Patrice Brunet, l'homme des grandes occasions!
Course à pied dimanche, 15 déc. 2019. 09:35 dimanche, 15 déc. 2024. 09:35Patrice Brunet n’était pas encore tout à fait descendu de son nuage lorsque je l’ai rejoint au téléphone. Il faut dire que le président et chef de la direction de Triathlon Mondial Groupe Copley et d’Événements TriCon avait de bonnes raisons de se réjouir. L’événement qu’il dirige sera l’hôte des premiers Championnats du monde de triathlon sprint et par équipe de l’histoire, en 2022. Il s’agit de la plus importante compétition internationale de triathlon jamais tenue au Québec depuis les Championnats du monde de 1999.
« Je suis encore en train de digérer cette nouvelle. Toute mon équipe et moi peinons toujours à réaliser l’ampleur de cette nouvelle, car c’est très, très gros. Il y aura, et je suis très conservateur, un minimum de 3000 triathloniens dans les rues du centre-ville de Montréal en 2022. Mais il pourrait y en avoir plusieurs centaines de plus », explique-t-il.
Cette nouvelle survenait quelques jours après la rencontre du comité exécutif de la Fédération internationale de triathlon (ITU) pour planifier et préparer l’année lors de laquelle se dérouleront les Jeux olympiques et paralympiques à Tokyo, avec le relais mixte qui fera son entrée comme nouvelle discipline médaillée en triathlon. On en a profité pour confirmer qu’une nouvelle épreuve était ajoutée au calendrier mondial : les Championnats du monde sprint et par équipe. Cette première édition de 2022 a été confiée à Montréal.
Pour Patrice Brunet, c’est là le résultat d’un travail de longue haleine. « Ça faisait deux ans que nous travaillions sur ce projet avec la Fédération internationale. Toute mon équipe était allée en Australie l’année dernière pour présenter notre dossier devant les membres de l’ITU. Ces derniers ont attendu, réfléchi et posé de nombreuses questions avant de livrer la réponse qu’on connaît. »
La décision de l’ITU n’est certainement pas étrangère au fait que le Triathlon Mondial Groupe Copley organise depuis quatre années un événement de calibre international à Montréal. Le dossier était solide et a su convaincre. À preuve, même si Edmonton accueillera les Championnats du monde en 2020 sur la distance olympique, la Fédération n’a pas hésité à octroyer un autre championnat à une ville d’un même pays à peine deux ans plus tard. Une belle marque de confiance.
Que de chemin parcouru en peu de temps pour Événements TriCon. Lorsque Patrice Brunet a mis sur pied cette compagnie en 2015, il est allé cogner seul à de nombreuses portes à la ville de Montréal. Rapidement, il s’est entouré d’une équipe compétente. Sa vision était alors d’organiser des événements majeurs internationaux de sports olympiques à Montréal. « C’est dans l’ADN de notre organisation de mettre sur pied des événements récurrents comme celui-ci. Je crois que Montréal, avec son héritage olympique de 1976, a non seulement les infrastructures, mais les compétences organisationnelles pour livrer des produits intéressants. En tant que Montréalais et puisque nous vivons dans notre propre ville, nous n’avons pas tendance à voir toute l’admiration que les gens de partout dans le monde ont pour notre ville comme destination d’événements sportifs », ajoute-t-il.
Un œil sur le Marathon de Montréal
En plus du Triathlon Mondial Groupe Colpley de Montréal, Événements TriCon organise un tournoi des maîtres de la Série mondiale 3x3 de la Fédération international de basketball (FIBA) et a de nombreux autres événements dans sa mire. Patrice Brunet, homme des grandes occasions, ne s’en cache pas. Le Marathon de Montréal, fortement critiqué depuis quelques années, est un de ceux-là.
« Absolument, nous sommes en lice! Nous voulons attirer les meilleurs coureurs de fond au monde. Bien sûr, cela ne se ferait pas lors de la première édition, mais nous voulons le réaliser dès la deuxième année pour remettre Montréal sur la carte des courses incontournables de notre planète. Ce marathon devrait être au même niveau que ceux de New York, Chicago ou Londres. Nous n’avons pas à rougir ici, car Montréal fait partie des meilleures villes internationales. Son marathon devrait donc avoir cette grande visibilité », déclare-t-il avec fierté.
Il ajoute que son groupe a déjà entamé des discussions avec les différentes fédérations d’athlétisme canadiennes et québécoises. Selon lui, on doit arrêter de concevoir le Marathon de Montréal comme une simple opportunité d’affaires. « Cet événement doit vivre dans notre écosystème et il doit être foncièrement montréalais! Bien sûr, nous devons attirer des coureurs élites puisque nous voulons voir de belles performances, mais il faut que monsieur et madame tout le monde puissent avoir du plaisir à courir leurs 5k, 10k, demi-marathon ou marathon. Tous ces gens doivent être rejoints », conclut-il
Avant de mettre un terme à notre conversation, Patrice Brunet me confie un petit scoop. Son groupe présentera la semaine prochaine aux responsables de la ville de Montréal le parcours qui serait utilisé si l’organisation du prochain Marathon de Montréal leur est confiée. Il s’agit de celui des Jeux olympiques de 1976. Même s’il refuse de critiquer le parcours actuel, il croit que celui de 1976, plein d’histoire, ferait vibrer les gens de Montréal et de l’étranger.
En attendant la décision de la ville et la tenue du premier Championnat du monde de triathlon sprint par équipe de l’histoire en 2022 à Montréal, Patrice Brunet continuera de travailler sur l’édition 2020 du Triathlon international de Montréal. L’événement, qui se déroulera sur trois jours du 26 au 28 juin au Grand quai du Port de Montréal, verra le paratriathlon s’ajouter à l’horaire et hébergera également, entre autres, les Championnats canadiens, une étape des Championnats panaméricains et une étape des Séries mondiales de triathlon. Un programme chargé, mais qui laissera une belle place aux amateurs.