La course en sentier (trail) connaît de plus en plus de succès au Québec. Courir au milieu d’une forêt, sur des sentiers étroits et au relief accidenté représente un défi supplémentaire intéressant en plus de permettre de varier l’entraînement traditionnel sur piste ou sur route. Un véritable point de rencontre entre la marche et la course.
 

Mais attention, c’est un type de course qui se prépare et qui ne s’improvise pas. Sinon, les premières expériences risquent d’être très décevantes et décourageantes. Un temps d’adaptation est donc à prévoir pour tous ceux ayant le goût de tester cette discipline. Voici quelques conseils en vrac tirés de ma propre expérience personnelle et de celles d’amis coureurs ne jurant que par le trail

 

Tout commence par les chaussures

 

Si vous êtes un coureur sur route, n’allez pas croire que vous pouvez aller courir en sentier avec vos jolies chaussures de jogging. Et surtout pas avec votre vieille paire de souliers parce que « ce sera sûrement salissant »! Les sentiers peuvent être très techniques.  Le sol a des chances d’être boueux, glissant, rocailleux, inégal, etc. Courir n’est pas un sport dispendieux, alors n’hésitez pas à investir quelques dollars sur de vraies chaussures de trail. Elles sont conçues avec des matériaux résistants et hydrofuges qui protègent l’avant du pied et avec une semelle plus molle, mais robuste et munies de crampons. La base est plus large pour offrir une meilleure stabilité. C’est une chaussure plus lourde que celle de route. 

 

Il faut se mettre en tête qu’il sera impossible de garder le même rythme tout au long de la sortie. Le dénivelé rend la chose pratiquement impossible. C’est davantage l’intensité de l’effort qui devra vous guider. Si vous avez une montre affichant vos pulsations cardiaques, il est recommandé de l’utiliser comme point de repère. Mais n’y jetez que de furtifs coups d’œil, gardez plutôt les deux yeux sur le sentier. Moi, j’y vais selon mon propre ressenti du moment. Et tant qu’à porter une montre chronomètre, ça vaut la peine d’en choisir une avec GPS intégré au cas où vous vous égareriez. Cela m’est déjà arrivé et j’étais très heureux d’utiliser la fonction me permettant de revenir sur mes pas. Demeurez sur le sentier et respectez la nature.
 

Il est recommandé de prévoir le pire. Si vous êtes seul et que vous empruntez des sentiers faiblement achalandés, assurez-vous de prévenir quelqu’un avant votre départ. Ayez un petit sac à dos ou un sac-ceinture pour transporter votre cellulaire chargé, une couverture de survie et une trousse de premiers soins. Les chutes ne sont pas rares en trail.

 

Boire demeure une priorité. Plusieurs coureurs optent pour un sac à dos d’hydratation de type Camelback. D’autres préfèrent une gourde avec poignée. Une chose est certaine, les points d’eau sont inexistants en forêt alors ne négligez pas cet aspect. Et apportez-vous quelques barres énergétiques, des noix ou des fruits séchés. Ai-je besoin de préciser qu’on rapporte tous nos déchets. Si vous en voyez au sol, il faut les ramasser. Courir en sentiers, c’est aussi respecter la nature.

 

Le chrono est secondaire

 

N’hésitez pas à marcher dans les montées. C’est même normal. Sinon, vous vous épuiserez rapidement. Et ne vous jetez pas tête première dans les descentes en pensant récupérer votre temps perdu. Vous pourriez buter sur une racine et vous blesser. Gardez plutôt vos bras loin du corps, comme un funambule cherchant l’équilibre, et faites de petits pas. Pliez légèrement les genoux pour garder votre centre de gravité bas. Le chronomètre, on oublie ça en forêt! Course en sentiers


Partez lentement, même si vous avez une impression de facilité. Laissez à vos muscles et tendons le temps de bien s’échauffer. Gardez-vous de l’énergie pour les derniers kilomètres de votre parcours. Mieux vaut terminer avec un sourire au visage qu’un sentiment de dégoût. Vous serez ainsi plus susceptible de prendre plaisir à la course en forêt. 


N’oubliez pas que courir une certaine distance en sentiers est beaucoup plus difficile que la même sur route ou sur piste. Ne surestimez pas votre forme physique. Vos premières courses doivent vous permettre de vous adapter, alors allez y graduellement. Si votre distance maximale sur route est 10 kilomètres, commencez par une sortie moitié moindre en sentier.

Mais surtout, et j’insiste sur cet aspect, profitez du moment. Respirez à fond les odeurs du sous-bois ou de la montagne. Laissez vos écouteurs à la maison. N’ayez aucune gêne à vous arrêter et à regarder autour de vous, car rien ne sera monotone. Chaque sentier offre un défi différent. Peut-être qu’un chevreuil vous épie! La course en sentiers rend humble. On comprend que la nature se laisse parfois apprivoiser, mais il faut savoir comment l’aborder.