Par Kevin Massé - S'il vous est arrivé de jouer à Shadow of the Colossus ou Attack of Titan, vous pourriez être intéressé par Extinction. Nous avons testé ce petit jeu qui tente d'être grand. Réussit-il?

Extinction s'inspire donc grandement des univers créés par Fumito Ueda ou Hajime Isayama. Nous allons appeler ça un hommage afin de ne pas simplement nommer cela un calque. Dans cet univers, le dernier bastion du royaume de Dolorum résiste tant bien que mal à des hordes d'ogres et leurs versions titanesques nommées Raveenii. Ces Raveenii détruisent les bâtiments et écrasent le peuple à coup de poings, de pieds et de massues. Les seules personnes ayant le talent de les éliminer sont un guerrier nommé Avil que nous interprétons en tant que joueurs et son acolyte Xandra, une spécialiste des runes.

Aussi épique peuvent sembler les pierres d'assises de cet univers, aussi vide en est le scénario et la mise en scène. Avare, Extinction livre son histoire à travers quelques scènes en animation 2D et des répliques en images statiques de style bédé. C'est esthétiquement beau et bien réalisé, mais pas assez pour que le joueur se sente impliqué dans le destin de ce Royaume.

Atteindre le sommet

On l'aura deviné, afin d'occire ces bêtes gigantesques, Avil devra les escalader et les décapiter. C'est là où le jeu d'action du studio Iron Galaxy se différencie quelque peu de ses émules.

La seule façon de couper une tête de Raveenii est de faire monter la jauge d'énergie runique de la l’épée d’Avil au maximum. Pour ce faire, Avil devra récolter cette énergie en sauvant des civiles, en tuant des ogres ou en détruisant des parties d'armure de Raveenii.

Ces armures sont certainement la mécanique la plus intéressante du titre. Elles sont composées de divers matériaux et doivent être détruites selon des techniques différentes. Certaines, en bois, pourront être cassées d'un coup d'épée, d'autres, en acier ou en or, exigeront de bousiller les solides cadenas les tenant en place. Certaines seront en épines ou tout simplement indestructibles. Ce qui oblige le joueur à se casser la tête pour réussir sa mission.

Car, une fois les armures détruites, la boucherie commence. Nous pouvons couper une jambe et faire tomber le Raveenii de façon à ralentir la destruction de la cité. Sinon, couper le bras tenant une massue pourrait être une bonne idée. Considérant les dommages immenses qu'elles font. Car il ne faut pas oublier qu'une cité détruite égale une fin de partie.

Et ce n'est pas si facile à tuer un Raveenii. Avil a beau être rapide et agile. Le temps a beau ralentir quand nous visons les pièces d’armures avec notre coup d’épée runique.  Ces monstres savent se défendre. Une volée de la paume d’une main gigantesque peut nous détruire et viser n’est pas toujours facile.

Il faut dire que j'ai trouvé que la caméra n'aidait pas non plus. Plutôt imparfaite et frustrante, cette dernière rend l'action parfois incompréhensible. Surtout lorsque nous sommes dans les jambes de ces immenses créatures.

Un petit jeu de défis

J'ai apprécié Extinction au cours des trois premiers chapitres. Il y en a sept découpés en quatre ou cinq missions. Après est venue s'installer la redondance des missions. Elles sont simplistes et les objectifs sont parfois générés aléatoirement. Éliminer tant d'ennemis, empêcher la destruction de tant de tours, sauver tant de civils, résister tant de minutes, et ainsi de suite. Et cela, sur des niveaux sommes tous petits. Certes, de nouvelles espèces d'ogres et de nouveaux Raveenii, aux armures et pouvoirs différents, apportent leur lot de difficultés et de nouveautés, mais aucune grande surprise.

Même l'arbre de compétence d'Avil rate la cible. Donnant de petits plus, peu observables, face à la montée en puissance de l'ennemi.

S'attaquer aux géants n'est pas facile et le studio Iron Galaxy l'aura compris. Extinction est beau visuellement et propose des mécaniques de jeux parfois bien huilées, mais le manque d'originalité de ses objectifs fait de lui un petit jeu de défi qui aurait pu être une belle aventure.

Disponible sur Steam, PS4 et Xbox ONE

Note : 5/10

La meilleure façon d’y jouer : En ayant attendu qu'il baisse de prix.

Si tu aimes : L’Attaque des Titans, God of War, Shadow of the Colossus, Castlevania: Lords of Shadow.