Die for Valhalla! : mourir et ressusciter pour la gloire
eSports / Jeux vidéo vendredi, 1 juin 2018. 05:53 vendredi, 1 juin 2018. 09:53Par Jean-Philippe Ravenelle - Premier jeu du studio indépendant Monster Couch, Die for Valhalla! est un RPG d’action au style hack and slash. Si les futurs projets de Monster Couch sont aussi divertissants que ne l’est Die for Valhalla!, l’avenir de ce studio est plus que prometteur.
Répondant à l’appel de détresse d’une mystérieuse force, nous incarnons une Valkyrie novice qui doit faire ses preuves et sauver le royaume des Vikings du chaos. Pour ce faire, nous devons franchir une kyrielle de niveaux, générés aléatoirement, et massacrer des monstres et des créatures de toutes sortes. Ce beat’em all nous offre même une panoplie d’armes différentes : des Vikings, morts après avoir valeureusement combattu et prêts à être possédés par notre Valkyrie. Dans chaque niveau, il est possible à tout moment de renvoyer notre Viking au Valhalla, le « paradis » des braves guerriers tombés au combat, et de ramener un compagnon différent à la vie. Selon le clan choisi (divers clans peuvent être débloqués au fil du jeu), il nous est possible d’alterner entre trois classes de combattants. Par exemple, si notre guerrier se fait liquider ou que nous avons subitement envie d’attaquer à distance, il n’y a pas de quoi s’inquiéter : il suffit de troquer le guerrier pour le chasseur. En tout, sept classes sont accessibles sous diverses combinaisons de trois, ce qui s’avère très pratique lorsqu’on a besoin de varier nos tactiques face à un ennemi plus coriace. Que l’on soit plus habile sous les traits d’un jarl, d’un berserker ou encore d’un volva (une sorte de chamane), notre Valkyrie y trouve son compte.
À mesure que l’on extermine des monstres, notre Viking gagne en puissance jusqu’à ce qu’il meurt à son tour ou qu’on le renvoie délibérément au Valhalla. C’est donc sur notre Valkyrie qu’il faut miser lorsqu’il est question de progression du personnage. Grâce aux sphères de gloire collectionnées à travers les niveaux, nous gagnons des points permettant d’améliorer les compétences de celle-ci, allant d’un gain de santé à une augmentation des dommages infligés aux ennemis, passant par le pouvoir de posséder et contrôler ces derniers.
Deux modes de jeu sont disponibles lorsque nous débutons une nouvelle partie : normal et difficile (ou Roguelite). En mode normal, la difficulté augmente progressivement en même temps que notre Valkyrie s’améliore. C’est le mode que je suggère pour commencer, car rapidement, nous pouvons nous trouver submergés par les vagues de monstres nous attaquant. Il faut être prêt à réagir à tout moment, car l’action est rapide : si un niveau peut parfois durer un peu plus de dix minutes, par exemple lorsqu’on affronte un boss, la plupart se complètent en cinq à sept minutes seulement. Pour ce qui est du mode Roguelite, il faut être un habitué ou tout au moins s’attendre à un défi de taille puisqu’en plus de la difficulté accrue, il est question de mort permanente, non pas en ce qui concerne les Vikings, mais bien en lien avec notre Valkyrie. En gros, si elle meurt, elle perd toutes améliorations et habiletés préalablement acquises. C’est le retour à la case départ. Personnellement, je trouve intéressant d’évoluer avec cette menace de mort permanente parce que cela nous pousse à devenir meilleurs, mais aussi à choisir judicieusement nos combattants ainsi que les améliorations de nos compétences.
Un aspect que j’ai beaucoup apprécié de ce jeu est que l’on peut y jouer à plusieurs (jusqu’à quatre) localement, dans le confort de notre salon. Que ce soit pour anéantir, en coopératif, les hordes de monstres de l’aventure ou pour s’affronter les uns les autres dans une mise à mort, retrouver le plaisir de jouer avec des amis chez soi, plutôt qu’en ligne, est fort agréable. Encouragements mutuels, fous rires ou bravades sont autant d’interactions en direct rendues possibles par Die for Valhalla! Un autre point fort de ce jeu est son caractère humoristique. Malgré la présence de massacre et d’ennemis décapités, le ton est léger et on comprend vite que le titre de Monster Couch ne se prend pas au sérieux comme le montrent les séquences entre les niveaux où l’on peut apercevoir entre autres des Vikings se chamailler (et s’entretuer) pour une question de cornes sur un casque. Et c’est sans compter les quelques boutades lancées aux milléniaux ou encore la description d’une chanson supposément très « lit ».
Toutefois, Die for Valhalla! peut s’avérer quelque peu répétitif. Bien sûr, chaque niveau est différent, mais le principe est le même, on se bat avec frénésie jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’opposants. Jouer pendant de nombreuses heures peut parfois devenir ennuyeux, mais déposer ce jeu n’est pas si facile. Même si je pense qu’il est plus intéressant d’y jouer lors de plus courtes séances et de reprendre la partie ultérieurement, Die for Valhalla! est plus addictif que je ne m’y attendais : on prend rapidement goût à taillader les nombreuses créatures tout droit sorties d’un mélange entre la mythologie nordique et l’univers lovecraftien. Par contre, à part s’aventurer dans le mode Roguelite ou pour s’amuser un peu entre amis, je ne pense pas que ce premier jeu de Monster Couch possède une si grande rejouabilité. Dans cet esprit, je considère qu’il est parfait pour une console portable, afin de se changer les idées en transport ou dans une salle d’attente. Il est donc, selon moi, plus approprié pour la Switch que pour les autres consoles de salon et je crois qu’il serait aussi intéressant de pouvoir y jouer sur mobile. Je maintiens quand même que le mode multijoueur local est très amusant, que l’aventure coopérative enrichit l’expérience du jeu et qu’il est très drôle d’observer les réactions d’un ami dont on envoie le Viking au Valhalla.
VERDICT
Bon
+ Divertissant et drôle : on passe un bon moment
+ Multijoueur localement
+ Idéal pour courtes séances de jeu
- Répétitif à la longue
- Rejouabilité moyenne
- Titre du jeu : Die for Valhalla!
- Date de sortie : 29 mai 2018
- Éditeur : Monster Couch
- Développeur : Monster Couch
- Cote ESRB : T pour adolescents (13+)
- Plateformes : PC, Mac, PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch
- Joué sur : Nintendo Switch