Pourquoi est-ce que Zwift est si populaire? Comment ce nouveau mode d’entrainement en est-il venu à rendre les cyclistes aussi captivés? Ce texte se veut un explicatif de cette plateforme qui ne cesse de générer de l’engouement année après année. Si ça vous intéresse, voici ce qu’il faut savoir sur le phénomène Zwift!

Sans m’étaler sur ma petite personne, je dois mentionner qu’en vingt ans de cyclisme de haut niveau, j’ai toujours eu énormément de difficulté à rouler sur une base fixe à l’intérieur. Par obligation et souci de performance, je me devais de faire plusieurs heures entre quatre murs, à regarder les secondes passer sur mon minuteur. Je dois avouer que j’étais réticente face à cette nouvelle façon de faire. Suite à une discussion avec un passionné de Zwift, Alain Cadorette, coureur cycliste depuis près de dix ans dans la catégorie maître et qui œuvre dans l’équipe Cannondale Echelon propulsé par 4iiii, j’ai vu sous un autre angle cette nouvelle tendance qui fait sensation forte dans le monde du vélo.

 

L’environnement Zwift

Alain s’entraine six fois par semaine sur Zwift, l’équivalent de huit à onze heures par semaine comptant parmi ceci, des séances qui durent parfois trois heures. « La différence majeure est que maintenant, c’est un événement sous forme de compétition où j’ai du plaisir contrairement à avant où je trouvais le temps long à pédaler pendant trois heures en regardant un film. » Et oui, vous avez bien lu, il y a des compétitions sur Zwift et tous les meilleurs athlètes de la catégorie maîtres, font au minimum trois compétitions par semaine pendant l’hiver. D’ailleurs, le coéquipier d’Alain, Éric Loiselle, champion canadien chez les maîtres est dominant sur Zwift ainsi que sur la route, ce qui prouve que cette plateforme fonctionne!

Plusieurs compagnies mettent de l’argent sous forme de publicité dans Zwift afin d’organiser des compétitions où les athlètes vont s’inscrire sur leur application mobile. Ceux-ci peuvent ainsi choisir le type de parcours qu’ils préfèrent, en l’occurrence un parcours plus montagneux ou encore un parcours de critérium. « Peu importe la compétition, le premier dix minutes est toujours extrêmement exigeant, ça part à 100% de l’effort. Une course d’une heure sur Zwift, c’est plus difficile qu’un Lachine, c’est très intense comme effort pour rester dans le groupe de tête. » Pour ceux qui ne connaissent pas les Mardis cyclistes de Lachine, c’est une course de type critérium où la vitesse moyenne est d’environ 52 km/h sur un parcours très technique, donc évidemment très ardu.

Tout comme dans une course de vélo habituelle, il y a l’aspect aspiration qui entre en ligne de compte, ce qui fait que cet environnement virtuel se rapproche énormément de la réalité. « Cette année, l’effet d’aspiration est plus réel. Par exemple, si un rival pédale à 4 watts du kilogramme, lorsque je serai derrière lui, je serai à 3,6 watts du kilogramme. » C’est Zwift qui a amené ce principe d’aspiration plus près de la réalité pour que les athlètes puissent tenter des échappées.

Un autre point très intéressant est que les parcours proposés sont souvent des anciens parcours de championnats du monde de cyclisme sur route élite, par exemple à Richmond en Virginie ou encore plus récemment, le parcours de Innsbruck en Autriche. « On peut faire la même montée où Michael Woods a attaqué pour remporter la médaille de bronze, c’est quand même motivant de rouler sur ce parcours! » À cela s’ajoute les championnats nationaux respectifs par pays depuis l’année dernière. Restez à l’affût, le prochain sera à la fin du mois de février.

 

L’identité Zwift

Vous vous en doutez surement, dans l’ère dans laquelle nous vivons, tout est relié aux réseaux sociaux et Zwift n’en fait pas exception. Puisqu’il y a des gens de partout sur la planète qui utilisent cette plateforme, il est possible de suivre les athlètes de votre choix sur ce média et ainsi voir leurs résultats, leurs données et par le fait même, mesurer votre évolution par rapport à Photo avec noms et payseux. Chaque utilisateur entre au préalable, sa grandeur pour indiquer le coefficient d’aérodynamisme, son poids, son nom et son pays. Le système est donc conçu de sorte à ce que plus l’athlète est léger, plus il ira rapidement dans les montées. Il faut donc faire attention aux fausses données que certains peuvent entrer! Par contre, il y a des courses très officielles où les athlètes ont tous la même base d’entrainement, la même calibration et les coureurs doivent procéder à la pesée obligatoire avant l’événement pour s’assurer que tout est véridique dans le système. 

Les gens peuvent également faire des « Meet up » ce qui veut dire que lorsque l’athlète se connecte sur son profil, il peut rejoindre des amis qui sont déjà sur le parcours à un endroit donné au lieu de commencer sa randonné au début du parcours. C’est donc l’équivalent d’une randonnée de groupe comme vous le feriez en plein été avec vos amis! Les gens peuvent également clavarder ensemble pendant qu’ils sont sur leur vélo. « Lorsque je vois que ma copine est en train de rouler, je peux lui écrire pour l’encourager et lui dire de pousser plus fort! Certaines équipes ont des microphones et ils se parlent pendant la compétition. Il y a même des directeurs sportifs qui donnent les instructions aux membres de leur équipe comme au Tour de France. »

Alain explique qu’il y a également des Granfondo sur Zwift tout comme en saison régulière. « Dans les Granfondo la fin de semaine, il peut y avoir facilement 2000 à 3000 personnes qui y participent. » De mon côté, je suis très impressionnée de voir qu’il y a autant de gens qui se réunissent sur Zwift pour un tel événement et je peux vous confirmer que c’est spécial de voir tous les noms des gens avec le drapeau de leur pays sur les écrans, c’est vraiment comme un jeu vidéo! Fait intéressant, les athlètes peuvent choisir la marque de leur vélo sur la plateforme ainsi que les vêtements d’équipe qu’ils veulent, alors là, ça me rappelle vraiment les jeux de « chars » où je choisissais mon bolide!

 

Coûts et utilisation 

Photo utilisationIl est très facile d’utiliser le Zwift, il suffit d’avoir un « smart trainer » ou encore une unité de mesure pour avoir la puissance (watts) pour que l’algorithme fonctionne. Ensuite un simple paiement mensuel de 18$ vous permet d’avoir accès à toutes les compétitions et Granfondo auxquels vous voudrez participer. Vous pouvez également regarder des courses en direct où des professionnels comme Mark Cavendish ou notre Québécois Guillaume Boivin sont en action! D’ailleurs voici une course avec plusieurs équipes professionnelles qui participent à la KISS Super League qui se déroule à New York City.

Maintenant que vous en savez davantage sur ce phénomène, j’espère que ça vous donnera envie tout comme moi de vous entrainer davantage sur le vélo pendant l’hiver! Je suis convaincue qu’avec cet environnement virtuel tellement près de la réalité, je serai plus motivée pendant l’hiver. Alain, de son côté, dit qu’il arrêterait le vélo s’il fallait retourner aux anciennes méthodes d’entrainement et vous savez quoi? Je le comprends entièrement!