Je n’avais jamais eu la chance de participer au Pentathlon des neiges à Québec et cela ne me rendait pas fier. Étant un gars de Québec et ayant souvent été invité à y prendre part, j’étais à bout d’excuses pour expliquer mon absence.  

Ce ne sera plus le cas! Au moment d’écrire ces lignes, je viens tout juste de vivre ma première expérience à ce rendez-vous annuel qui en était à sa 16e édition. Vélo, course à pied, patin, ski de fond et course en raquette étaient au menu. Ai-je apprécié l’expérience? Assez pour me demander pourquoi j’ai attendu aussi longtemps!

C’est le comédien Patrice Godin qui m’avait lancé l’invitation à la fin de notre plus récente participation au 24 heures de Tremblant. Il avait besoin d’un coureur pour compléter son équipe. Lui se chargerait de la raquette alors que ses collègues comédiens Sébastien Delorme et Patrick Hivon s’occuperaient des portions de patinage de vitesse et de ski de fond. Enfin, l’animateur de Radio-Canada, Bruno Savard, ferait le vélo.

Le Pentathlon des neiges de Québec est un événement bien rodé qui s’étire sur plusieurs jours et qui attire des milliers de participants et de spectateurs sur les plaines d’Abraham. L’organisation se vante de tenir le plus grand événement multisports d’hiver au monde. Il est possible de le compléter seul ou en équipe de deux à cinq personnes. De multiples défis et de distances différentes rendent l’événement accessible à tous.

Notre équipe prenait part au Défi corporatif Langlois Avocats qui amasse de l’argent au profit des jeunes. Cette année, ce volet du Pentathlon a dégagé plus de 85 000 dollars afin de permettre à plus de 2500 jeunes de la région de participer à un pentathlon scolaire ou pour obtenir une aide financière du programme « À l’école moi j’bouge » pour s’inscrire à des activités parascolaires.

Je retiendrai de ma première participation que ça va vite! Il faut dire que les distances à compléter dans le cadre du Défi corporatif n’étaient pas très longues. On mise vraiment sur l’accessibilité. Ainsi, Bruno a commencé notre course à relais avec 9,6 kilomètres de vélo sur les routes asphaltées entourant le site puis il me passait, épuisé après avoir tout donné, le relais pour une course de 3,2 kilomètres sur le parcours enneigé des plaines.

Pour un coureur comme moi habitué de courir régulièrement une dizaine de kilomètres, j’avoue qu’une telle distance ressemble à un sprint. J’avais opté pour des chaussures de sentiers (trail). Il faisait doux, les sourires et les encouragements étaient nombreux. Ma course a passé en un clin d’œil malgré un parcours à la surface inégale. J’avais parfois l’impression de courir dans du sucre tellement mes pieds s’enfonçaient profondément dans la neige labourée par les autres coureurs. Mais les conditions étaient les mêmes pour tous alors je ne me plains pas.

Patrick Hivon devait être celui à qui je donnais le relais, mais puisqu’un virus le clouait au lit,  les organisateurs nous avaient proposé une remplaçante de très grande qualité. La Suédoise Lovisa Modig, gagnante des deux plus récentes éditions du Triathlon d’hiver à Québec. Soudainement, nous devenions une équipe mixte et soudainement mon degré de nervosité augmentait! Pas question de rater mon relais et de mal lui transmettre la puce électronique de notre équipe.

Lovisa Modig et Frédéric PlanteDire que Lovisa a avalé le parcours de 6,6 kilomètres avec ses pas de patins n’est pas exagéré! Sa technique de ski parfaite a fait gagner plusieurs places à notre équipe. C’était beau de la voir aller sur les plaines. Dans toute la journée, un seul skieur fut plus rapide qu’elle. Un certain Alex Harvey.

Sébastien devait ensuite patiner 4,4 kilomètres sur l’anneau de glace. Ça représentait 12 tours. Aucun problème pour ce gars vraiment en forme. C’était beau d’entendre le bruit des lames fendre la glace et de voir tous ces spectateurs massés en bordure de l’anneau.

C’est à Patrice qu’incombait la tâche de terminer notre course hivernale à relais avec l’épreuve de raquette de 3,6 kilomètres. Il chaussait ses raquettes pour la première fois de l’hiver et c’est en nage, après avoir tout donné, qu’il s’est pointé à l’arrivée.

Nouveauté pour l’édition 2020, il était possible de franchir le fil d’arrivée en équipe! Bruno, Sébastien, et moi (nous avions perdu Lovisa) avons donc accompagné notre raquetteur sur les 50 derniers mètres pour terminer le pentathlon en pensant à bien sourire pour les photos!

Bilan de notre course : 1h38:26. Sur les 194 équipes inscrites, cela nous valait la 12e place du classement général. Pas mal pour 4 gars de 50 ans et une skieuse suédoise.

6107 personnes se sont inscrites au Pentathlon des neiges de Québec cette année pour relever un des 17 défis au programme, un record. Les organisateurs à qui j’ai parlé après l’événement avaient le sourire facile. Ils étaient fiers de voir tous ces gens bouger à leur rythme dans la plus belle des villes d’hiver, Québec.

J’ai déjà hâte à l’an prochain.