Les 3 choses que j’ai apprises avec Lucian Bute!
En forme mercredi, 20 mars 2019. 15:50 samedi, 14 déc. 2024. 03:59Résumer 10 ans de travail avec un athlète extraordinaire est bien difficile. Je vais tout de même tenter de vous parler un peu plus de cette expérience que je considère comme un privilège et que je me dois de partager!
J’ai connu Lucian Bute en 2003 lors d’un combat de Leonard Dorin en Roumanie et je l’ai accompagné jusqu’en 2012-2013, un peu après sa défaite contre Carl Froch. En tant que nutritionniste du sport, ce que j’ai appris dans la boxe professionnelle est énorme et à l’époque c’était des notions qui étaient enseignées nulle part.
J’ai retenu de grandes leçons et de nouvelles notions auprès de chaque athlète avec qui j’ai travaillé. Jusqu’à ce jour, je tente d’ailleurs de partager ces apprentissages avec mes collègues. J’ai également vécu beaucoup de moments inoubliables et j’ai de nombreuses anecdotes en tête qui me sont précieuses.
De la théorie à la pratique, il y souvent un monde et surtout, il y a l’humain. Avec Lucian Bute :
1) Être claire et précise sur le plan de match
Lucian aimait savoir où il s’en allait. Il avait besoin de comprendre le pourquoi du comment et posait des questions en ce sens. Il écoutait les réponses et cela m’a incitée à prendre le temps de les peaufiner, de les expliquer et de démontrer la stratégie et la périodisation de son alimentation avec toute l’équipe. La périodisation est aujourd’hui un concept étudié faisant partie de la stratégie de toutes les préparations, que ce soit pour un combat, un marathon ou une perte de poids.
2) Laisser l’athlète prendre des décisions sur la nourriture
À l’ère des plans, des régimes préfaits et des repas pour emporter, Lucian a toujours insisté, pour sa part, pour manger frais, pour faire SA salade et pour que l’on intègre ses choix dans la planification alimentaire. Il prenait part de manière active à la préparation... en mettant beaucoup d’oignons dans sa salade par exemple!
Cet investissement de l’athlète est aujourd’hui connu sous le nom d’individualisation. Avec Lucian, je n’avais pas le choix d’adhérer à ce concept et c’était bien ainsi, puisque ça a toujours fait partie de mon approche professionnelle. Encore à ce jour, je m’efforce d’individualiser le plus possible mes interventions.
3) Les données sur la réhydratation sont flexibles
Lors de la réhydratation après la pesée officielle, on recommande habituellement de boire 1,5 litre à l’heure. Lucian pouvait, et ce, sans aucune conséquence négative, boire facilement 4 litres dans l’heure qui suivait la pesée! Théorie versus pratique... on s’adapte! Je me souviens que ceci m’impressionnait beaucoup... comme quoi il est important de toujours garder l’esprit ouvert!
Je devais même calculer ses gorgées lors des entraînements et ce qu’il crachait pour bien mesurer les apports en liquides!
L’esprit d’équipe et l’humour, même en situation de stress intense, ont toujours fait partie de cette synergie. C’était le cas avec Lucian, mais également avec tous les autres boxeurs avec qui j’ai eu la chance de travailler durant ces années.
Merci Lucian et toute l’équipe.
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Mélanie Olivier Dt.P M.Sc
Nutritionniste-diététiste du sport
Présidente de VIVAI : experts en nutrition sportive.