Illusion : A Tale of the Mind : un conte merveilleux, mais éphémère

(Source d'image:RDS)

jeudi, 26 juil. 2018. 02:11

Par Jean-Philippe Ravenelle – Sorti le 1^er juin 2018, Illusion : A Tale of the Mind, du développeur québécois Frima Studio, est un jeu d’exploration aux puzzles simples, mais néanmoins intéressants, se déroulant dans l’esprit d’un homme tourmenté par ses souvenirs.

Dès le commencement, nous incarnons Emma, une petite fille prisonnière d’un monde étrange. Accompagnée de Topsy, son lapin en peluche, Emma doit s’aventurer dans l’esprit d’Euclide, son père, naviguant ses souvenirs et résolvant de multiples puzzles afin de le libérer de l’emprise d’un méchant illusionniste et ainsi regagner la réalité. Le jeu est très orienté sur la narration et offre une histoire touchante à découvrir, celle d’Euclide et de sa famille. Le duo formé d’Emma et Topsy est très attachant, tandis que le vilain de l’intrigue est tout à fait ignoble.

En parcourant les souvenirs qui hantent Euclide, nous permettons à Emma d’en apprendre un peu plus sur la vie de son père et sur la raison qui l’a amenée à être captive de son esprit. Illusion : A Tale of the Mind offre un monde enchanteur et vraiment très joli à explorer. À un moment, nous évoquons la vie de cirque de l’homme fort et à un autre nous abordons un vécu plus sinistre, celui de son temps passé à combattre lors de la Première Guerre mondiale. Plus nous progressons dans le jeu, plus nous nous approchons de la noirceur qui tourmente Euclide et cela se reflète dans les paysages. Peu importent quels recoins de l’esprit d’Euclide nous explorons, qu’ils soient sombres ou lumineux, les décors n’en restent pas moins magnifiques et accompagnés d’une bande sonore des plus mélodieuse. Mon coup de cœur personnel : la découverte des souvenirs liés au cirque en parcourant des tableaux colorés qui inspirent la joie et la légèreté d’un temps où le père de notre protagoniste était plus heureux.

Même s’ils sont simples et peut-être un peu répétitifs, les puzzles de ce jeu sont plaisants à résoudre. Quelques labyrinthes à franchir, des interrupteurs à activer, des gramophones et des éclats de verre à trouver, mais surtout des objets à révéler par le biais de casse-têtes, d’alignements de formes ainsi que des jeux d’ombres et de lumières. La simplicité générale de l’histoire et des énigmes laisse penser qu’on s’adresse probablement à un public plus jeune, mais cela n’empêche pas de passer un moment agréable en compagnie d’Emma et de Topsy. Également, on a droit à quelques passages de plateformes et de fuite où le synchronisme est de mise. Ces passages sont parfois divertissants et d’autres fois quelque peu rageants dû à une certaine lenteur du personnage. Malgré tout, j’ai bien aimé jouer avec le décor pour faire apparaître des objets utiles à notre progression.

Le titre de Frima Studio n’a, cependant, pas que des points positifs. Comme mentionné plus haut, les déplacements du personnage sont parfois un peu lents et imprécis. Avec les temps de chargement un peu long, il faut demeurer patient si l’on veut connaître le dénouement de l’histoire. De plus, quelques heures suffisent à compléter l’aventure et ce n’est pas en recommençant la partie que l’on sera rassasié puisque rien de nouveau sera au rendez-vous ce qui, selon moi, encourage peu de rejouabilité. Par contre, ce qui alourdit davantage la session de jeu est la fréquence et l’abondance de dialogues qui fournissent trop peu d’informations : personnellement, j’ai souvent eu l’impression que les séquences dialoguées d’Euclide et de l’illusionniste étaient plus longues que nécessaires, ce que j’ai parfois trouvé agaçant. Même si la relation entre Emma et Topsy est franchement adorable, leurs discussions n’amènent, quant à elles, pas beaucoup plus d’informations nouvelles : très souvent, on a déjà compris la suite de l’intrigue. Toutefois, si on met de côté ces quelques défauts, que l’on se concentre sur les puzzles à résoudre, sur l’univers enchanteur à explorer et sur l’émouvant conte qui est peint devant nos yeux, Illusion : A Tale of the Mind sait demeurer charmant et amusant dans tous ses chapitres.