garni, incluant deux titres de champions du monde, 25 podiums en Coupe du monde, un globe de cristal, ainsi que trois participations à des Jeux olympiques, Erik Guay a accroché ses skis avec le sentiment du devoir accompli.  Celui qui a voyagé à travers le monde désirait revenir où tout a commencé, auprès de sa femme et de leurs quatre filles, pour y vivre en montagne, à Mont-Tremblant.

 

À ce jour, Erik Guay demeure le skieur alpin canadien le plus titré de l’histoire. Grâce à ses exploits, il est un modèle exemplaire pour les jeunes athlètes et il peut maintenant skier à son tour avec ses enfants, comme l’ont fait ses parents avant lui.