Par Alban Quénoi

Les deux plus importantes scènes étaient à l’honneur cette fin de semaine. Côté League of Legends, les finales européennes et nord-américaines du segment d’été avaient lieu respectivement à Paris et Boston, tandis que la scène Counter-Strike : Global Offensive faisait sa rentrée des classes à Malmö en Suède pour les DreamHack Masters. Et c’est un doublé de la structure G2 Esports qui aura marqué les esprits, dans des contextes bien distincts.

Sur LoL, G2 entre dans l’histoire des LCS Europe

Pour ces finales du segment estival européen, l’enjeu était principalement symbolique pour les compères de Zven d’ores et déjà qualifiés pour les Championnats du monde, tout comme leurs adversaires du jour. Cependant, le chaudron de Bercy désormais renommé en AccordHotels Arena était plein à craquer et chauffé à blanc, les 11 000 Français poussant derrière leur compatriote Steven « Hans Sama » Liv, joueur AD Carry pour Misfits.

Mais ce sont l’expérience et la maîtrise de la méta actuelle qui auront parlé dans cette finale, G2 ne laissant quasiment aucune chance à leurs adversaires. Sur le score sans appel de 3-0, la formation au masque de samouraï s’impose presque sans forcer, et entre au passage dans l’histoire des LCS Europe, étant la première équipe à remporter quatre segments de suite. Seul Fnatic a fait mieux avec cinq « splits » mais non consécutifs, entre 2013 et 2015.

La suite du programme est simple pour les champions d’Europe : l’esprit déjà tourné vers le Mondial qui démarre le 23 septembre prochain, l’heure est loin d’être aux célébrations comme le précisait Luka « PerkZ » Perkovic durant l’entrevue d’après match. Il faudra désormais s’élever au niveau des équipes sud-coréennes, et rattraper leur médiocre prestation lors des Mondiaux 2016.

Sur le circuit nord-américain, ce sont également les patrons de TSM qui se sont imposés 3-1 face à Immortals, les deux équipes décrochant par la même occasion leur qualification pour les Championnats du monde à la fin du mois.

Suite du programme sur League of Legends, le troisième billet qualificatif pour les Mondiaux sera décidé la fin de semaine prochaine, à travers le traditionnel « Gauntlet » dans chaque région.

Sur CSGO, les Français de G2 renouent avec la victoire

Première compétition internationale après le surprenant Major de Cracovie qui avait été remporté par Gambit Esports, les DreamHack Masters de Malmö signaient le retour aux affaires pour la scène CSGO. L’occasion de voir les premières prestations des équipes après une période des transferts particulièrement agitée, avec des changements inattendus comme l’arrivée de GuardiaN et olofmeister chez FaZe.

Au bout du compte, ce sont surtout les formations les plus stables qui ont su tirer leur épingle du jeu, l’effectif de G2 n’ayant cette fois connu aucun changement à l’intersaison. Cette rentrée des classes a donc fait du bien aux Français, qui s’imposent face aux Danois de North 2-0 en finale. Leur parcours n’a cependant pas été des plus faciles, affrontant les Brésiliens de SK Gaming dès les quarts de finale, où ils su remonter un déficit de 10-15 durant la seconde manche.

Cette victoire fait du bien pour G2, leur troisième trophée remporté après la Dreamhack Tours et l’ESL Pro League en juin dernier. Il faudra cependant confirmer dès vendredi, avec les qualifications pour la prochaine ELEAGUE Premier.

On relèvera également la bonne prestation de l’équipe kazakh Gambit, qui malgré la perte de son stratège Zeus s’incline seulement en demi-finale face à North. Côté déceptions, le nouvel alignement de FaZe va avoir besoin de se roder, n’ayant pas pu sortir de la phase de groupe. Autres contre-performances notables, la fin du parcours d’Astralis en quart de finale face à Gambit, ainsi que l’élimination sans la moindre carte remportée par Virtus.pro sont autant de résultats à oublier pour les deux équipes.

G2, la structure montante

C’est donc une réussite totale pour l’organisation espagnole de Carlos « ocelote » Rodríguez, ex-joueur professionnel de League of Legends reconverti en chef d’entreprise à succès. Créée en 2014 sous le nom Gamers2, la structure ne manque pas d’ambition sous l’impulsion de son patron. Alors que les investissements des franchises de sports traditionnels nord-américaines fleurissent de partout, ocelote affirmait à nos confrères de L’Équipe en mai dernier vouloir devenir numéro un sur le marché occidental. Contrat rempli à double dose sur les scènes les plus suivies du sport électronique cette dernière fin de semaine.