Depuis le début de la crise du coronavirus au Québec, le premier ministre François Legault prend régulièrement la parole pour s’adresser à la population. Sur la scène fédérale, Justin Trudeau organise également des points de presse pour faire état des plus récentes décisions gouvernementales. Après les annonces de nouveaux cas recensés, des mesures prises pour aider l’économie et des autres points d’intérêt public, il est fréquent d’entendre nos dirigeants demander à la population de demeurer active malgré le confinement,  l’isolation et la distanciation sociale.

 

« Allez prendre une bonne marche » répète souvent  monsieur Legault. « Ne vous terrez pas à la maison, vous allez déprimer », a dit le directeur national de la santé publique, le docteur Horacio Arruda. Ce dernier a ajouté qu’on devait en profiter pour faire ce qu’on avait toujours voulu faire, mais sans jamais en avoir le temps!

 

Ça pourrait être des tartelettes portugaises, mais pourquoi ne pas en profiter pour commencer à vous mettre en forme? Et vous savez quoi, il existe une méthode simple. 

 

Marcher! Ou encore mieux, courir! Il n’y a pas d’âge pour s’entraîner et devenir un coureur. 

 

On demande actuellement aux Québécois de s’isoler le plus possible et de garder une distance d’un mètre ou deux avec les autres. Mais cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas sortir pour aller prendre l’air.  Bien sûr, les sports d’équipe sont à éviter à tout prix, d’où la simplicité désarmante de la marche ou de la course.

 

De nombreuses recherches le prouvent, mais on s’en doutait un peu, prendre l’air aide à mieux se sentir physiquement et mentalement. Le stress et la pression artérielle diminuent et on dort mieux. C’est comme faire un plein d’énergie. Autres bienfaits souvent associé à la marche ou à la course, celui de mieux s’alimenter et une plus grande facilité à conserver ou perdre du poids. Avec la période de crise que nous traversons, ça ne peut pas nuire.  Ce n’est pas un hasard si des médecins prescrivent à leur patients d’aller prendre une marche à tous les jours.

 

Si vous êtes à la maison avec des jeunes, proposez-leur d’aller marcher ou courir avec eux. À moins d’une contre-indication médicale, tout le monde peut courir. Il suffit de commencer graduellement.

 

Bien sûr, les enfants n’ont pas tous le même âge et les mêmes capacités pulmonaires. Dans ce cas, optez pour un parcours en boucle dans votre quartier. Chez moi, c’est le 600 mètres de mon pâté de maisons. Chaque membre de la famille détermine le nombre de tours qu’il souhaite accomplir et se joint à l’activité au moment voulu.Bouteilles

 

Vous pouvez même installer une petite table avec vos bouteilles d’eau dans votre entrée pour le ravitaillement. Cette façon de faire vous permet de terminer tous ensemble (à un mètre de distance) et d’éprouver la même sensation d’accomplissement. 

 

Pour les débutants, commencez d’abord à marcher en vous assurant de garder une distance de quelques mètres entre vous. Les rues sont pratiquement désertes, vous pouvez vous le permettre. Au bout de quelques jours, vous aurez naturellement trouvé votre rythme de déplacement.

 

Choisissez alors d’augmenter votre vitesse ou votre distance. Les enfants verront cela comme un beau défi. Si vous optez pour la vitesse, il y a plusieurs options. Vous pouvez simplement marcher plus vite ou insérer de courts segments de course sur votre trajet.

 

Par exemple, si vous marchez une trentaine de minutes par jour, glissez une ou deux minutes de course légère dans votre sortie. Augmentez le nombre de minutes de course au cours des journées suivantes.  Vous verrez qu’au bout de quelques semaines (ce qu’on vit risque d’être long), vous en viendrez à courir pendant 30 minutes. Imaginez votre fierté! 

 

Si vous ne voulez pas courir, si les enfants sont trop jeunes ou si votre santé ne vous le permet pas,  alors je vous suggère d’augmenter simplement la distance ou la durée de votre marche.  Le tout, je le répète, est d’y aller graduellement pour que les muscles de votre corps s’habituent. La bonne façon de le faire est de respecter la règle des 10% par semaine. 

 

Voici ce que cela signifie. Si vous marchez sans problèmes trois kilomètres en une trentaine de minutes, alors prolongez de 300 mètres la semaine suivante.  Si vous courez trente minutes pendant une semaine, poursuivez donc trois minutes de plus la semaine d’après. Facile! Le danger de blessures ou d’écœurement survient lorsqu’une augmentation trop rapide de la durée ou de la distance s’opère. Je me répète, il faut y aller graduellement. 

 

Une fois de retour à la maison, vous pouvez compléter votre bol d’air frais et votre belle sortie printanière par quelques pompes (push-up) et redressements assis. 

 

Je cours depuis plus de vingt ans et de très nombreuses personnes m’ont demandé au cours de ces années ce que je jugeais être le plus difficile dans ce sport. J’ai toujours répondu la même chose: de commencer. C’est pour cette raison que vous devez vous motiver à le faire. Demandez-vous pourquoi vous ne le feriez pas pour vous. Si la réponse était par manque de temps, et bien c’est l’occasion ou jamais. 

 

Malgré la morosité ambiante et l’incertitude qui pèse sur notre société en raison du coronavirus, gardez confiance en vous et continuez de sourire. C’est un des très nombreux bienfaits de la course à pied. 

 

On lâche pas. Faites attention à vous tous et respectez les consignes. On va s’en sortir!