Courir vite ou lentement pour maigrir?
En forme dimanche, 24 mai 2020. 08:35 vendredi, 13 déc. 2024. 19:35C’est plutôt incroyable le nombre de chroniques dédiées à la course à pied que je pourrais écrire juste en répondant aux questions qui me sont adressées via les médias sociaux. Je ne me plains surtout pas, même que j’apprécie beaucoup que vous preniez la peine de commenter mes textes et de me poser des questions.
Un jour je proposerai à RDS de me donner une rubrique « courrier du coureur ». Pourquoi pas?
Toujours est-il que j’ai reçu il y a quelques jours dans ma boîte courriel cette question très simple de Monique. En gros ça disait ceci. « J’ai commencé à courir, car je veux perdre du poids. Pour que mon objectif soit atteint le plus rapidement possible, dois-je faire deux ou trois longues sorties par semaine à un rythme lent ou des courses quotidiennes courtes et rapides? »
C’est une très bonne question qui mérite que je m’y attarde.
Il y a une pensée largement répandue dans la communauté des coureurs qui laisse croire qu’il vaut mieux courir longtemps à un rythme facilement soutenable pour brûler le plus de graisse possible. C’est vrai et faux à la fois!
Lorsque vous courrez vite, votre corps a besoin de maintenir un effort extrêmement soutenu et utilisera des combustibles simples et rapides: les sucres. Un peu comme le minuscule colibri qui bat ses ailes à un rythme fou pour voler.
Par contre, lors d’une longue sortie votre métabolisme brûlera plutôt les graisses comme carburant. Ayez cette fois en tête l’image du chameau qui utilise la graisse de ses bosses lors d’une longue traversée du désert. Vous voyez le principe?
À partir de ce constat, vous vous dites que la meilleure option serait donc de courir lentement sans jamais être trop essoufflé de manière à brûler vos graisses puisque vous voulez perdre quelques kilos. Non?
Pas exactement! S’il est vrai que le gros des dépenses énergétiques se fait lors de la course, il ne faut jamais négliger les calories brûlées par le corps lors de l’importante phase de récupération qui suit l’entraînement.
Une bonne façon de le réaliser est de jeter un coup d’œil aux données de votre montre GPS dotée d’un moniteur cardiaque. Vous verrez qu’une fois l’entraînement terminé, vos pulsations cardiaques demeurent relativement élevées pendant un bon petit bout de temps et ce, peu importe votre niveau de forme. Cette période dite de récupération est à prendre en considération dans l’équation de perte de poids.
Même lorsque votre cœur aura retrouvé son battement normal au repos, votre corps continuera de brûler des calories en réparant les fibres musculaires qui auront été sollicitées pendant votre course rapide. Il en dépensera également beaucoup à rebâtir votre niveau d’énergie pour être prêt à courir à nouveau.
Ainsi, lorsque vous grimpez sur votre tapis roulant, sur votre vélo, sur votre elliptique, sur votre rameur ou sur n’importe quelle machine de conditionnement physique calculant approximativement les calories brûlées pendant un entraînement, dites-vous toujours que ce que vous voyez est nettement sous-estimé. L’exercice que vous venez de faire représente une dépense énergétique beaucoup plus importante puisque votre corps continue de travailler très fort dans les heures qui suivent à recharger ses batteries.
Il a été prouvé que les séances de courses rapides et courtes ou avec des intervalles forçaient d’avantage le corps à dépenser de l’énergie lors de sa phase de récupération. Cet effet à long terme fait qu’au final, c’est le type d’entraînement qui permettrait le mieux de perdre du poids.
Comparons les deux types de courses dont nous parlait Monique. Si elle court lentement pendant une heure, elle va brûler 800 calories en parcourant, disons, dix kilomètres.
Si, au contraire, elle court rapidement avec des séances fractionnées et des intervalles, elle dépensera 500 calories en une trentaine de minutes.
Avantage à la course lente? Non, car l’énergie post-entraînement dépensée par Monique sera beaucoup plus importante après un entraînement intense. Au final, c’est cette course qui lui aura permis de brûler le plus grand nombre de calories et de lipides.
Je conclurai en rappelant toutefois à Monique que la meilleure chose à faire reste encore de varier autant que possible ses sorties. Pour éviter la monotonie et le découragement, rien de mieux que de suivre un plan bien structuré qui allie des durées, distances et intensités différentes.
Merci à Monique et n’hésitez pas chers amis lecteurs si vous avez des questions. Cela pourrait inspirer une prochaine chronique.